Le n° 68 de la revue War Raok vient de sortir avec notamment un dossier sur les 100 ans du Gwenn Ha Du.
Ci-dessous l’éditorial et le sommaire
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Autonomie : Un gros mot, un sacrilège… un blasphème pour nos républicains français !
La France et son monarque-président viennent de découvrir, sur une vieille étagère poussiéreuse d’une de leurs nombreuses bibliothèques, un livre ancien, rangé précieusement afin de n’être point lu, à la couverture quelque peu jaunie et au titre provocateur, voire sulfureux : Autonomie, sous-titré « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » !
Précipitation pour une saine lecture ? Eh bien non, notre monarque-président et sa cour se sont arrêtés à la première page considérant que les tous premiers chapitres risquaient de mettre en péril leur empire colonial, que leur république « Une et indivisible »… et totalitaire allait disparaître et ressembler alors aux horribles démocraties européennes voisines qui accordent une large autonomie à leurs peuples !
Les fondements de la république française allaient être sapés ! Est-il nécessaire de rappeler que la France a construit dans sa constitution un carcan empêchant toute évolution démocratique, toute réforme constitutionnelle afin de donner l’autonomie politique aux peuples qu’elle emprisonne ? La France, sa belle république, si on les compare aux États voisins européens qui les entourent, restent une anomalie, une exception… Pas touche au dogme ! Une fidélité inconditionnelle à leur révolution, révolution française qui ne s’est pas déroulée sous une pluie de roses mais dans un bain de sang, une monstruosité et pour nous Bretons la fin d’une existence nationale : plus de nation bretonne, plus de peuple breton… tous Français ! Je ne m’abaisserai pas à décrire ce qui s’est réellement passé sous cette Terreur révolutionnaire en Bretagne, mais ce qu’on en connaît pourrait faire passer les monstres de Daesh ou du Hamas pour de gentils apprentis…
Revenons et examinons maintenant la proposition d’autonomie du président français au peuple corse. Loin de moi l’idée de m’ingérer dans les affaires internes de mes amis nationalistes corses, je pressens tout de même, après les déclarations de Gilles Simeoni et de Guy Talamoni à la suite du discours d’Emmanuel Macron, une réelle consternation. Même s’il s’agit d’une véritable coquille vide, soyons honnêtes et reconnaissons un point positif néanmoins : le mot autonomie a été prononcé, l’idée également et en Bretagne, par exemple, elle fait son chemin puisque selon un sondage 70 % des Bretons y sont favorables. Le vœu du président du Conseil régional de Bretagne, son rapport de 29 pages relativement insipide qui ne mentionne même pas l’existence d’un peuple breton, justifiant et légitimant par là même cette revendication d’autonomie, va cependant éveiller et susciter un réel intérêt chez les Bretonnes et les Bretons.
Pour nous, nationalistes bretons, l’autonomie a un sens bien défini, une étape qui doit nous permettre de retrouver la voie de la prospérité et du bien-être. Cette toute première étape devra permettre au peuple breton de se réapproprier sa conscience historique, de contrer et réfuter les mystifications inculquées pour anesthésier sa volonté d’émancipation… de recouvrer une partie de ses libertés arbitrairement confisquées et de connaître enfin un début de vie nationale propre. Un projet audacieux, sage, un projet moderne et contemporain prenant en considération l’évolution géopolitique de l’Europe et des peuples qui la composent.
L’autonomie, c’est aujourd’hui la Catalogne, l’Écosse, le Pays de Galles, le Pays Basque, le Québec… Demain ce sera la Bretagne avec une démarche de renouveau pour rendre l’espoir aux Bretons et permettre à la Bretagne de prendre un nouvel essor européen.
Ce statut d’autonomie devra progressivement évoluer vers une co-souveraineté, c’est-à-dire une troisième voie entre simple autonomie de gestion (qui peut être remise en question à tout instant par l’État central) et une totale indépendance, négociée avec l’État français, une voie pacifique, raisonnée et réfléchie vers l’autodétermination et permettre au peuple breton de se retrouver. La Bretagne peut, avec un tel statut, devenir une grande région européenne entreprenante et riche.
Dès à présent, le peuple breton doit de nouveau entrer dans l’histoire avec la possibilité d’agir pour lui-même et être l’acteur de son avenir.
Padrig MONTAUZIER
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Sommaire War Raok n° 68
Buhezegezh vreizh page 2
Editorial page 3
Buan ha Buan page 4
Environnement
Environnement / Écologie page 12
Écologie
Réchauffement climatique, éco-anxiété et restrictions page 14
Politique
Propositions pour un renouveau autonomiste page 16
Tribune libre
En sortir, c’est s’en sortir ! Page 18
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton page 19
Tribune libre
La consommation de viande attaquée par les élites mondiales page 23
Réflexions
Le fanatisme idéologique tue les luttes de libération nationale page 24
Société
Novlangue… un dangereux flirt avec des tentations totalitaires page 26
Histoire de l’Emsav
Le marquis de l’Estourbeillon et l’URB page 29
Bretagne sacrée
Bannières de processions et de pardons page page 32
Nature
Libellules et demoiselles en Bretagne page 35
Lip-e-bav
Le ragoût dans les “mottes” d’Ouessant page 37
Keleier ar Vro
Les cent ans du Gwenn ha Du page 38
Bretagne sacrée
Le phare de l’île Vierge page 39
Crédit photo : DR
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2 réponses à “Les cent ans du Gwenn Ha Du. Le n° 68 de la revue War Raok vient de sortir”
La République jacobine, d’essence totalitaire et universaliste, n’accordera jamais l’autonomie de la Bretagne et encore moins une co-souveraineté. Depuis plus de deux siècles, nos régionalistes bien polis se sont cassé le nez contre cette mégère. Aussi, est-il plus profitable de prendre le contre-pied de la caste politicienne – tous partis confondus – qui nous berce d’illusions alors que nous vivons sur un baril de poudre. Désembuer l’esprit de nos compatriotes, est donc d’une importance vitale. De toutes manières, l’avenir se chargera de clarifier la situation.
brav brav tout se, met n’eo ket gounezet siwazh pa weler stad vantrus an darn vuiañ eus ar Vretoned, pa n’anavezont nag o yezh nag o istor… labour zo c’hoazh !