Se trouvant dans une situation géographique inédite, la République de Chypre est l’un des États membres de l’UE les plus confrontés à la pression migratoire s’exerçant sur l’Europe.
D’autant que la situation politique sur l’île de Chypre elle-même est également très compliquée : la partie sud de l’île (la République de Chypre donc), membre de l’Union européenne mais pas inclue dans l’espace Schengen doit cohabiter avec la partie nord, à savoir la République turque de Chypre du Nord. Une entité qui a la particularité de n’être reconnue que par la Turquie et qui a fait suite à la partition de l’île en 1974 lors du débarquement des forces turques.
Quand Chypre construisait une barrière anti-immigration
Dans une telle configuration, il y avait donc fort à parier que la République de Chypre finisse littéralement submergée par les arrivées de migrants en provenance de Turquie ou de Syrie. Des périodes critiques en la matière, les autorités chypriotes en ont effectivement traversées quelques-unes.
En mars 2020 déjà, les autorités chypriotes grecques, demandant alors de l’aide de la part de l’UE pour faire face à l’arrivée de migrants, étaient en alerte lorsque près de 21 000 demandeurs d’asile stationnaient dans la partie sud de l’île, soit 3,8 % de sa population.
Puis, un an plus tard, en mars 2021, la République de Chypre débutait la construction d’une barrière anti-immigration devant à terme couvrir 11 km de frontières avec la partie turque de l’île.
Chypre : plus haut taux de demandeurs d’asile de l’UE ?
Un dispositif insuffisant pour faire face à la pression migratoire : à l’automne 2022, les autorités de la République de Chypre déclaraient faire face à une « avalanche » de clandestins, sollicitant à l’époque l’aide de l’ONU afin d’endiguer cette immigration provenant quasi exclusivement de la partie nord de l’île sous occupation turque. Les migrants illégaux, traversant une zone tampon contrôlée par les Nations Unies, affluaient ensuite dans la partie sud pour demander l’asile.
En septembre 2022, selon le ministre chypriote de l’Intérieur Nikos Nouris, la République de Chypre était le pays comptant le plus grand nombre de demandeurs d’asile par habitant dans l’UE.
Quelques semaines plus tard, les autorités chypriotes indiquaient qu’avec des demandeurs d’asile représentant 6 % des 915 000 habitants résidant dans la partie sud de l’île en 2022, la République de Chypre détenait le deuxième plus haut taux de demandeurs d’asile de l’Union européenne (UE) par rapport à sa population, après celui de l’Autriche.
Un inversement des flux en 2023
C’est à partir de l’année 2023 que le vent a tourné sur l’île de Méditerranée orientale. Dos au mur face à une situation intenable, les autorités chypriotes ont fini par prendre leurs responsabilités. Dès le mois de décembre 2022, la République de Chypre faisait cette fois parler d’elle en expulsant près de la moitié des migrants entrés illégalement sur son territoire depuis le début de cette même année. Au point de détenir le plus haut taux d’expulsion de l’UE en 2022.
La poursuite de cette politique depuis le début de l’année 2023 a par la suite porté ses fruits. Au mois de juillet dernier, les autorités de la République de Chypre annonçaient que le nombre de migrants repartis à l’étranger au deuxième trimestre 2023 était supérieur à celui de ceux arrivés sur le territoire pour demander l’asile. Un inversement des flux qui n’avait plus été observé depuis plusieurs années.
Quant aux chiffres, le ministère chypriote de l’Intérieur indiquait à l’époque qu’au cours du trimestre d’avril à juin 2023, tandis que 2 381 demandes d’asile furent soumises, 2 714 migrants quittèrent Chypre.
Plus de 11 000 expulsions depuis le début de l’année
Depuis, cette inversion de tendance s’est poursuivie. La République de Chypre serait même désormais « le premier pays membre de l’Union européenne à rapatrier plus de migrants dont la demande d’asile a été rejetée qu’il n’en est arrivé au cours de l’année 2023 », selon la déclaration du ministre chypriote de l’Intérieur Constantinos Ioannou auprès d’une chaîne de télévision publique le 21 décembre.
Constantinos Ioannou a affirmé que plus de 11 000 migrants avaient été rapatriés depuis le début de l’année, soit plus de la moitié du nombre de migrants arrivés en 2022. Ce chiffre place Chypre au quatrième rang des pays de l’UE pour le nombre de rapatriements en chiffres absolus. Environ deux tiers de ces rapatriements étaient volontaires.
Par ailleurs, Constantinos Ioannou a déclaré que la fermeté du gouvernement de la République de Chypre en matière d’immigration avait porté ses fruits, faisant de l’île une « destination économique moins attrayante » pour les migrants.
Les chiffres officiels montrent qu’au cours des neuf derniers mois, l’immigration globale vers Chypre a diminué par rapport à l’année dernière. Le nombre de demandes d’asile a atteint 10 589 cette année, contre 21 565 pour l’ensemble de l’année 2022.
Enfin, tandis que la quasi-totalité des arrivées par voie maritime à Chypre en 2023 provenait de Syrie, le ministre chypriote de l’Intérieur a également rappelé que Chypre essayait toujours de convaincre les autres membres de l’UE de réviser le statut de certaines parties de la Syrie et d’en faire des zones de sécurité. Selon Constantinos Ioannou, cela permettrait à certains ressortissants syriens d’être rapatriés dans des régions de leur pays d’origine.
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4 réponses à “Immigration. À Chypre, plus d’expulsions que d’arrivées de clandestins en 2023”
Chypre petit pays dans l’arc européen y arrive et nous non ! La vérité , c’est que les politiques français aujourd’hui au pouvoir ne le veulent pas vraiment. Preuve en est ,la ridicule loi immigration que foutriquet et son pote Darmanin nous font passer pour l’alpha et l’oméga sur ce sujet , et dont nous voyons tous qu’elle ne sera qu’un hypocrite placebo . Ce ne sont ces courants politiques là qui vont changer les choses , renverrons la table !
Il va sans dire que Chypre est un exemple. Quant à la France, inverser le flux migratoire, on en est loin ! A cela une seule explication : Le Gouvernement actuel, avec à sa tête un Chef d’Etat qui est un fieffé Gauchiste aux moeurs peu recommendables. Tout le monde le sait, tout le monde en parle en catimini, aucune Presse n’en fait état. Lorsque les tabous voleront en éclat, peut-être verrons nous plus clair …
A voir la lâcheté de nos politiques on comprend mieux la collaboration qu’elle soit passive ou active… celle qui réclame l’invasion et celle qui a la trouille de la combattre et De Gaulle nous a fait croire que les français ont résisté.
7 octobre 2023
Jour où l’indicible s’est produit.
Jour qui entrera dans l’histoire de l’humanité et qui hantera la mémoire des peuples pendant des générations et des générations.
Les chefs qui en sont responsables ont pris le chemin de l’exil et observent, bien à l’abri, hors du charnier.
Maintenant que la mèche est allumée, quelqu’un aura-t-il la volonté de l’éteindre sachant que personne ne connaît ni sa longueur ni sa vitesse de combustion ni la puissance de la déflagration. Un chose est sûre : il faudra qu’il soit très courageux.