Bien que de taille très modeste en valeur absolue, le marché des « produits de la mer alternatifs » connaît une croissance non négligeable depuis quelques années, dans un contexte de surpêche et de consommation en hausse des produits de la mer traditionnels.
Quel avenir pour les ressources halieutiques mondiales ?
L’économie bretonne est bien placée pour le savoir : les produits de la mer sont particulièrement prisés des consommateurs. À l’échelle mondiale, ces produits de la mer constituent un secteur d’activité d’une ampleur considérable, dont la valeur dépasse les 257 milliards de dollars selon un article du magazine Vegconomist publié à la fin de l’été dernier. Pour mettre cette hausse en perspective, la consommation mondiale de poisson a augmenté d’environ 30 % depuis 1998, mais plusieurs prévisions scientifiques anticipent une hausse supplémentaire de 80 % d’ici 2050.
Or, les experts prévoient dans le même temps une raréfaction des ressources halieutiques des océans de la planète, lesquels ne seront donc pas en mesure de répondre à cette demande, plus de 90 % des stocks de poissons étant considérés comme surexploités.
C’est dans ce contexte que certaines solutions potentielles sont avancées. Plus ou moins sérieuses, plus ou moins souhaitables. Comme celles évoquées par l’ONG ProVeg International, se présentant comme « la première organisation internationale spécifiquement dédiée à l’alimentation végétale ». Son ambition : « diviser par deux la consommation mondiale de produits animaux d’ici 2040 ».
Un petit marché… qui retient l’attention
Pour être exhaustif, précisons également qu’en 2022, ProVeg International annonçait la formation d’un conseil d’administration composé « de jeunes militants influents du monde entier, dans le but de réduire la consommation de viande de 50% d’ici 2040 sous la bannière ‘Diet Change Not Climate Change’ (Changement de régime contre le changement climatique) ».
Aussi subjective que puisse donc être cette organisation, elle livre toutefois des informations à prendre en compte sur l’existence de ce qu’elle nomme des « produits de la mer alternatifs », fabriqués à partir de plantes, de viande cultivée et de technologies basées sur la fermentation.
En premier lieu, il s’avère que ce marché des produits de la mer végétaux, d’une valeur estimée à 42 millions de dollars, soit plus petit que celui de la viande et des produits laitiers d’origine végétale, a connu une croissance et des investissements phénoménaux.
Un marché dominé par les produits de la mer à base de plantes
Entre 2019 et 2022, le secteur a enregistré une croissance annuelle de 40%, tandis que les investissements ont augmenté de 92% entre 2020 et 2021. Ainsi, les entreprises de produits de la mer végétaux ont levé 175 millions de dollars en 2021, soit près du double du montant levé en 2020. L’année 2021 a également vu le nombre de nouveaux investisseurs uniques dans le secteur croître de 57 %.
Bien qu’il y ait eu une pause dans l’activité de ces produits de la mer d’un nouveau genre durant la crise sanitaire du Covid-19, le nombre de lancements de nouveaux produits de la mer a fait un bond au cours des deux dernières années. Selon Innova Market Insights (une société mondiale d’études de marché et de conseil spécialisée dans l’analyse de l’industrie alimentaire) les produits de la mer végétaux connaissent actuellement un taux de croissance annuel moyen de 26 %.
Dans le détail, les produits de la mer à base de plantes dominent actuellement les ventes du secteur mais les produits fermentés et cultivés suscitent également l’intérêt des investisseurs, des développeurs de produits et des consommateurs. En 2021, près de la moitié des entreprises s’étant créées dans ce secteur des produits de la mer alternatifs se sont concentrés sur le développement de produits de la mer cultivés.
Produits de la mer alternatifs : un développement… à relativiser
D’un point de vue géographique, ces produits de la mer alternatifs ne progressent pas seulement sur les marchés américain et britannique mais se développent à l’échelle mondiale. En 2021, 21 nouvelles entreprises se sont lancées dans ce secteur dans différents pays tels l’Autriche, l’Estonie, la Lettonie, l’Afrique du Sud et la Thaïlande.
Enfin, en termes de volume consommé, l’Espagne est pour l’instant le premier marché pour ces produits de la mer végétaux, suivie du Royaume-Uni.
Mais, pour conclure, nous rassurerons tout de même les amateurs de produits de la mer traditionnels potentiellement inquiets de voir poissons, coquillages et crustacés progressivement disparaître des tables européennes : en 2023, le secteur des produits de la mer alternatifs a représenté 0,1 % du marché américain de la vente au détail de produits de la mer. Il y a encore de la marge…
Crédit photo : Capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Alimentation. Les « produits de la mer alternatifs » ont-ils un avenir ? [Vidéo]”
Quels sont ces produits ? Les algues a sushi ? Je dois dire que ça me laisse perplexe