Santé. Plages sans tabac : une mise en œuvre qui pose question

Le gouvernement lance un nouveau programme national de lutte contre le tabagisme, incluant l’extension des espaces sans tabac aux plages, parcs et forêts. La mise en pratique d’une telle mesure suscite toutefois des interrogations.

En France, 1 décès sur 8 imputable au tabac

Le 28 novembre dernier, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau détaillait la stratégie du gouvernement visant à réduire le tabagisme en France à travers un nouveau programme national de lutte contre le tabagisme (PNLT) pour la période 2024-2027.

Parmi les points à relever de ces annonces, l’extension aux plages, parcs et forêts des espaces sans tabac tandis que ce programme, co-porté par les ministères chargés de la Santé et des Comptes publics, « vise à bâtir la première génération sans tabac à l’horizon 2032, comme souhaitée par le président de la République », précise sur son site le ministère de la Santé et de la Prévention. En rappelant au passage que le tabac reste aujourd’hui en France la première cause de mortalité évitable, première cause de mortalité précoce et première cause de mortalité par cancer et par maladies cardiovasculaires.

Actuellement, la France compterait 12 millions de fumeurs quotidiens et l’on recenserait 75 000 décès par an imputables au tabac (soit 1 décès sur 8). Autre chiffre révélateur avancé par le même ministère, le coût social annuel du tabac aurait été évalué à 156 milliards d’euros pour l’année 2019.

Plus de 5 000 décès par an liés au tabagisme passif

En pratique, les 26 mesures présentées dans le cadre de ce PNLT s’articulent autour de cinq axes : protéger les jeunes du tabagisme (qui comprend notamment une augmentation du prix du tabac avec un paquet à 13 euros en 2027), accompagner les fumeurs, transformer les métiers du tabac et lutter contre les trafics, améliorer la connaissance sur les dangers liés au tabac et les interventions pertinentes et enfin préserver l’environnement de la pollution liée au tabac.

Aussi, l’enjeu de ce dernier axe est à la fois de lutter contre le tabagisme passif et contre les effets néfastes du tabac sur l’environnement. Pour cela, l’exécutif envisage notamment d’instaurer de nouveaux espaces extérieurs à usage collectif libérés du tabac (plages, parcs publics, forêts, abords extérieurs de certains lieux publics à usage collectif, spécialement les établissements scolaires).

Pour rappel, depuis fin 2006, il est interdit de fumer dans tous les lieux publics clos et couverts, dans les lieux de travail, dans les transports en commun. Tout comme il est interdit de fumer dans l’enceinte des établissements scolaires publics ou privés et des établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs, sur les aires de jeux pour enfants, ou encore dans une voiture en présence d’un mineur.

Concernant le tabagisme passif, il n’est pas inutile de citer les chiffres du ministère de la Santé : celui-ci serait à l’origine de plus de 5 000 décès par an. Pourtant, 15,5 % des actifs occupés et 27,4 % des ouvriers restent encore exposés à la fumée de tabac des autres sur leur lieu de travail.

Plages sans tabac : quelle application ?

Venons-en au sujet plus précis d’une future interdiction de fumer sur les plages. En pratique, ce nouveau programme national de lutte contre le tabagisme prévoit d’accorder la faculté aux préfets et aux élus « d’adapter la norme aux spécificités locales » pour bannir le tabac du littoral français. « Mais en partant bien du principe que la règle est le sans tabac », a précisé Aurélien Rousseau, qui n’a pas donné davantage de détails sur la liste précise des zones concernées.

Des espaces en tabac qui ont déjà fait l’objet d’expérimentations puisque plus de 7 200 zones de ce type à travers environ 73 départements ont été mises en place par le passé. Comme ce fut notamment le cas dans plusieurs stations balnéaires bretonnes les précédents été, avec des plages sans tabac à Plougonvelin ou encore à Fouesnant.

Cette série de tests, qui sont « avant tout le résultat d’un mouvement impulsé localement par les communes » selon le ministre, donnent donc désormais  lieu à un « renversement » de la responsabilité avec un « principe qui devient la règle ».

En attendant le retour du printemps puis de la saison estivale 2024, les détails concernant l’application de ces plages sans tabac demeurent flous. D’autant plus qu’une autre interrogation va se présenter aux maires des communes littorales souhaitant instaurer ces nouveaux espaces : la nécessité d’allouer des moyens importants tant au niveau humain que financier (panneaux de signalisation, cendriers urbains extérieurs).

Une incertitude dont s’est fait l’écho David Lisnard, le maire de Cannes (disposant déjà de deux plages non-fumeurs), sur le réseau social X : « Qui va devoir faire appliquer ? L’État n’arrive déjà pas à sécuriser l’essentiel. Donc les maires ? » 

Enfin, en ce qui concerne les sanctions encourues, le fait de fumer dans un lieu à usage collectif en dehors de l’emplacement réservé à cet effet est puni de l’amende pouvant aller jusqu’à 450 euros.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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6 réponses à “Santé. Plages sans tabac : une mise en œuvre qui pose question”

  1. Gillic dit :

    Bientôt, dans notre douce France, il faudra habiter dans les zones de non droit ou avoir un couteau menaçant dans sa poche pour pouvoir fumer librement ! Elle évolue bigrement notre « démocrassie » ? Sans oublier qu’il faudra bien mourir de quelque chose !!!!

  2. Gillic dit :

    Bientôt, il faudra habiter dans les zones de « non droit » ou avoir un bon couteau dans sa poche pour pouvoir fumer librement ! La « démocrassie » avance à grand pas en France !!! Sans oublier qu’il faudra bien mourir de quelque chose un jour ou l’autre, alors enfumé ou égorgé !!

  3. JP VARESE dit :

    Que l’Etat protège déjà ses citoyens contre la violence des racailles. Interdire le tabac sur les plages, c’est continuer d' »emmer… » les Français. Et pourtant, je suis plutôt un militant « anti-tabac ».

  4. Charles M dit :

    La France devient un pays communiste.Manifestement les gens en redemandent.

  5. Brun dit :

    Il n’y a plus de limite au grotesque dans les inventions du gouvernement pour enquiquiner les Français.

  6. Le Celte dit :

    Ce n’est pas un mal , et si les propriétaires de chien pouvaient ramasser la merde de leurs animaux. Il faut regarder où ont met les pieds , et pourquoi ils ne tiennent pas en laisse leur cabot quand s’est obligatoire.
    Surtout les vieilles rombiere avec leur machin hargneux.

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