Après avoir trié sur le volet les journalistes « amicaux » autorisés à poser des questions lors du discours de fin d’année du Premier ministre Pedro Sánchez, son parti socialiste au pouvoir, le Partido Socialista Obrero Español (PSOE), vient d’interdire aux journalistes de l’opposition l’accès à ses manifestations. Allant plus loin, le parti cherche à interdire l’accès aux parlements nationaux et régionaux à certains médias accrédités.
Dans un communiqué envoyé le 11 janvier, intitulé « Oui au journalisme, pas un mètre de plus aux pseudo-médias ni à la presse de la haine », le PSOE a annoncé qu' »à la lumière des événements survenus la veille du Nouvel An devant le siège de Ferraz, que nous considérons comme extrêmement graves, nous retirerons à tous les pseudo-médias participant à la diffusion de l’événement organisé par l’association Revuelta l’autorisation d’accès à notre siège et aux événements organisés par le parti ».
« La plupart d’entre eux n’avaient plus cet accès », a ajouté le communiqué.
De fréquentes manifestations contre les politiques de Pedro Sánchez ont eu lieu depuis septembre au siège du parti, situé rue Ferraz à Madrid. Les manifestants ont particulièrement dénoncé les concessions faites par M. Sánchez aux séparatistes catalans, notamment l’amnistie prévue pour les politiciens et autres personnes qui ont mené le référendum illégal de 2017 sur l’indépendance de la Catalogne.
La veille du Nouvel An, une autre manifestation, d’environ 300 personnes, a eu lieu devant le siège du parti socialiste, organisée par le groupe Revuelta, une organisation de jeunesse conservatrice et nationaliste. Ce groupe a joué un rôle clé dans l’organisation des manifestations en cours.
Revuelta a retransmis la manifestation en direct sur YouTube comme un programme de la Saint-Sylvestre, avec un compte à rebours jusqu’aux douze coups de minuit. Au cours de la manifestation, une piñata qui ressemblerait à Sánchez a été battue et brûlée. L’incident fait l’objet d’une enquête, suite aux accusations portées par le PSOE.
La manifestation a été couverte par certains médias espagnols, dont The Objective, qui a interviewé les deux personnes qui ont présenté le livestream de la Revuelta un jour avant la manifestation. Le PSOE déclare qu’il envisage de prendre des mesures à l’encontre d’un « média particulier » – probablement The Objective – pour avoir interviewé les deux présentateurs, « l’un d’entre eux étant un YouTuber bien connu qui se caractérise par un discours de haine à l’égard du Parti socialiste ouvrier espagnol dans toutes ses vidéos ».
Mais le PSOE demande une action plus large contre les médias qui lui donnent une couverture négative. Il demande également « la protection des associations de presse, FAPE, APM et APP, ainsi que du Collège officiel des journalistes, face aux attaques continues et aux insultes que ces pseudo-médias adressent quotidiennement au PSOE et aux discours de haine qu’ils pratiquent ».
Enfin, le PSOE demande le soutien des organisations de journalistes pour demander au Parlement national de retirer les accréditations des « pseudo-médias qui apparaissent sur l’affiche officielle de l’événement organisé la nuit de la Saint-Sylvestre à Ferraz ».
Revuelta a cité OKDiario, La Gaceta del Iberosfera et plusieurs autres comme « médias collaboratifs » sur un tract promouvant l’événement. La déclaration appelle également « d’autres partis politiques et organisations qui favorisent la coexistence et n’encouragent pas les discours de haine » à soutenir la motion du PSOE.
Depuis, de nombreux autres médias espagnols ont rendu compte des retombées de la manifestation. La Constitution espagnole protège « le droit d’exprimer et de diffuser librement des pensées, des idées et des opinions par la parole, l’écrit ou tout autre moyen de reproduction ».
Il reste à voir si le PSOE mettra sa menace à exécution.
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2 réponses à “Espagne. Les socialistes cherchent à interdire l’accès du Parlement aux médias de l’opposition”
LA dernière fois que la « gauche » espagnole s’est livrée à ce genre de plaisanterie , ça terminé par une guerre civile de trois ans , et les gauchos se sont retrouvés en URSS, en France , à larmoyer contre le « fascisme « ….ILS NE COMPRENNENT RIEN , JAMAIS
les dictateurs européens sont en place