Le scénariste Kris réalise une nouvelle bande dessinée surprenante sur la ville de Brest. Il s’intéresse cette fois, avec humour, à son club de football.
Grosse sensation dans les tribunes. Cette saison, le Stade Brestois 29 atteint les demi- finales de la Coupe de France. Il est opposé à la modeste équipe amateur de Livourne Saint Canari. Vêtu d’un immuable survêt rouge, Kevin, ramasseur de ballons officiel, est un supporter inconditionnel et survolté de l’équipe de football de la ville de Brest. Quand les bretons l’emportent dans les arrêts de jeu sur une magnifique reprise de volée, c’est l’explosion de joie pour Kevin. La finale se jouera contre les stars parisiennes. Mais il manque dix millions d’euros dans les caisses du club. Les footballeurs brestois menacent de ne pas jouer le match s’ils ne sont pas payés. Découvrant les difficultés financières du club, Kevin va en faire une affaire personnelle. Il demande même une aide financière à Sylvester Stallone dont la grand-mère, il est vrai, était brestoise ! La chambre qu’il occupe chez sa mère, voyante spécialisée dans la rumpologie, est pleine de posters des films de son idole. Le soir de la finale, Kevin se démène comme jamais, hurlant son slogan de tribune en tribune, jusqu’à la séance de tirs aux buts…
Le scénariste brestois Kris s’était déjà intéressé à la ville de Brest. Dans Un homme est mort (Futuropolis), avec le dessinateur Étienne Davodeau, il décrivait le monde ouvrier des années 1950. Puis, dans Nuit noire sur Brest (Futuropolis), dessinée par Damien Cuvillier, il racontait l’histoire méconnue d’un commando nationaliste qui avait tenté, en 1937, de s’emparer dans le port de Brest d’un sous-marin espagnol pour le livrer à Franco !
Dans cette nouvelle bande dessinée, Kris entend décrire le milieu des supporters du club de football de Brest. C’est un passionné. Dès l’âge de six ans, son père l’emmenait assister à des matches du stade brestois. A dix ans, il avait intégré les équipes de jeunes, jusqu’à ses quinze ans. Il explique que cette histoire, née dans les années 1990 quand le club faillit disparaître à la suite d’un dépôt de bilan, s’est développée au début des années 2000 lors de sa reconstruction. Avec humour, il révèle le comportement obsessionnel d’un supporter brestois, passant ses journées à hurler « Tous ensem-ble-eu ! Tous ensem-ble-eu ! ».
Kris en profite pour décrire la réalité économique peu reluisante du Finistère. Il défend à cette occasion la cause des gilets jaunes.
Le dessin semi-réaliste d’Emmanuel Michalak renforce le dynamisme des scènes. On se souvient notamment de la double page constituant une parodie de Rocky lorsque Stallone monte les marches du musée d’art de Philadelphie. Pour retracer fidèlement l’ambiance dans le stade Francis-Le Blé, il en a réalisé une maquette 3 D sur ordinateur. Les décors et la colorisation sont l’œuvre de Juliette Laude.
Kristol Séhec
Tous ensemble !, 98 pages, 19,99 euros. Editions Delcourt.
Illustrations : DR
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