Existe-t-il quelque part dans le monde un courant politique aussi paradoxal et aberrant que le mouvement nationaliste breton de gauche ? Difficile à dire tant le niveau semble inatteignable.
En ce moment, la galaxie autonomiste bretonne de gauche fait ce qu’elle sait faire de mieux : se victimiser et crier au « fascisme » suite aux réactions face à la diffusion de la Une du dernier numéro du Peuple Breton, le mensuel de l’UDB.
Nous fêtons ce mois-ci nos 60 bougies ! Toute l'année 2024 (que nous vous souhaitons excellente !) reviendra sur l'histoire du Peuple breton. Bloavezh mat d'an holl hag un ti dilogod.
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— Le Peuple breton Magazine (@Peuplebreton) January 2, 2024
Les réactions à ce « peuple (breton) vivant » illustré par un enfant métis sont, on pouvait s’en douter, virulentes. Pour qui connaît l’UDB et la majeure partie du mouvement breton qui a sombré dans le wokisme le plus zélé, ce choix de couverture n’est pas surprenant.
Mais ce qui est surprenant et qui souligne bien les paradoxes idéologiques de l’Emsav (« le mouvement breton » en langue bretonne), c’est que les mêmes wokistes qui refont l’Histoire en permanence et se réjouissent de cette couverture sont vent debout contre un livre nouvellement paru, livre qui remet en cause l’origine celtique de la Bretagne :
La même polémique avait agité le microcosme breton en 2022 suite à l’exposition Celtique ? (avec un point d’interrogation) aux Champs Libres à Rennes, exposition à laquelle des personnalités comme le chanteur Alan Stivell ou le professeur de breton Hervé Le Bihan avaient retiré leur parrainage. Les deux personnalités en question étant, par ailleurs, connues pour leur positionnement « multi-culti » bien affirmé.
Comment peut-on vouloir une Bretagne celtique et, par là même, un « peuple breton celtique » tout en attribuant des certificats de bretonnitude à la terre entière ? Un Malien arrivant en Bretagne et se piquant de connaître trois mots de breton sera lui aussi « breton » donc « celte » ?
Par ailleurs, cette crispation identitaire sur la « celtitude » des Bretons ne rappelle-t-elle pas les HLPSDNH ? (Heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire) convoquées habituellement à la moindre entorse aux oukases wokistes ?
Aussi incroyable que cela puisse paraître, en Bretagne, les plus féroces wokistes, multi-culti et immigrationnistes sont paradoxalement les plus grands défenseurs de la « celtitude » des Bretons avec des arguments « raciaux » qui feraient pâlir des germanistes allemands. Tout le monde il est celte alors ? Que nenni ! Au-delà du péage de la Gravelle qui marque la frontière entre la Bretagne et la France, les gauchistes purs et durs du mouvement breton ne veulent pas entendre parler de « celtitude ». Notamment de « celtitude insulaire » gage, selon eux, de l’appartenance de la Bretagne au grand monde celtique hyberno-irlandais. Dans l’imaginaire du mouvement breton, au-delà de la Gravelle, c’est le monde « latin-franc », en deça, c’est le monde « celtique ». Aucune porosité entre les deux, la Bretagne celtique est « pure ».
Problème dans le scénario : les extra-européens qui déferlent sur la Bretagne peuvent-ils être « celtes » également ? Là, le mouvement breton de gauche ne se prononce pas.
Il est d’ailleurs étrange qu’une Fédération Anarchiste quelconque un qu’un comité antifasciste d’une obscure université ne ce soit pas intéressé à cette étrange dérive « celto-racialiste » des antifas bretons…
En attendant, l’observateur avisé pourra suivre en parallèle les deux polémiques, avec les mêmes intervenants, défendant d’un côté le « celtisme » s’arrêtant, comme par magie, aux frontières bretonnes et de l’autre côté « la Bretagne solidaire, antifasciste et ouverte sur le monde » et surtout sur le Tiers-Monde.
La Bretagne est « purement celte » mais à tout de même le droit d’être « métissée ». Métissée mais sûrement pas par les « Francs » ou les « Latins », mais par les « Dogons » ou les « Peuls » qui ne manqueront pas « d’enrichir » notre « celtitude ».
Les petites chapelles du mouvement breton font habituellement 3% aux élections, on comprend pourquoi !
Mathurin Le Breton
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5 réponses à “Bretagne « celte » et/ou « métissée », ce mouvement breton qui tourne en rond [L’Agora]”
Bonjour au fil du temps , je suis né en 37, je me suis aperçu que le mot gauche recouvre surtout une perpétuelle remise en cause de celle ou celui qui se mouille, qui risque et qui parfois réussit. La gauche est surtout animée de jalousie qui véhicule la haine entrainant souvent une plus grande injustice que le’ mouvement qu’elle tente de chasser. Les gauches ont toujours confondu éthique et égalité.
« Non je n’ai pas de mots
Pour les gauchos bretons
Peut-être qu’ils sont schyzo
Ou bien ils sont trop cons… » J’ai trouvé ça sur Breizh info, ça ne date pas d’hier mais c’est tellement vrai !
Entièrement d’accord avec le jugement sur les gaucho-bretons. Je ne peux en revanche pas me prononcer sur la thèse du chercheur du CNRS. Mes ancêtres ayant été originaires de Saint Malo puis Saint Pierre et Miquelon avant que mon arrière grand père ne revienne en Bretagne, je ne suis pas bretonnant, mais quid de la langue bretonne si elle n’est pas celtique, quelle serait son origine ? Inconnue, comme le Basque. J’ai 73 ans et j’ai passé mon enfance à Larmor plage où habitaient mes parents, à l’époque, tous nos voisins parlaient breton entre eux.
Cet archéologue ne dit pas que la Bretagne est ou n’est pas celtique, mais bien que l’Armorique – comme l’Europe en son entièreté – a fait sa révolution au Néolithique. Anthropologues et paléo-généticiens semblent (pour une fois) d’accord là dessus. Mais cette évidence ne pouvait pas l’être avant Boucher de Perthes, Lyell, Wallace, Darwin : allez faire rentrer la préhistoire et la protohistoire dans une séquence de quelques centaines d’années quand la pensée religieuse nous imposait une genèse, un déluge, etc. tenant elle-même dans un mouchoir (de Cholet ou de Poche) ? Il y a eu le mythe troyen des origines, le mythe romain, le mythe franc (ah le sang bleu !) contre lequel s’est élaboré en effet le mythe gaulois. Les Celtes ne sont arrivés qu’après : il fallait des clartés linguistiques pour saisir que Galates et Gaulois et Celtes/Keltoï désignait la même population d’envahisseurs ! Nos racines ne sont pas judéochrétiennes, désolé, elles sont néolithiques !
La couverture du magazine est une provocation bien calculée.
Ils cherchent à se faire insulter , ensuite ils vont se victimiser comme les délinquants fouteurs de merde.
Je vais faire hurler certains, ou il y a des vrais Bretons et les autres ont la mentalité des Français.
L’UDB ceux sont les toutous des socialopes Français.