En Bretagne, la question des résidences secondaires revient régulièrement dans le débat public depuis quelques années. Un sujet dont s’est emparé la gauche régionaliste, avec une mauvaise grille de lecture cependant car se refusant à distinguer les Bretons des non-Bretons parmi les propriétaires de ces résidences secondaires.
Pointer du doigt la volonté d’un Parisien d’ascendance bretonne (autrement dit un « Breton de sang ») d’acheter un bien sur la côte pour passer ses vieux jours au pays quand, en parallèle, cette même gauche régionaliste serait prête à réquisitionner les habitations vides du littoral pour y loger la terre entière est pour le moins paradoxal lorsque l’on prétend œuvrer dans l’intérêt du « peuple breton ».
Mais nos gauchistes au beurre salé ne sont plus à une contradiction près ! Et, pour être exhaustifs, précisons aussi qu’une partie de ces résidences secondaires qui font tant parler est détenue par des propriétaires n’ayant aucun lien héréditaire avec la Bretagne. D’où certains agacements légitimes..
Des résidences secondaires problématiques au Pays basque
Cette question épineuse des résidences secondaires concerne également le Pays basque nord, un territoire lui aussi empreint d’une forte identité et ayant pour point commun avec la Bretagne de voir son mouvement autonomiste/régionaliste/nationaliste mis en coupes réglées par une myriade de groupes, partis politiques et collectifs gauchistes locaux.
Il n’en reste pas moins que, chez les Basques comme chez les Bretons, les difficultés à se loger rencontrées par un certain nombre de locaux donnent de l’écho aux critiques contre les résidences secondaires.
Face à la prolifération de ces dernières, une plateforme dénommée « Se loger au pays – Herrian Bizi » a vu le jour fin 2021. Cette dernière, se présentant comme un collectif en faveur « du droit au logement pour toutes et tous », rassemble une trentaine de structures et a notamment organisé deux manifestations massives.
Résidences secondaires : « une atteinte directe au droit à se loger » ?
Estimant que « le droit à un logement passe avant celui d’en avoir deux », Herrian bizi a organisé un rassemblement symbolique à Bayonne le 31 décembre dernier.
L’objectif de la journée ? La plateforme souhaitait rappeler que sa demande express adressée aux éventuels acheteurs de résidences secondaires en Pays Basque prenait effet le 1er janvier 2024. La demande en question, formulée à travers un manifeste rendu public le 1er avril 2023 à l’occasion d’une manifestation qui a rassemblé 3000 personnes à Bayonne, est résumée par le parti nationaliste basque Enbata :
« Toutes les personnes, quels que soient leur origine ou leur lieu d’habitation, qui souhaiteraient acquérir une résidence secondaire en Pays Basque sont instamment invitées à ne le faire qu’en achetant une maison ou un appartement étant déjà une résidence secondaire (plus de 20 % des logements actuels du Pays Basque) ».
Aussi, la formation politique poursuit en déclarant qu’il ne pourra « plus être accepté, au vu de la situation du logement en Pays Basque de transformer en résidence secondaire des logements :
- actuellement habités en résidence principale,
- construits pour répondre à la pénurie actuelle de logements pour la demande locale,
- revenant sur le marché du logement après que l’application du règlement de compensation empêche de continuer à les exploiter en meublés de tourisme permanents. »
Quant aux futurs propriétaires désirant acquérir un bien immobilier au Pays basque nord sans tenir compte de ces conditions, la plateforme « Se loger au pays – Herrian Bizi » annonce qu’elle dénoncera « publiquement tout logement entrant dans une de ces catégories et transformé en résidence secondaire, à compter du 1er janvier 2024 ».
Pour ces défenseurs « du droit au logement pour toutes et tous », une telle pratique serait alors considérée comme « une atteinte directe au droit de la population locale à se loger et à vivre au Pays ». Très bien, à condition de définir clairement ce que recouvre ce terme de « population locale » !
À terme, la plate-forme a pour objectif de voir le gouvernement français doter les communes basques d’outils législatifs pour lutter contre les résidences secondaires.
Crédit photo : Capture YouTube (photo d’illustration)
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