Fin 2022, la mise à disposition grand public de ChatGPT, le robot conversationnel d’Open AI, a créé la sensation dans le monde entier et suscité de multiples débats sur les conséquences liées à l’utilisation de ce type d’intelligences artificielles particulièrement performantes.
Comme le montrent les résultats de l’étude menée à la fin du mois de décembre 2023 par l’Ifop à la demande du spécialiste des formations en ligne Learnthings.fr et de l’agence spécialisée en data FLASHS (auprès d’un échantillon de 1 911 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 952 salariés), si les Français sont globalement indifférents ou inquiets vis-à-vis de l’intelligence artificielle, nombre d’entre eux estiment qu’elle sera un jour capable d’agir comme les humains, voire de diriger l’humanité.
Parmi les inquiétudes les plus souvent abordées lorsque l’on évoque le développement de l’IA (intelligence artificielle) ces derniers mois, figure la disparition redoutée de millions d’emplois susceptibles d’être dans l’avenir occupés par des robots aussi infatigables que précis.
L’étude confirme que ces craintes sont bel et bien partagées par les salariés dans notre pays. Encore peu nombreux à utiliser – fréquemment en cachette de leur hiérarchie – des outils du type ChatGPT, ils anticipent majoritairement l’impact négatif qu’aura l’IA dans leur sphère professionnelle.
Quel rapport général des Français avec l’IA ?
Les progrès technologiques successifs et l’émergence de l’intelligence artificielle dans l’actualité et leur quotidien ont fait leur œuvre : 64% des Français, contre 32% en 1972, pensent aujourd’hui que l’IA sera un jour capable d’agir comme les humains.
Une perspective qui suscite le même rejet à 50 ans de distance puisque 87% ne souhaitent pas une telle évolution (ils étaient 91% en 1972).
Quant à savoir si les machines contrôleront un jour l’humanité, si la majorité (65%) des Français n’y croient pas, un bon tiers (35%) juge ce scénario plausible.
Par ailleurs, le moins que l’on puisse en dire, c’est que les intelligences artificielles de type ChatGPT ne suscitent pas l’engouement dans la population : seuls 14% des personnes interrogées se disent enthousiasmées, plus de la moitié (51%) se montrent inquiètes et un tiers (35%) font preuve d’indifférence. Affaire de génération, 31% des 18-29 ans sont préoccupés par l’IA contre 59% chez les plus de 60 ans.
Intelligence artificielle et travail : des Français inquiets ?
Encore très minoritaire, l’utilisation d’outils comme ChatGPT progresse dans le monde professionnel. 22% (contre 14% il y a cinq ans) des salariés interrogés indiquent en avoir déjà fait usage au travail. Un usage que 55% d’entre eux effectuent sans en informer leur hiérarchie.
Pour l’heure, l’IA ne semble pas au cœur des préoccupations des entreprises : 10% des salariés seulement y ont été formés et 27% souhaiteraient l’être.
Mais 63% des salariés disent qu’ils ne veulent pas être formés à l’intelligence artificielle dans une optique professionnelle.
Les résultats de cette enquête montrent également que les bénéfices supposés de l’intelligence artificielle convainquent de moins en moins les salariés quand, dans le même temps, ses conséquences les inquiètent majoritairement.
Ainsi, 29% d’entre eux estiment que l’IA améliorera leurs performances au travail contre 46% en 2018, et 35% y voient un atout pour leur bien-être (ils étaient 41% à le dire il y a six ans).
Près de 7 salariés sur 10 (68%) expriment des craintes vis-à-vis de l’IA, notamment en matière d’emploi (56% y voient un danger). D’ailleurs, 4 salariés sur 10 jugent qu’une IA pourra à terme effectuer l’essentiel de leur travail, 27% estimant même que ce transfert s’opérera dans les 10 prochaines années.
Enfin, l’étude de l’Ifop livre aussi un constat intéressant : à peine plus d’un actif français sur 10 (13 %) estime aujourd’hui exercer un métier d’avenir. Un sentiment qui était partagé par 37 % des travailleurs hexagonaux en 1972 ! Mais l’époque des 30 glorieuses est terminée depuis longtemps…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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