Nantes. Les zones d’ombre du meurtre de Maxime supporteur du FCN

Samedi 2 décembre, lors d’une altercation entre supporters nantais et niçois, Maxime, un Nantais âgé de 31 ans, membre de la Brigade Loire, l’une des principales associations de supporteurs du FC Nantes, est mort poignardé par un chauffeur de VTC, âgé de 35 ans, qui transportait des supporteurs niçois.

Si l’enquête présentée par le procureur a été rapide et donne un déroulé de l’altercation, des points d’ombre subsistent pour expliquer comment cet affrontement entre supporteurs a pu atteindre un tel niveau de violence ?

Le procureur et des témoins ont donné le déroulement des faits

Selon le procureur de la République de Nantes, « peu avant 20 heures, plusieurs véhicules VTC transportant des supporteurs niçois ont été pris à partie par des supporteurs du FC Nantes ».

Presse Océan, quotidien local, a publié le témoignage suivant d’un des chauffeurs de VTC qui prétend avoir été pris à partie :  « On était en convoi (deux vans et six autres voitures) pour déposer trente supporteurs niçois au stade quand une horde de supporteurs encagoulés en noir ou en jaune et vert (les couleurs du FC Nantes) a surgi et nous a attaqués »

« Ils ont commencé à ouvrir les portières et à taper mes clients à l’intérieur. Moi, j’ai baissé ma vitre et je leur ai dit d’arrêter ça. Un mec a mis un coup de pied dans ma calandre. Il s’est retourné, il a tapé mon pare-brise (…) Et tous mes autres collègues se sont fait agresser aussi ».

Le procureur précise ensuite :

« Lors de la perquisition, on retrouve la carte mémoire avec les images qui nous intéressaient. Elles donnent une description assez précise de la scène. Cela permet de mettre en évidence les coups portés, semble-t-il avec une matraque télescopique par le conducteur de ce deuxième VTC. Ces images permettent de déterminer, alors que le véhicule VTC (du principal suspect) est pris à partie, que le chauffeur brandit une arme blanche. Il aurait repoussé l’agresseur, serait tombé au sol. Alors au sol, il aurait porté un premier coup de couteau (à l’épaule). Ce supporteur se serait relevé, aurait tenté de fuir et aurait été atteint d’un deuxième coup de couteau (au thorax). ».

Il ajoute que  le supporteur nantais est « est décédé sur place »« malgré l’intervention rapide des secours »« Les toutes premières investigations médico-légales montrent que la victime présente une blessure dans le dos, pouvant correspondre à une arme blanche ».

L’autopsie pratiquée ce lundi après-midi précise la présence de deux blessures compatibles avec l’usage d’une arme blanche, l’une au niveau de l’épaule gauche, l’autre au niveau du thorax, cette blessure ayant provoqué des lésions au niveau du poumon, mais surtout au niveau de l’aorte, c’est le sectionnement de l’aorte qui serait à l’origine du décès”

« Après 36 h de garde à vue, nous sommes en train de procéder au déferrement de deux individus, a-t-il annoncé, dans le cadre de cette enquête, ouverte du chef d’homicide involontaire, mais également du chef d’extorsion avec arme et du fait également d’altération, destruction de preuves afin de faire obstacle à la manifestation de la vérité ».

« L’auteur principal, chauffeur VTC, âgé de 35 ans, a quatre mentions à son casier, notamment pour trafic de stupéfiants. Il a été condamné à de l’emprisonnement ferme pour trafic de stups. ».

En conséquence de cette enquête et du déroulé des évènements, les décisions suivantes ont été prises :

Le chauffeur suspecté d’avoir porté les coups a été mis en examen du chef d’homicide volontaire et du chef d’extorsion avec arme. Son placement en détention provisoire a été requis.

Le  deuxième chauffeur est accusé de violences volontaires et  d’altération de preuves dans la volonté de faire obstacle à la manifestation de la vérité.  Il est mis sous contrôle judiciaire.

Enfin, une enquête sur des faits de violences aggravées, « en réunion, avec arme et avec guet-apens », a été ouverte à l’encontre  «  des supporteurs nantais qui étaient présents au moment des faits ». L’enquête porte aussi sur des “faits de destruction aggravée de véhicules. ».

Les points d’ombre du dossier

Au delà de cette description des évènements ayant conduit à cet affrontement et au meurtre de Maxime, il faudra répondre aux questions suivantes :

Pourquoi le convoi des supporteurs niçois s’est-il retrouvé à proximité d’un établissement fréquenté par les supporteurs nantais, les ultras de la tribune Loire ?

Comment ces derniers ont-ils été au courant de l’arrivée de ce convoi ?

Qui a décidé de cette violente attaque des véhicules transportant les supporteurs niçois ?

Qui y a participé ?

Quel a été le rôle de Maxime dans cet affrontement ?

Comment a t-on pu atteindre un tel niveau de violence ?

Pourquoi le chauffeur mis en examen pour meurtre a t-il utilisé un couteau pour se défendre ?

A t-il frappé le supporteur Maxime au hasard ou délibérément ?

Dans tous les cas, cette nouvelle affaire dans le milieu du football interroge sur le profil et les motivations de ces groupes de supporteurs.

Est-ce une révélation de ce qu’est devenue la société française après 50 ans d’idéologie libertaire et de refus de toute morale ?

Louis Cruau

Crédit photo : DR
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11 réponses à “Nantes. Les zones d’ombre du meurtre de Maxime supporteur du FCN”

  1. Rycart dit :

    Un casier judiciaire vierge semble être une des clauses pour être chauffeur de VTC ! Ce n’était donc pas le cas ?

  2. Bran ruz dit :

    Et l’identité du chauffeur VTC ? Toujours pas officielle !

  3. louis dit :

    supporters de foot ? ben tout est dit quand au niveau !

  4. Pschitt dit :

    Vous omettez une affaire dans l’affaire : le chauffeur de VTC incriminé aurait en outre racketté les supporters niçois qu’il transportait pour qu’ils paient les dommages subis par son véhicule. Chacun aurait dû lui verser 300 euros. Face à un type qui vient de poignarder quelqu’un, évidemment, difficile de dire non…

  5. Rambo dit :

    On voudrait connaître les prénoms des agresseurs et sont-ils niçois ou des cité d’ici ?

  6. JP VARESE dit :

    Merci pour cet article qui pose les bonnes questions. Le public du FCNA est un « bon public », aucune barrière de protection n’entoure la pelouse du stade de la Beaujoire, comme à Lens. Alors comment expliquer la violence attribuée à des supporters nantais? Et pourquoi cacher l’identité de l’agresseur présumé (même pas de prénom)?

    • An dit :

      Pitié, c’est le FCN.
      Le A n’a été accolé au nom du club que par Ayrault le Mou des Mauges pour des raisons de com, à l’époque où la mairie a aidé à renflouer le club en difficulté financière.
      Cet « Atlantique » étant censé aidé à permettre une reconnaissance internationale de Nantes. Comme si l’Atlantique n’était pas immense. Et même si on se limite à la côte atlantique française, c’est d’un ridicule achevé.
      D’autant quand dans le même temps, Ayrault continua le travail de destruction de l’identité bretonne de Nantes. Alors que l’image bretonne à l’international est une vraie valeur ajoutée. Sa notoriété est estimable mais surtout son image. Les étrangers connaissant la Bretagne étant des représentants des classes les plus éduquées, et donc socio-économiquement élevées.

      Alors oui, le FCN a connu parmi ses plus belles heures avec un A. Mais ne jamais oublié que c’est le même Ayrault qui a poussé à mettre sous le contrôle total le club dans les mains de la Socpress (souhaitant par là même continuer à bénéficier de la promotion éditoriale de la presse locale et de la télé locale naissante). Précipitant ainsi la descente aux Enfers de ce qui était le plus grand club de France.

      Il est primordial de renier l’héritage d’Ayrault et de ne s’en souvenir que pour rappeler à quel point son quarode siècle à la tête de la mairie a pour conséquence la Nantes d’aujourd’hui, terriblement dégradée alors que le Maugeois avait récupéré de l’or pur.

  7. ubersender dit :

    Une autre question qui n’est pas posée dans l’article : pourquoi l’identité du meurtrier présumé n’a-t-elle pas été révélée ? A cause de son pédigrée judiciaire ? Ou pour le traditionnel « pas d’amalgame » ?

  8. An dit :

    Quel magnifique tifo.

    Pensées au proche de Maxime.
    Un jeune père ne devrait pas se laisser entraîner dans la violence pour du foot mais il devait encore moins en mourir.

  9. Versa dit :

    L’identité du chauffeur est secondaire. S’il y a eu des coups de couteaux c’est bien dans une attitude de défense contre des assaillants très violents. Attaque injustifiable des supporters.

    • JP VARESE dit :

      Eh non, l’identité est ESSENTIELLE. Si cette personne est sérieuse, avec un témoignage crédible, ou si cette personne arrange la vérité (comme cela arrive avec des « militants » communautaristes), la réponse est différente.

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