A la découverte des Saints Bretons. Le 12 janvier, c’est la saint Aofred

Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.

Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».

En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.

Le 12 janvier, c’est la saint Aofred

Ælred de Rievaulx naît au début de l’année 1110 à Hexham en Angleterre. Il est le fils d’un de ces prêtres mariés que l’on trouve fréquemment dans l’Angleterre des xie et xiie siècles. Il vit une grande partie de sa jeunesse à la cour du roi d’Écosse, David Ier, où il est élevé en même temps que le fils de celui-ci, Henri de Northumberland. Cette période se situe dans un « printemps religieux » consécutif à la réforme grégorienne et au renouvellement de la société occidentale.

Il y étudie les œuvres de Cicéron, et y vit dans l’amitié de ceux qui l’entouraient. Très apprécié du roi David Ier, qui voulait en faire un évêque, il décide toutefois de devenir moine cistercien. Il entre en 1133 à l’abbaye de Rievaulx, près de York, d’obédience cistercienne, fille de l’abbaye de Clairvaux. Il est nommé bientôt maître des novices, et on garde de lui le souvenir d’une extraordinaire tendresse et patience à l’égard de ceux qui étaient à sa charge.

En 1143, William, seigneur de Lincoln fonde une nouvelle abbaye cistercienne dans son fief de Reversby, dans le Lincolnshire, dont Ælred ainsi que douze autres moines prennent possession. Son séjour, pendant lequel il aurait rencontré saint Gilbert de Sempringham, sera de courte durée, car il est élu abbé de Rielvaux en 1147. Dans cette position, le saint n’est pas seulement le supérieur d’une communauté de 300 moines, mais est également le supérieur de toutes les abbayes cisterciennes d’Angleterre.

Il semble qu’il ait exercé une influence considérable sur le roi d’Angleterre Henri II, dans les premières années de son règne, et qu’il l’ait persuadé de rejoindre le roi de France Louis VII pour rencontrer le pape Alexandre III à Toucy en 1162.

Saint Ælred compose de nombreux écrits, historiques, poétiques et religieux. Il est considéré comme un des représentants des plus importants de la spiritualité monastique du xiie siècle. Ses œuvres se fondent sur la tradition antique, et sur une spiritualité d’une haute sensibilité personnelle dans lesquelles l’amitié humaine mène à l’amour de Dieu, en sachant qu’« il n’est point d’autre bonheur pour la créature raisonnable que d’adhérer à Dieu. »

Il va également écrire un texte tout d’abord destiné à sa sœur intitulé La Vie de recluse et qui va inspirer un mouvement de mortification qui s’étendra dans toute l’Europe, particulièrement en Grande-Bretagne, France, et en Flandre (actuels Belgique et Pays-Bas). Des « recluses » vont ainsi vivre dans de petites cellules percées de ces petites ouvertures appelées hagioscopes qui leur permettent d’assister aux offices mais aussi de recevoir eau et nourriture des passants.

Ælred fait partie de ce qui a été nommé « deuxième génération» de Cîteaux qui englobe la première vague des auteurs spirituels cisterciens majeurs, en compagnie de saint Bernard, Guillaume de Saint-Thierry, et Guerric d’Igny. Pour ces auteurs, l’homme converti se conforme peu à peu au Christ, grâce à une spiritualité faite de simplicité qui se réfère à l’expérience de l’union à Dieu, de la communion, en s’enracinant aux Écritures et à la règle de saint Benoît.

Les quatre dernières années de sa vie, il augmente ses mortifications au point que son corps devint d’une maigreur extrême, selon les témoins de l’époque. Souvent il se mettait dans une fosse creusée dans le sol de son oratoire dans laquelle il priait. Il meurt le 12 janvier 1167, à l’âge de cinquante-sept ans.

Crédit photo : wikipedia (cc)

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3 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 12 janvier, c’est la saint Aofred”

  1. fifi dit :

    bien il est bénéfique de connaître notre histoire CULTUELLE et par exemple de savoir comment des femmes ont acceptées d’être des recluses
    amities parlez parlez beaux merles les pierres en disent plus qu evous !!!

  2. Herri ab Yann dit :

    Le 12 janvier, c’est la saint Aofred…
    C’est vite dit ! Mais quel est le lien entre Aofred (saint breton ?) et Ælred de Rievaulx ?
    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%86lred_de_Rievaulx Merci Wikipédia !
    Cette chronique est de plus en plus étrange !
    Sans parler de certains « commentaires » qui sont un véritable déFI(FI) à la logique voire à la santé mentale.
    T’as le bonjour d’Alfred ! Et d’Aofred aussi !

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