Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 18 décembre, c’est la Saint Munis
Il s’agit d’un évêque irlandais au 5e siècle, frère de Mel, fils de Conan/Conis et de Darerea la soeur de Patrig)
La plupart des récits de la vie de saint Mel (Mael) mettent l’accent sur ses liens avec d’autres saints, notamment les deux saints patrons de l’Irlande, Patrick et Brigid. On ne sait pas exactement où et quand Mel est né, mais on sait que le nom de son père était Conis ou Chonis et que celui de sa mère était Darerca. Sainte Darerca était une sœur de Saint Patrick et était connue comme la « mère des saints » car tous ses enfants (dix-sept fils et deux filles) sont entrés dans la vie religieuse, tous ont été reconnus saints par la suite, et tous ses fils sont devenus évêques.
Mel et ses frères Melchu, Munis et Rioch ont accompagné leur oncle Patrick en Irlande et l’ont aidé dans son travail missionnaire là-bas. Mel et son frère Melchu auraient tous deux été consacrés évêques par Patrick lui-même. Après avoir construit l’église d’Ardagh, saint Patrick a nommé Mel évêque d’Ardagh, mais selon la Vie de sainte Brigitte, Mel n’aurait pas eu de siège fixe pendant la majeure partie de sa vie de ministère, ce qui concorde avec d’autres récits selon lesquels il était un missionnaire et un évangéliste itinérant. Agissant selon le précepte apostolique, Mel subvenait à ses besoins en travaillant de ses mains, et ce qu’il gagnait au-delà du strict nécessaire, il le donnait aux pauvres.
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