Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 21 janvier c’est la Sainte Oanez
Sainte Agnès (290-303) est une sainte chrétienne et vierge martyre, fêtée le 21 janvier. Ses principaux attributs sont un agneau blanc, la palme du martyre, un rameau ou une couronne d’olivier, une épée ou un poignard et un bûcher en flammes.
Née au IIIe siècle à Rome, Agnès, dont le martyre fut rapporté par saint Damase, par saint Ambroise et par Prudence (Peristephanon 14), mourut en 303 à l’âge de treize ans. Jacques de Voragine rapporte aussi son histoire, dans la Légende dorée.
À l’âge de douze ans, elle rejeta les avances du fils du préfet de Rome qui la courtisait avec empressement, lui déclarant qu’elle était déjà fiancée à quelqu’un de bien plus noble que lui. Le jeune homme tomba malade d’amour. Lorsque son père en connut la raison, il convoqua Agnès qui lui confia qu’elle était chrétienne et promise à Jésus-Christ. Le préfet lui ordonna alors de sacrifier aux dieux romains sous peine d’être enfermée dans un lupanar. Refusant de lui céder, Agnès fut dépouillée de ses vêtements et conduite, nue, à travers la ville, jusqu’au lieu de prostitution, mais ses cheveux se mirent à pousser miraculeusement recouvrant entièrement son corps. Arrivée dans le lupanar, un ange apparut et l’enveloppa d’une lumière éblouissante, et le lupanar devint un lieu de prière. Alors que le fils du préfet lui rendait visite, bien décidé à la conquérir, un démon l’étrangla et il mourut. Fou de colère, le préfet ordonna qu’Agnès soit brûlée en place publique comme une sorcière, mais le feu épargna la jeune fille et détruisit ses bourreaux ; finalement, Agnès fut égorgée.
Sur ce point, la Légende dorée diverge, et raconte que le gouverneur voulut qu’Agnès prouve qu’elle n’avait pas usé de magie en ressuscitant son fils, ce qu’elle fit par la prière ; les prêtres la firent alors arrêter, et le gouverneur, qui aurait voulu la libérer mais craignait la proscription, chargea un substitut de la juger. Ce dernier la fit bruler, mais le feu l’épargna et toucha le peuple déchainé qui se tenait autour. Le substitut la fit alors égorger.
Sanctuaires romains
À Rome, la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs abrite la tombe de la martyre, au-dessus des catacombes qui portent son nom. À côté de l’église médiévale, qui est l’un des principaux lieux de pèlerinages romains (c’est l’une des « sept églises » du circuit de s. Philippe Néri), se dressent les ruines d’une imposante basilique construite par Constantin, dont une annexe, la tombe de sa fille sainte Constance, demeure intacte (avec de magnifiques mosaïques).
L’église romaine Sainte-Agnès-in-Agone, reconstruite par Borromini, se dresse sur la place Navone, ancien cirque de Domitien, sous une voûte duquel avait été exposée la martyre. Sur l’emplacement du « lupanar » se trouve maintenant une chapelle souterraine.
Patronage
Sainte Agnès est la patronne de la chasteté, des couples, de la pureté corporelle, des enfants de Marie, du Colegio Capranica de Rome, des récoltes, des scouts de fille, des filles, des victimes de viol, du diocèse de centre de Rockville dans l’État de New York et des vierges .
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine