Madrid semble aller à l’encontre de la tendance européenne récente en matière d’énergie nucléaire, le gouvernement socialiste espagnol ayant confirmé peu avant Noël qu’il commencerait à sortir totalement du nucléaire à partir de 2027, malgré les affirmations de l’opposition selon lesquelles le pays n’est pas préparé à un avenir post-nucléaire.
L’Espagne a été l’un des premiers pays européens à adopter l’énergie nucléaire, qui représente aujourd’hui environ un cinquième de sa consommation d’énergie. Malgré l’importance du nucléaire depuis les années 1960, le gouvernement Sánchez cherche à achever sa fermeture d’ici 2035. L’Espagne compte actuellement cinq centrales nucléaires en activité. Leur fermeture pour des « raisons environnementales » est un objectif de longue date de la gauche antinucléaire du pays.
La centrale nucléaire d’Almaraz, à la frontière portugaise, sera la première à fermer ses portes en 2027, selon les plans du gouvernement espagnol, qui a déjà élaboré une feuille de route de 20 milliards d’euros pour l’élimination des déchets radioactifs sur différents sites.
La question de l’énergie nucléaire a occupé une place importante dans le récent cycle électoral espagnol, le parti socialiste PSOE de M. Sánchez étant, comme la plupart des partis de gauche, favorable à la fermeture des centrales. En revanche, des organisations de droite telles que VOX et le Partido Popular s’opposent aux fermetures et affirment que les technologies vertes, largement subventionnées, ne sont pas en mesure de combler le déficit énergétique.
Alors que les dirigeants des compagnies énergétiques espagnoles ont confirmé qu’il n’y avait pas d’obstacles techniques à la prolongation de la durée de vie des installations, le gouvernement espagnol a choisi de poursuivre une stratégie antinucléaire en espérant que le carburant hydrogène puisse combler le manque sur le marché.
La fermeture des réacteurs nucléaires du pays est un objectif de la gauche espagnole depuis 50 ans. Le terrorisme basque a notamment forcé la fermeture de la centrale nucléaire de Lemóniz en 1983, ce qui a entraîné un moratoire national sur les nouvelles centrales nucléaires.
De nombreux responsables du secteur de l’énergie ont admis que le maintien des centrales nucléaires décourageait les investissements publics et privés dans le secteur des énergies renouvelables. L’Espagne espère également fermer ses dernières centrales au charbon d’ici 2030, parallèlement à la campagne antinucléaire. Le gouvernement affirme que le secteur nucléaire espagnol est vieillissant, coûteux et peu respectueux de l’environnement, les socialistes au pouvoir adoptant une position clairement antinucléaire au niveau de l’UE.
L’année dernière, l’Espagne a été secouée par divers scandales liés aux énergies renouvelables, alors qu’elle continue, malgré les pressions de l’UE et des États-Unis, à importer des quantités record de gaz russe à la suite d’une querelle avec son partenaire énergétique traditionnel, l’Algérie.
En raison des caractéristiques techniques d’un arrêt nucléaire, l’Espagne n’a que jusqu’à 2024 pour arrêter les fermetures. Le parti populiste VOX et le parti conservateur Partido Popular affirment que la décision est myope à la lumière des problèmes énergétiques de l’Europe.
Le changement de politique antinucléaire de l’Espagne intervient alors que l’Allemagne est critiquée par les experts du secteur pour sa décision idéologique de fermer ses réacteurs nucléaires en dépit de la forte hausse des prix. Actuellement, 12 des 27 pays de l’UE utilisent l’énergie nucléaire, la Pologne et l’Estonie étant les pays d’Europe de l’Est les plus récents à opter pour cette source d’énergie (avec l’aide financière des États-Unis).
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5 réponses à “Suicide de l’Espagne. Le gouvernement socialiste annonce un coûteux arrêt du nucléaire en 2027”
Ils vont se mettre à l’énergie magnétique comme ITER et des centrales à impulsion magnétique à flux inversé activant des alternateurs pur produire de l’électricité in aeternam. Cela se fait mais les lobbies du nucléaire, du gaz et pétrole, comme en France bananière sclérosée, bouchée de partout, veillent à ne pas développer l’énergie perpétuelle. En conclusion tant qu’il y aura des contrats d’uranium de gaz, pétrole, charbon, non amortis dans leurs infrastructures, nous consommerons de l’énergie fossile au détriment de notre terre que l’on détruit à petit feu afin d’amortir des investissements. Comme quoi l’imbécilité humaine du rendement et du profit est à son comble de l’hypocrisie. Si personne ne se bouge le réchauffement vous l’aurez et bien plus encore que les gentilles prévisions afin de ménager les investissements pour ne pas faire peur.
« veillent à ne pas développer l’énergie perpétuelle » Depuis deux siècles, toute revue scientifique jette systématiquement au panier tout courrier proposant le développement du mouvement perpétuel (ou de l’energie perpétuelle), sachant que les deux N’EXISTENT PAS.
Plaignons les Espagnols qui grâce à de telles stupidités vont devoir se préparer à des jours difficiles.
Entre les socialos-bobos et les écolos fanatiques, ils ne sont hélas pas sortis de l’auberge…
Il faudrait déjà que le PP accepte de faire alliance avec Vox !
Le PP, l’équivalent des LR, en a toute la bétise dans sa désignation de Vox comme parti totalitaire, loin de s’être débarassé de la culpabilisation imposée par la gauche…
Les espagnols misent à fond sur la production d’Hydrogène par thermolyse: production d’H2 à partir de panneaux solaires par le système Hysun, 4 fois moins onéreux que l’électrolyse…35 centrales solaires sont projetées dans ce but.
L’H2 sera utilisée dans les piles à combustibles mais aussi comme carburant (moteur pas encore au point semble t’il, car gaz explosif et très difficile à stocker à l’état liquide à très basse température)