Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 15 janvier, c’est la Sainte Ita
Nonne née de sang royal en Irlande au 5e siècle, nourrice de Brendan le navigateur, Sainte Ita comme Saint Declan, Ita appartenait à la famille royale du royaume de Decies. Elle est née vers 480 dans le comté de Waterford, et a été baptisée Deirdre. Le nom d’Ita, qu’elle acquit plus tard, signifiait sa « soif d’amour divin ». Lorsque son père chrétien chercha à arranger son mariage avec un jeune noble, elle jeûna en signe de protestation. Ses prières furent exaucées lorsqu’un ange apparut à son père pour le persuader qu’elle devait être autorisée à poursuivre sa sainte vocation.
Ita a établi une communauté de religieuses à Killeedy, Co. Limerick. Saint Brendan était un élève d’Ita, et lorsque, plus tard dans sa vie, il lui demanda quelles étaient les trois choses les plus agréables à Dieu, elle cita la vraie foi, la simplicité et la générosité. Les plus détestables étaient la malhonnêteté, l’amour du mal et la cupidité.
Sa vie était austère, et elle jeûnait rigoureusement. Lorsqu’un homme riche la pressait d’or, elle envoyait immédiatement chercher de l’eau pour se laver les mains. Ita serait l’auteur d’une berceuse irlandaise, qu’elle chantait lorsque l’enfant Jésus lui apparaissait. Elle mourut vers 570, peut-être d’un cancer ; la légende raconte qu’un scarabée lui dévora le flanc, atteignant la taille d’un cochon.
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