Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 16 décembre, c’est la saint Judikael
Il naquit vers l’an 590. Fils aîné de Judaël ou Judhaël, roi de Domnonée et de la reine Prizel, fille d’Ausoch, comte du Léon. Il était l’aîné de quinze frères et de cinq sœurs dont plusieurs font partie de la longue liste des saints bretons comme Josse et saint Guinien (saint Guinian ou saint Vignen).
À la mort de Judaël vers 605, pourtant fils aîné et héritier, il préfère se retirer au monastère Saint-Jean de Gaël que saint Méen venait d’ériger à la suite de l’usurpation de l’un de ses puînés Haëloc poussé par son « gouverneur » (latin nutritius) nommé Rethwal.
La mort en 615 d’Haëloc, converti par Maclou en 610, lui permet d’occuper le trône. Judicaël quitte alors son monastère pour prendre la direction du royaume de Domnonée. Pendant vingt ans, il gouverna le royaume avec autorité et sagesse, après s’être marié à Morone vers 630.
L’évêque Ouen de Rouen dans sa vita d’Éloi de Noyon et le pseudo Frédégaire dans sa « Chronique » relatent qu’en 635/636 sous le règne de Dagobert Ier, les Bretons agressaient les frontières des Francs. Menacé de l’intervention de l’armée de Bourgogne qui venait de vaincre les Basques de la Soule, leur roi Judicaël accepte de venir rencontrer le roi dans sa villa de Clichy. Judicaël échange des présents avec Dagobert reconnait sa suzeraineté et conclut la paix mais comme il était « un homme très religieux et avait une grande crainte de Dieu », effrayé par la licence qui règne à la cour royale, il refuse son hospitalité et préfère se rendre à la résidence du « référendaire » Dadon le futur saint Ouen qu’il savait « respectueux de la religion ».
Vers 642, Judicaël se serait de nouveau retiré au monastère de Gaël, certains disent au monastère de Paimpont qu’il avait fondé. Il laisse le trône à son frère Judoc (ou Josse). Ce dernier ayant embrassé à son tour la vie monastique on ignore qui occupe le trône et son héritage semble avoir été partagé6. Judicaël serait mort dans la nuit du dimanche 16 au /652. Il fut enseveli à côté de son maître saint Méen.
Ses héritiers naturels : Judoc son « frère » et Winoc (de façon chronologiquement plus vraisemblable, son fils ou neveu) s’étant eux aussi définitivement désistés du pouvoir pour se retirer dans des monastères, on ne sait pas qui prit ensuite la tête du royaume de Domnonée.
Dans un acte du Cartulaire de Redon de 869, une noble dame Roiantdreh, disposant d’un important patrimoine foncier, veuve et après la mort de son fils Ewen, adopte et institue comme héritier le roi Salomon de Bretagne. À la fin de l’acte elle détaille sa lignée paternelle sur huit générations: « Jedechael genuit Urbien, Urbien genuit Judon, Judon genuit Custentin, Custentin genuit Argant, Argant genuit Judwal, Judwal genuit Louenan , Louenan genuit Roiantdreh ». Certains historiens dont encore récemment Alan J. Raude estiment que du fait de la présence de noms issus de la famille des princes de Domnomée dans cette généalogie (Judon, Judwal, Urbien, Jedechael…), l’ancêtre de Roiantrdreh est le roi Judicaël du début du viie siècle. Arthur de la Borderie doutait déjà, en son temps de cette identification, du fait de l’absence de mention du « double titre de roi et de saint » encore présent dans toutes les mémoires selon lui au ixe siècle, de Judicaël dans le document.
Dom Morice interprétant une vita du roi Judicaël rédigée au xie siècle par le moine Ingomar dans laquelle ce dernier précise que « tous les princes qui ont régné en Bretagne depuis Judicaël étaient issus de ce roi » en fait un ancêtre d’un pseudo « Erispoë comte de Rennes et de la race des anciens rois de Bretagne » qu’il désigne comme le père de Nominoë.
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3 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 16 décembre, c’est la saint Judikael”
De mon temps, on fêtait la saint Judicael et la saint Gael le 17 décembre. Encore un coup de Francesco ?
je note au passage que nos chers Saints et Saintes sont de parents royaux et je vous signale que SAINT MEEM a fait l’HEUREUSE DONNATION D’eau a ses étapes où il prenait soin de ses croyants :!!!!
bonne fête et demain je ferai la lecture du journal occuppée ce jour AMITIES
CE JOUR A EU SES TRISTES informations MON DIEU ACCUEIL CES ENFANTS JE t’en supplie ramène nous a une vie meilleure PARDON
Gael pe Jezekael… tout se zo memes tra ! ^^
Saint Gaël du calendrier civil français est en fait Judicaël (Jezekael e brezhoneg)
regardez donc ! sellit ‘ta !
Présenté par Isabelle Delaunay (RCF : https://www.rcf.fr/vie-spirituelle/le-saint-du-jour)
Saint Gaël, ou Judicaël, fut roi de Bretagne au VIIe siècle. C’est lui qui réussit à rétablir, en 636, la paix entre les Francs et les Bretons, grâce à un traité avec le roi Dagobert. Mais après six ans de règne, il renonça au trône pour se retirer dans le monastère qu’il avait fondé. On raconte qu’il aurait ensuite renoncé à sa vie monastique pour monter sur le trône de la Domnonée, petit royaume de la péninsule armoricaine. Durant les 20 années de son règne il aurait vécu dans la pénitence, gouvernant avec justice et bonté. Un jour, devant son escorte horrifiée il aurait aidé un lépreux à traverser une rivière. Lépreux qui aurait pris le visage du Christ.