Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
13 décembre, c’est la saint Judog (Judoce)
Fils du roi breton Juthael et frère cadet du roi Saint Judicael, Saint Judoc hésita dans sa vocation religieuse. Il renonça à sa position et à sa richesse, et fut ordonné prêtre vers 636 à Ponthieu ; néanmoins, lorsque son frère abdiqua, Judoc gouverna la Bretagne pendant quelques mois. Après un pèlerinage à Rome, il quitte la Bretagne et devient ermite à Runiacum, près de l’embouchure de la Canche (plus tard Villiers-Saint-Josse, près de Saint-Josse-sur-Mer et d’Etaples), où il meurt.. On raconte que ses cheveux, sa barbe et ses ongles continuaient à pousser et que ses successeurs à l’ermitage devaient les couper de temps en temps (une histoire similaire est relatée à propos de saint Cuthbert (mort le 20 mars)).
Charlemagne a donné l’ermitage de Judoc à Saint-Josse-sur-Mer au bienheureux Alcuin (f.d. 19 mai) pour qu’il l’utilise comme hospice pour les voyageurs de la Manche. Une tradition de New Minster à Winchester raconte que les reliques de Judoc ont été apportées à l’abbaye de Hyde vers 901, le 9 janvier, par des réfugiés de Saint-Josse. Saint Grimbald (décédé le 8 juillet) les a enchâssées dans la nouvelle église. Il est intéressant de noter que la « Femme de Bath » de Chaucer jure par « Dieu et par Seint Joce » et que la popularité du saint en Angleterre est attestée par la fréquence du nom chrétien « Joyce » pour les hommes et les femmes.
Son culte s’est également répandu au nord, en Flandre (où il est connu sous le nom de Joost), en Allemagne, en Autriche, en Alsace et en Suisse, à la suite de la découverte d’un ensemble rival de reliques à Saint-Josse en 977 (Attwater 2, Bénédictins, Coulson, Encyclopédie, Farmer, Walsh).
Saint Judoc est représenté comme un pèlerin avec des coquilles de coques, un bâton et un mur et, à ses pieds, la couronne à laquelle il a renoncé. Parfois, une fontaine jaillit sous son bâton, ou bien il est représenté avec un livre, un bâton, une couronne et un sceptre près de lui et des oiseaux et des poissons autour de lui (Roeder). Il existe une représentation de Saint Judoc sur le mausolée de Maximilien à Innsbruck, en Autriche (Farmer). Judoc est vénéré en Bretagne, en Franconie, à Saint Josse-sur-Mer, à Villiers- Saint-Josse et à Winchester. Il est invoqué contre les feux de récolte, la fièvre et les tempêtes (Roeder).
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3 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 13 décembre, c’est la saint Judog (Judoce)”
Et la Chapelle Saint Jude (56) !
Un village de Guéméné-Penfao (44290) porte le nom de St Judoc, sous la forme bretonne évoluée « Juzec », mais le « c » ne se prononçant plus la graphie officielle française a rajouté un « t » donc « Juzet » qui en français local est prononcé « Juzett », mais en « mitaweg » (gallo local) est prononcé « Juzë ». St Judoc à dû d’abord être patron d’une frairie fondée par des colons venus du Trégor après la bataille de Jenglan en Août 851, gagné par Erispoë et le traité d’Angers en Septembre 851 reconnaissant le Conté Nantais comme terre bretonne, ainsi que celui de Retz et de Rennes.
Saint judoce, commune des côtes d’Armor limite Ille et vilaine d où je suis originaire et où mes parents sont enterrés.