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Fahrenheit 451, célèbre roman de science-fiction dénonçant la culture de masse et la censure étatique, a fait l’objet d’une bande dessinée

Fahrenheit 451, célèbre roman de science-fiction dénonçant la culture de masse et la censure étatique, a fait l’objet d’une bande dessinée, sous la supervision de Ray Bradbury lui-même.

 Guy Montag pense avoir une vie heureuse. Pompier, son travail consiste à brûler. L’avantage des livres, c’est qu’ils s’enflamment facilement. Quelques litres de pétrole, un briquet et tout s’embrase…. La lecture étant interdite, toute personne qui ne respecte pas cette loi est sévèrement punie. Guy Montag doit également brûler les maisons et même les lecteurs récalcitrants. Les gens restent ainsi chez eux et profitent de spectacles gentils et drôles sur des écrans géants. À force de s’abrutir, il ne leur reste plus de temps pour réfléchir. Mais un soir, en rentrant tard d’une mission, Montag rencontre Clarisse, une jeune fille différente qui aime observer la nature et discuter de tout et de rien. Quelques mots échangés avec elle suffisent à tout remettre en question. Clarisse lui a posé une question fondamentale : est-il heureux ? Une fois chez lui, Guy découvre sa femme en état d’overdose médicamenteuse et appelle les urgences. Le lendemain, lors d’une nouvelle opération d’incinération de livres, une vieille dame voulant rester avec ses ouvrages est immolée. Guy subtilise alors un livre du feu. Mais il apprend que Clarisse a été éliminée, car elle dérangeait le pouvoir… Il se pose des questions et ramène des livres chez lui pour les lire, devenant dès lors un dangereux criminel…

 

Ray Bradbury (1920-2012), dans son roman Fahrenheit 451, dénonce ainsi, dès 1953, l’émergence de la culture de masse. Il imagine que parce qu’ils favorisent la réflexion et donc la possible remise en cause de l’ordre établi, les livres sont décrétés comme des objets terroristes, que les pompiers se doivent de brûler. C’est leur mission exclusive, dans une ville où tout est ignifugé. 451 degrés Fahrenheit, c’est la température à laquelle un livre se consume.

La télévision s’est développée à peu près au moment où Ray Bradbury a commencé à travailler sur Fahrenheit 451. Il a tout de suite considéré ces formes de médias comme une menace pour la lecture de livres. Cela lui a rappelé les autodafés de livres sous le IIIème Reich ainsi que la « Grande Purge », répression politique par Staline au cours de laquelle des écrivains furent arrêtés et souvent exécutés. Il ainsi voulu dénoncer la censure étatique et les dangers d’une société devenue analphabète à force de suivre des médias de masse.

Dans une interview en 1994, Bradbury a déclaré que Fahrenheit 451 était plus pertinent à notre époque, déclarant que « cela fonctionne encore mieux parce que nous avons le politiquement correct maintenant. Le politiquement correct est le véritable ennemi de nos jours. Les groupes noirs veulent contrôler notre pensée et vous ne pouvez pas dire certaines choses. Les groupes homosexuels ne veulent pas que vous les critiquiez. C’est le contrôle de la pensée et le contrôle de la liberté d’expression » (Dayton Daily News, 1 October 1994).

Ce roman, adapté au cinéma par François Truffaut en 1966, fait également l’objet d’une bande dessinée. Il s’agit de la réédition, chez Phileas, et avec une nouvelle couverture, de celle publiée chez Casterman en 2010, à laquelle Bradbury avait contribué. C’est ainsi le romancier qui en rédige la préface.

Dessinateur, scénariste et illustrateur américain, Tim Hamilton adapte ainsi, après L’Île au trésor de Stevenson, Fahrenheit 451. Son trait dépouillé et ses couleurs ternes renforcent l’ambiance crépusculaire du roman.

Récemment, le même éditeur, Phileas, nous avait offert une adaptation du Meilleur des Mondes, également chroniquée sur Breizh Info. Publié en 1932, Le Meilleur des Mondes dénonce l’eugénisme, l’hédonisme et le conditionnement des peuples. Rédigé en 1931 à Sanary-sur-Mer par Aldous Huxley, ce roman précède les autres chefs d’œuvre de la science-fiction : Ravage de René Barjavel (1943), 1984 de George Orwell (1949) et Fahrenheit 451 de Ray Bradbury (1953). Au lieu de bâtir une utopie montrant un avenir idéal lié au progrès, ces romans constituent de véritables dystopies, puisqu’ils critiquent l’évolution morale de l’humanité.

 Kristol Séhec

Fahrenheit 451, 148 pages, 20,90 euros. Editons Philéas.

Illustrations : DR
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