QI et différences. Le point sur les études d’opinion sur le sujet

Ces études permettent de rendre compte du consensus chez les experts. Il y a une rupture entre ce qui est admis dans le monde scientifique et l’opinion publique. Il y a ainsi eu de nombreuses controverses lors de publication d’études. Les recherches d’Arthur Jensen en 1969 soutiennent que les différences de QI observées entre la communauté noire et blanche sont essentiellement liées à des différences génétiques et non à des conditions environnementales, justifiant ainsi l’inutilité des politiques d’éducation (Jensen 1969). Depuis, les controverses se sont poursuivies avec des débats sur la recherche en renseignement d’Hernstein, Murray, Rushton, Nyborg, Lynn, Gould et autres.

Mainstream Science on Intelligence

Mainstream Science on Intelligence est une tribune d’un groupe de chercheurs publiée dans The Wall Street Journal en 1994. (Gottfredson 1997) Cette publication a été motivée par la réponse aux critiques de l’opinion publique du livre « The Bell Curve » de Richard Herrnstein et Charles Murray. Cette tribune, rédigée par Linda Gottfredson, professeur à l’Université du Delaware, a pour but de présenter le consensus scientifique autour de 25 conclusions, parmi lesquelles :

La génétique joue un plus grand rôle que l’environnement dans la différence de QI. L’intelligence est une capacité mentale très générale qui peut être mesurée et les tests d’intelligence sont parmi les plus précis de tous les tests et examens psychologiques, bien qu’il y ait différents types de sous-tests, ils mesurent la même intelligence. Les groupes ethniques sont retrouvés à chaque niveau de QI. Le QI est fortement relié, probablement plus que tout autre trait humain, aux réussites scolaires, professionnels, économiques et sociaux. Les estimations d’héritabilité varient de 0.4 à 0.8, ce qui indique que la génétique joue un plus grand rôle que l’environnement dans la création de différences de QI.

Cette tribune a été signée par entre autres ;

  • Thomas Bouchard, Université du Minnesota.
  • John Caroll, Université de Chicago.
  • Hans Eysenck, Université de Londres.
  • Arthur Jensen, Université de Berkeley.
  • Alan et Nadeen Kaufman, Université de Yale.
  • Robert Plomin, Université du Texas.
  • Richard Lynn, Université d’Ulster.

Cette étude d’opinion a été la raison de grandes polémiques dans l’opinion publique.  Elle date de 1994 donc ce n’est plus la seule à faire autorité, la dernière enquête d’opinion a eu lieu en 2019, elle a moins fait débat car depuis, comme nous allons le voir, le consensus a progressé, permis par les nombreuses études et recherches qui vont dans le même sens. L’ambiance de recherches dans ces conditions est particulièrement déplorable, beaucoup de scientifiques ne s’expriment pas publiquement, par peur des attaques et du tribunal médiatique.

Les études d’opinions : 1987-2019.

L’étude d’opinion (Snyderman et Rothman 1987) répond déjà clairement sur le positionnement du consensus. Cependant, il convient d’analyser l’enquête de 2019. Elle a été réalisée à l’aide du questionnaire d’experts sur la capacité cognitive (EQCA) (Rindermann, Becker, et Coyle 2020). Le contexte des experts a été examiné. 83% des experts sont des hommes, 90% de pays occidentaux. 54% de gauche libérale et 24% de droite conservatrice avec des réponses plus extrêmes dans le spectre de gauche libérale. Notons que pour les réponses, il s’agit d’attribuer une note de 1 à 9.

Les experts ont jugé les médias et les débats publics médiocres, inferieur à ce qu’il fallait. Cela été déjà le cas par le sondage (Snyderman et Rothman 1988) où les experts considéraient les médias comme modérément précis, expliquant ainsi l’écart entre l’opinion publique et les scientifiques. Ainsi, Snyderman et Rothman ont constaté que les journalistes étaient plus susceptibles de favoriser les explications non génétiques, d’approuver le biais de test et de s’identifier à la gauche politique. Cela traduit un grand biais dans l’opinion publique. L’étude EQCA reprend ainsi l’étude de Snyderman et R. en étant plus complète en explorant ;

  • La nature, les causes et les conséquences de l’intelligence,
  • Les différences historiques et nationales dans l’intelligence,
  • Les relations entre la recherche et les médias.

Les principaux objectifs étaient d’examiner si l’opinion des experts avait changé depuis 1988 et si les opinions étaient liées à des facteurs de fond tels que le sexe, la religion et les orientations politiques. Ces objectifs sont importants, car il y a eu de grands changements sociodémographiques dans la recherche et le monde universitaire au cours des dernières décennies. De tels changements sont notables en psychologie, qui penche vers la gauche politique et est disproportionnellement féminine et de gauche (93% de gauche libérale et 57% de femmes) ; (APA Center for Workforce Studies, 2015 ; “profiles.pdf,” 2015.) (Duarte et al. 2015) (Inbar et Lammers 2012)

Pour examiner les opinions d’experts actuelles, l’analyse des questions de l’EQCA porte sur les médias et les questions controversées ;

  • Les différences de groupe dans le QI,
  • L’exactitude des médias dans la description de la recherche en intelligence,
  • L’utilisation des tests de QI dans la politique d’immigration.

Ce sont 265 experts ont répondu à l’enquête de l’EQCA. Le taux de réponse relativement faible peut refléter le manque d’experts étudiant les capacités cognitives sur des sujets controversés. Les critères de recrutement ont probablement exclu les personnes n’ayant pas une connaissance assez profonde (minimum requis du nombre de publications). De plus, nous n’avons pas de preuve de préjugé politique dans les taux de participation.

Nous retrouvons ainsi, 76 % des experts de l’EQCA sont favorables à un modèle d’intelligence à facteur général. Dans la précédente étude d’opinion de Snyderman et Rothman (1988, p. 71), seulement 58% des répondants de l’IQCS favorisaient un facteur général. L’augmentation de 18% peut refléter le succès des modèles hiérarchiques d’intelligence, qui supposer que des capacités étroites et un facteur général peuvent expliquer les corrélations entre des capacités spécifiques (Caroll 2003).

De plus les experts des enquêtes EQCA et IQCS n’ont pas approuvé une position de fort biais dans les tests de QI. Tant pour les attributs de l’examinateur (la race, ethnicité, culture) ou le contenu du test. La moyenne est inférieure à 3 sur une échelle de 1 à 9 et 43% considèrent même qu’il n’existe aucun biais de contenu. Pour IQCS, nous retrouvons la même chose en moindre mesure, la moyenne était inférieure à 2 sur une échelle de 1 à 4.

En ce qui concerne la part génétique/environnement. Les experts de l’EQCA ont donné une réponse de 50 à 50. Lorsque les experts de l’EQCA ont été classés en catégories distinctes (génétique, environnementale ou 50-50), 40 % étaient favorables à une position environnementale, 43 % à une position génétique et 17 % ont adopté une position 50-50. La différence entre les résultats moyens et les résultats discrets peut sembler contradictoire (résultats moyens orientés vers l’environnement et catégories discrètes orientées vers les gènes), sauf lorsque des positions extrêmes sont prises en compte. 16 % des experts favorables à une perspective environnementale ont adopté une position 100 % environnementale, alors que seulement 6 % des experts favorables à une perspective génétique ont adopté une position 100 % génétique. L’opinion des « environnementaliste » était plus extrême que celle des « généticiens ». On pourrait supposer un biais en faveur de l’environnement, comme il existe déjà dans l’opinion publique venant des « environnementalistes ».

Sur les différences de condition socio-économiques en raison du facteur QI, les experts ont présenté une vision équilibrée, 45 % dus au QI, 55 % dus à tous les autres facteurs non liés au QI.

De plus, l’étude nous donne aussi une évaluation des experts notables sur la question.

Dans le top 3 des experts en termes de qualité et de justesse, nous retrouvons :

1) John B. Caroll, pourtant son travail dans le domaine de la psychologie cognitive et de la psychométrie a suscité des controverses dans l’opinion publique et la gauche en raison de son modèle hiérarchique de l’intelligence, des questions liées à la mesure du QI, et des débats sur la nature de l’intelligence et son lien avec la culture.

2) Thomas J. Bouchard, réputé pour son travail sur l’étude des jumeaux séparés à la naissance, il a été critiqué par les médias pour sa tendance à sous-estimer les facteurs environnementaux dans le développement des individus.

3) Ian J. Deary, une de ses contributions notables est son travail sur la stabilité du QI tout au long de la vie. Lui aussi a été au centre de controverses en raison de certaines de ses recherches liées aux différences de QI entre groupes ethniques et aux questions génétiques liées à l’intelligence.

Dans le top 3 des experts en termes de contribution et d’importance de l’œuvre nous retrouvons :

1) John B Caroll

2) Arthur Jensen

3) Thomas J Bouchard

Dans le top 3 des experts en termes d’innovation et de stimulation, nous retrouvons :

1) Arthur Jensen, appartenant à la London School of Differential Psychology, célèbre pour ses travaux démontrant les différences de QI entre blancs et afro-américains, il est jugé par l’opinion publique de gauche comme le père du racisme académique.

2) Robert Plomin, un des 52 signataires de Mainstream Science on Intelligence publiée dans le Wall street Journal, décoré de nombreuses récompenses dont la dernière, commandeur de l’ordre de l’Empire Britannique, pour ses travaux, dont Twins Early Development Study du programme Medical Research Council, qui a suivi 10 000 paires de jumeaux britanniques depuis la petite enfance jusqu’au début de l’âge adulte financé pendant 25 ans. (London 2023)

3) Thomas J. Bouchard.

Ainsi, nous voyons bien que les plus grands experts sont bien mieux considérés dans l’opinion scientifique que dans l’opinion publique, où ils sont jugés « raciste ».

Les effets positifs de l’intelligence sur le SES ont été impliqués dans une méta-analyse d’études longitudinales (Strenze 2007), qui a indiqué que l’intelligence était un prédicteur plus puissant du revenu ultérieur (r = 0,21) par rapport au niveau d’éducation des parents (r = 0,15), le revenu des parents (r = 0,16) et le SES des parents (r = 0,15). Des résultats similaires ont été trouvés dans une réanalyse des données américaines NLSY, qui ont montré que les capacités cognitives mesurées entre 14 et 22 ans avaient un impact plus important sur le revenu ultérieur entre 28 et 37 ans (βCA In37 = 0,29) par rapport aux revenus parentaux. (ΒIn In37 = 0,16) ; (Rindermann et Ceci 2018)

L’enquête d’opinion de Rindermann montre que seuls 16% des experts de l’intelligence considèrent que cette différence d’intelligence est d’origine entièrement environnementale. 84% des experts considèrent que cette différence est au moins partiellement génétique (de 10 à 100% génétique).

Mazhev Roder-Heraod

Caroll, John. 2003. « [PDF] The Higher-stratum Structure of Cognitive Abilities: Current Evidence Supports g and About Ten Broad Factors | Semantic Scholar ». 2003. https://www.semanticscholar.org/paper/The-Higher-stratum-Structure-of-Cognitive-Current-g-Carroll/2afb500232592a4ae4302d48fa8c1a48eca5703d.

Duarte, José L., Jarret T. Crawford, Charlotta Stern, Jonathan Haidt, Lee Jussim, et Philip E. Tetlock. 2015. « Political Diversity Will Improve Social Psychological Science ». Behavioral and Brain Sciences 38 (janvier): e130. https://doi.org/10.1017/S0140525X14000430.

Gottfredson, Linda S. 1997. « Mainstream Science on Intelligence: An Editorial with 52 Signatories, History, and Bibliography ». Intelligence 24 (1): 13 23. https://doi.org/10.1016/S0160-2896(97)90011-8.

Inbar, Yoel, et Joris Lammers. 2012. « Political Diversity in Social and Personality Psychology ». Perspectives on Psychological Science 7 (5): 496 503. https://doi.org/10.1177/1745691612448792.

Jensen, Arthur. 1969. « How Much Can We Boost IQ and Scholastic Achievement ». Harvard Educational Review 39 (1): 1 123. https://doi.org/10.17763/haer.39.1.l3u15956627424k7.

London, King’s College. 2023. « New Year Honours for King’s Community ». King’s College London. 3 janvier 2023. https://www.kcl.ac.uk/news/new-year-honours-for-kings-colleagues.

« profiles.pdf ». s. d. Consulté le 29 septembre 2023. https://www.apa.org/workforce/publications/14-member/profiles.pdf.

Rindermann, Heiner, David Becker, et Thomas R. Coyle. 2020. « Survey of Expert Opinion on Intelligence: Intelligence Research, Experts’ Background, Controversial Issues, and the Media ». Intelligence 78 (janvier): 101406. https://doi.org/10.1016/j.intell.2019.101406.

Rindermann, Heiner, et Stephen J. Ceci. 2018. « Parents’ Education Is More Important Than Their Wealth in Shaping Their Children’s Intelligence: Results of 19 Samples in Seven Countries at Different Developmental Levels ». Journal for the Education of the Gifted 41 (4): 298 326. https://doi.org/10.1177/0162353218799481.

Snyderman, Mark, et Stanley Rothman. 1987. « Survey of expert opinion on intelligence and aptitude testing ». American Psychologist 42 (2): 137 44. https://doi.org/10.1037/0003-066X.42.2.137.

———. 1988. The IQ controversy, the media and public policy. The IQ controversy, the media and public policy. Piscataway, NJ, US: Transaction Publishers.

Strenze, Tarmo. 2007. « Intelligence and socioeconomic success: A meta-analytic review of longitudinal research ». Intelligence 35 (5): 401 26. https://doi.org/10.1016/j.intell.2006.09.004.

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2 réponses à “QI et différences. Le point sur les études d’opinion sur le sujet”

  1. Merlin dit :

    La meilleure façon de dissimuler les résultats scientifiques lorsqu’ils ne satisfont pas les médias mainstream, c’est de les enfermer dans le silence.
    On peut aussi utiliser l’insulte et la diffamation, on peut aussi utiliser la justice ou le fisc pour réprimer les auteurs antisysteme.
    Les corrupteurs de Pfizer le savent…

  2. Toto dit :

    Et entre les femmes et les hommes ? QI plus élevé pour les femmes en général mais plus de crétins et plus de génies hommes aux 2 extrêmes de la courbe de Gauss ?

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