Dans l’obscurité nostalgique des années 90, les rires joyeux des enfants résonnaient dans les ruelles, empreints d’une innocence qui se perd aujourd’hui dans les méandres du virtuel. Les ruelles ne sont plus le terrain de jeux vibrants d’antan, mais plutôt des corridors numériques où l’imagination est enchaînée à des pixels. Les balades à vélo, autrefois symboles d’aventures infinies, se transforment désormais en courses épuisantes à travers des mondes virtuels, et les soirées cinéma en famille se délitent dans l’éclat froid des écrans solitaires.
Le passage du millénaire a engendré une fracture entre les générations, une fissure qui s’approfondit chaque jour avec la prépondérance croissante des écrans. Nos souvenirs d’enfance, baignés de créativité et de socialisation physique, sont désormais relégués aux recoins poussiéreux de notre histoire personnelle. Nous sommes témoins d’une dérive inquiétante, où la réalité virtuelle engloutit la vie réelle, où les interactions humaines authentiques sont remplacées par des avatars et des clics solitaires.
Ce fossé entre passé et présent n’est pas une simple évolution, mais plutôt une déchirure dans le tissu même de notre société. Autrefois, les enfants tissaient des liens et développaient des compétences sociales grâce à des jeux physiques et créatifs. Aujourd’hui, ces interactions sont sacrifiées sur l’autel de l’écran, où la vraie exploration cède la place à une errance numérique sans fin. Les soirées cinéma en famille, des moments magiques de partage, s’effacent devant des écrans individuels, fragmentant ainsi les fondations même de la famille.
Cette séparation engendre des expériences disparates entre les générations. Les rires d’enfants ne se propagent plus dans les quartiers, mais sont confinés à des mondes numériques où la créativité est prisonnière de l’artifice. Les balades à vélo, jadis sources d’émerveillement et de découvertes, deviennent des courses solitaires vers des horizons virtuels, isolant chaque enfant dans sa bulle numérique. Les soirées cinéma en famille, moments de complicité, se morcellent en séances solitaires, chaque membre de la famille en proie à son écran.
Ce tout numérique, avec son accès instantané à un monde virtuel, expose les nouvelles générations à des dangers insidieux. La dépendance aux écrans érode la concentration, fragmente les relations significatives et entrave le développement cognitif et émotionnel. Le message est clair : ce basculement vers le tout numérique risque de compromettre la capacité des générations futures à s’épanouir dans le monde réel, à créer des liens authentiques et à embrasser l’essence même de la vie.
Cette dépendance est d’autant plus marquée chez les jeunes, où 57 % affirment qu’il est crucial de posséder les gadgets numériques dernier cri. En contraste, ce besoin n’est partagé que par 16 % des seniors. Ce constat met en lumière une fracture générationnelle croissante, soulignant l’emprise grandissante de la société de consommation numérique sur les aspirations des plus jeunes.
Face à cette menace imminente, il est impératif que les parents prennent conscience de leur rôle. Il est temps de comprendre que le véritable bonheur ne réside pas dans l’éclat artificiel des écrans, mais dans les moments de partage, d’exploration et de découverte. La frontière entre la réalité virtuelle et la vie authentique est devenue une ligne de crête périlleuse, où chaque choix peut avoir des répercussions durables sur le tissu de notre société.
Ignorer cet avertissement pourrait ouvrir la porte à un déclin troublant, où la violence, la dépression et l’aliénation deviennent l’héritage indésirable d’une génération perdue dans l’éther numérique. Éveillons-nous à la réalité qui nous échappe, réclamons notre droit à une existence authentique et résistons à l’emprise séductrice de la société de consommation numérique. Car dans cette lutte pour l’authenticité, le véritable trésor réside dans la préservation de notre humanité face à la marée montante de l’artifice numérique.
Pierre d’Herbais
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8 réponses à “Basculement numérique : Éveiller l’authenticité perdue.”
Les enfants, les jeunes adultes, ne regardent plus autour d’eux, la nature, les autres , ne lisent presque plus, mais ont regard et oreilles fixés sur leur portable. Même les adultes…il n’y a qu’à voir dans les salons d’attente dans la rue, combien sont vissés sur leur portable. Sans compter les jeux vidéos…chacun s’isole ,ne regarde plus ce qui est autour, à leurs pieds quand ils s promènent. C’est effarant.
Bonjour,
L’apparition de la télé a été aussi une forme de régression pour le lien social. Ma grand-mère me parle encore des veillées de village qui rassemblaient plus que la famille. La télé a autorisé la famille à se replier sur elle. Désormais, cette famille isolée, ne peut lutter contre l’offre sociale proposée par les téléphones.
Cdt.
M.D
Tout à fait. Néanmoins, je voulais donner un ton grave par rapport au court laps de temps.
L’authenticité, un trésor? Oui, merci. C’est bien vu.
Votre article correspond, hélas, à la réalité mais au delà des regrets d’une société ancienne qui nous échappe pour un monde artificiel numérique qui arrive à transformer nos enfants en consommateurs toujours plus exigeants. il existe une volonté politique cachée.
Une jeune fille ou un petit blanc ado n’osent plus sortir seuls le soir, où sont les enfants bruyants et leurs jeux dans la rue filmés par Doisneau ? On accompagne les gamins en voiture devant l’ école, on préfère subir les bouchons en auto plutôt que de prendre les transports passé une certaine heure….
Le Covid vous a habitué au télé travail, plus besoin de bouger, un coup de fil et votre repas vous est livré à domicile, on vous culpabilise si vous prenez votre voiture, pire si c’est l’avion ! Tout est fait pour vous habituer à un auto-confinement volontaire crée par la peur d’abord et les services ensuite.
Désormais, la rue appartient aux délinquants, c’est devenu leur territoire qui s’agrandit de jour en jour aux beaux quartiers ( Trocadéro, Tour Eiffel, Champ de Mars etc..) On trouve banal les voitures incendiées , les attaques au couteau, les vols, les viols donc braves gens, restez chez vous, votre sécurité c’est votre problème pas celui de l’ Etat . Votre vie est programmée pour vivre dans le virtuel, toutes vos démarches sont déjà faites par internet ( qui connait son assureur, son agent de voyage, des Banques, des gares, des aéroports sans guichets, que des machines, le billet sur votre smartphone et en plus, les jeunes adorent cela, plus d’argent dans la poche on paye sa baguette de pain avec le téléphone ! L’EUROPE veut la disparition du cash au profit de l’argent numérique pour mieux vous contrôler. Le nouveau monde ne reviendra pas vers les valeurs humaines bien au contraire !
Merci, j’ai beaucoup apprécié votre message en réponse à l’article ci-dessus qui est plein de bon sens et de vérité.
Tout à fait d’accord.
Et que dire des petits grimauds qui, au collège, doivent utiliser une calculatrice pour trouver 6 x 4.
Effrayant !