Cherbourg. Face à la pression migratoire, l’usage de drones autorisé pour surveiller les clandestins

Lorsque l’on parle de l’immigration clandestine depuis le littoral français vers l’Angleterre, c’est avant tout le Pas-de-Calais et ses tristements célèbres camps de migrants qui viennent à l’esprit. Mais, plus à l’ouest, la pointe du Cotentin et le port de Cherbourg ne sont pas non plus épargnés par cette question migratoire.

À tel point qu’un arrêté émis par la préfecture de la Manche le 18 décembre dernier vient désormais autoriser le survol du port de Cherbourg par des drones afin de repérer les potentiels candidats à l’immigration illégale vers les sites britanniques.

Dans l’arrêté en question signé par le préfet Xavier Brunetière, il est ainsi noté que « la pression migratoire sur le port de commerce de Cherbourg est conséquente, se traduit par de multiples intrusions quotidiennes de jour comme de nuit dans la Zone d’Accès Restreint (ZAR) du terminal transmanche dans le seul but de franchir irrégulièrement la frontière et de rejoindre l’Angleterre ou l’Irlande à bord des ferries, dont les rotations sont toujours plus nombreuses au fil des années ».

183 interpellations de clandestins à Cherbourg en 2023

La préfecture de la Manche précise en outre que « 183 interpellations donnant lieu à des procédures judiciaires ou administratives ou mesures de protections pour les mineurs non accompagnés » ont été effectuées entre le 1er janvier et le 29 novembre 2023.

L’ampleur du phénomène pourrait s’aggraver l’année prochaine selon l’arrêté préfectoral, les autorités redoutant de voir la pression migratoire augmenter « d’ici l’automne 2024 avec l’arrivée, par le biais du ferroutage, de convois de remorques en provenance du Sud Ouest de la France, multipliant ainsi le risque de tentative d’intrusions par cette nouvelle voie d’accès à la zone portuaire ».

Aussi, le déploiement de drones est censé venir renforcer le dispositif de surveillance actuel composé de patrouilles policières, d’agents de sûreté portuaire et de caméras fixes
limitées à la vidéoprotection de la ZAR. Un dispositif qui, selon le préfet de la Manche, ne permet pas de protéger la « zone frontalière et ses abords immédiats » des « dégradations commises
par les candidats à l’exil, qui franchissent les clôtures d’enceinte (découpe des grilles et barbelés) ».

De plus, une fois dans l’enceinte de la Zone d’Accès Restreint, les clandestins se cachent dans les remorques de poids lourds avec diverses conséquences  : « bris des scellés de sécurité sur les portes, entailles des bâches de remorques, destructions de cargaisons », précise l’arrêté préfectoral. Le tout occasionnant donc un préjudice considérable pour l’exploitant du port et les sociétés de transports routiers.

Migrants illégaux : un danger pour les chauffeurs routiers

Cette pression migratoire sur le port de Cherbourg représente également un danger pour les chauffeurs routiers car, comme le relève l’arrêté préfectoral, « ces intrusions et dégradations récurrentes génèrent également des violences physiques » entre ces derniers et les migrants.

Face à cette situation intenable, « la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de caméras aéroportées avec fonction thermique installées sur aéronefs, permettant d’intervenir rapidement de jour comme de nuit grâce à des informations de localisations précises » sont désormais autorisés à Cherbourg.

Une autorisation censée s’appliquer dans un premier temps pour une durée de trois mois. Quant à la mise en pratique de la mesure, le quotidien La Presse de la Manche précise pour sa part que « deux policiers de la police aux frontières (PAF) cherbourgeoise, récemment formés » piloteront les drones. Avec pour mission d’alerter leurs collègues en cas d’intrusion dans la ZAR ou de tentative de traversée de la Manche par des migrants.

Cherbourg

En rouge, la zone où le survol en drone est autorisé par l’arrêté préfectoral. © Préfecture de la Manche

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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4 réponses à “Cherbourg. Face à la pression migratoire, l’usage de drones autorisé pour surveiller les clandestins”

  1. Gaï de ROPRAZ dit :

    Eternel problème des migrants illégaux.

    Est-ce que en parler vaut la peine ?… J’en doute, et les mesurettes prises à leur encontre sont nulles. On aurait presque tendance à croire que les Autorités se satisfassent de ces problèmes humains qui immanquablement prennent le pas sur les vrais problèmes, surtout économiques, qui sont loin d’être une fierté nationale.

  2. Bran Ruz dit :

    Évitons de laisser rentrer les envahisseurs sur notre sol , et on aura plus besoin de les surveiller avec des drones qui de plus seraient mieux utiliser à d’autres missions , comme la lutte contre le narcotrafic par exemple…..

  3. Le Celte dit :

    Excusez moi de rappeler que l’utilisation des drones n’est pas possible avec les vents de moyenne intensité , le port de Cherbourg Octeville est battu par les vents.
    A moins qu’ils soient équipés de drones haut de gamme à plus de 19 000 € l’unité sans le système infra rouge et thermique.
    Deux personnes habilité seulement ?
    Donc ils auront pas mal de possibilités pour passer .
    Tous les ports trans Manche sont emmerdés ont se croiraient entre la RFA et la RDA il manque les miradors.
    La solution existe l’extradition immédiate au frais des états d’origines.
    Et mise sous écrous des asso pro migrants pour complicité des exactions commises par les migrants.
    Si un chauffeur a le malheur de se défendre s’est lui qui va avoir des emmerdes.
    Il faut obligé les politiciens à passer une nuit dans un camion à côté d’un port trans Manche ils vont apprendre la légendaire amabilité des migrants et les passeurs sont armés , mais pour cela il faut du courage , il vont se faire dessus !
    Quand je faisais de l’Angleterre j’avais des moyens de défenses fait maison.
    La loi immigration est trop soft !

  4. Le Celte dit :

    Les forces de l’ordre attrapent les migrants et quelques heures après ils sont encore à faire chier .
    L’état préfère fermer les parkings poids lourds par ce qu’ils ne peuvent pas garantir la sécurité des chauffeurs et de leurs véhicules.
    Il faut pas croire certains ne supportent plus la situation soit ils changent de société de transport pour ne plus faire d’Angleterre soit certains se lâchent quand ils attrapent un et celui là prend pour tous les autres.
    Chut il ne faut pas dire la vérité.

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