Immigration : l’insupportable niaiserie de l’Emsav [L’Agora]

Le mouvement breton (Emsav) a toujours eu une tendresse particulière pour l’Irlande. Pays frère mythique. Seule nation celte libre (et encore il en manque une partie !). Or, depuis l’attaque au couteau contre une gaelscoil (école en langue irlandaise), Dublin s’est révolté contre la politique migratoire de son gouvernement. Les gentils Irlandais qui jouent du violon dans les pubs et font des claquettes vont-ils disparaître des murs Facebook des militants bretons, coupables d’être, eux aussi, tombés dans une « dérive fasciste » (et « raciste » et « xénophobe » et « LGBTphobe » et « transphobe » et « handiphobe », etc…) ?

Mais, il n’y a pas besoin de traverser la mer celtique pour constater l’aveuglement de l’Emsav : alors que toute la France s’émeut suite au meurtre de Thomas à Crépol, aucun responsable nationaliste breton n’a pris le soin de commenter ce drame de l’immigration et du racaillisme – hormis An Tour Tan. Le responsable UDB Christian Guyonvarc’h ayant même trouvé, dans le même laps de temps, une affaire locale avec l’agression d’une personne d’un médecin d’origine cambodgienne victime d’injures racistes à Pontivy. Au regard de la faune qui traîne désormais à Pontivy, ville où Christian Guyonvarc’h ne doit pas mettre souvent les pieds, on ne peut que l’inviter à rester prudent sur le profil des « racistes » en question.

Quant à Gaël Briand rédacteur en chef du Peuple Breton, il ne change pas. Toujours adulescent de 58 ans. Toujours favorable à l’envahissement de la Bretagne par une immigration « enrichissante ». Le monde change, Gaël Briand reste en enfance.

Car le mouvement breton a un logiciel politique immuable : le tiers-mondisme. Vomi par les années 70, le tiers-mondisme considère que le peuple breton (opprimé) est naturellement allié à tous les opprimés du monde entier, en premier lieu les immigrés. On se demande par quel « fasciste » sont opprimés des ressortissants de pays indépendants depuis presque un siècle pour certains mais cela n’a pas d’importance. De la charte de Diwan aux chansons d’Alan Stivell en passant par tout ce que la Bretagne compte de groupuscules, les immigrés sont des « opprimés », qu’il faut « accueillir » si possible en masse.

A Nantes, l’UDB est à la pointe de la lutte pour « l’accueil » des chances pour la Bretagne avec la conseillère municipale UDB Valérie Coussinet-Ndiaye qui essaie de faire passer son cas individuel pour une généralité et un combat prioritaire pour les Bretons.

Par esprit de bonté, nous n’aborderons pas la question des autres groupuscules nationalistes bretons encore plus à gauche dont les rares communiqués se bornent à jouer aux flics de la pensée antifa. Heureusement, ces groupuscules ne recrutent généralement pas au-delà de la terminale Diwan.

Car l’Emsav a ses petits thèmes obsessionnels : « l’autonomie », la « reconnaissance du peuple breton », le breton, la « réunification ». C’est bien et il faut défendre ces thèmes mais l’Emsav n’en sort jamais. Tout le reste est du resucé de gauche. De « la lutte pour le climat » aux « pesticides » en passant par la « justice sociale ». Car le rêve de l’Emsav est d’avoir sa petite place sur la banderole de tête de la manif de gauche du moment qui rassemblera 60 personnes et les sigles de 120 organisations. L’Emsav, UDB en tête, vendrait la moitié des bretons à un négrier barbaresque pour que son logo figure entre le « comité de vigilance de Ploumagoar » et « Alternative Libertaire Saint-Brieuc ». C’est son combat. C’est son projet.

Ces dernières années, la question du logement a tout de même réussi à émerger. Mais là encore, il ne faut surtout pas aborder le problème des milliers d’appartements occupés par des immigrés dans les centres urbains. Seules comptent les villas de bord de mer occupées 15 jours par an par des Parisiens, villa qu’aucun Breton moyen ne pourra, de toute façon, se payer même si le prix était divisé par 10.

Même quand l’Emsav acquière une certaine autonomie de pensée, son logiciel tiers-mondiste l’empêche de voir la moitié du problème…

Pourtant, ce logiciel tiers-mondiste, d’autres « emsav » le remettent en question : en Corse bien entendu avec Palatinu mais également en Catalogne ou des figures aussi respectées que le chanteur Lluis Llach remettent en question « l’enrichissement » de l’immigration invasion.

Mais ça l’Emsav breton ne peut pas, ne veut pas le voir. Impossible. Une réunion politique d’un des groupuscules a récemment tourné à l’hystérie parce qu’un participant avait osé prononcer le mot tabou « immigration ». En Bretagne, il n’y aura peut être jamais de Palatinu breton…

Malgré les scores aux élections du RN et de Reconquête dans certaines villes bretonnes où les partis en question frôlent le second tour à toutes les élections désormais, malgré la hausse de l’insécurité dans les villes moyennes de Bretagne, l’Emsav ne veut rien voir. S’il n’en reste qu’un, ce sera l’Emsav. Car l’Emsav pense toujours que s’il émet publiquement la moindre remarque sur le sujet, le comité CGT de Scrignac l’accusera de nostalgie pro-Breiz Atao, relayé par le collectif antifa de Rennes II. Et ça, l’Emsav c’est sa hantise !

Certains parlent de problème générationnel. « Quand les vieux seront partis »… D’autres mettent en cause l’UDB, l’épouvantail socialo-écolo-compatible. Et pourtant les jeunes du mouvement breton sont pires que les vieux. Et l’UDB n’est que l’arbre ridicule qui cache la forêt des groupuscules et sous-groupuscules plus hystériques et aveugles que le vieux parti autonomiste amateur de strapontins.

Le mouvement nationaliste breton s’inscrit, quoi qu’il en coûte, dans une démarche « témoigniste ». Il « témoigne » qu’il existe un nationalisme breton. Que celui-ci eut ses heures de gloire et qu’il actuellement dans ses plus basses eaux. Parce qu’il n’arrive pas, ne veut pas, comprendre les vrais enjeux actuels. Parce que le mouvement breton est « de gauche » et restera gauchiste !

Dans quelques années, alors que l’Europe sera à feu et à sang, plongée dans une profonde et cruelle guerre inter-ethnique, des ethnologues viendront étudier les derniers spécimens du mouvement breton d’avant. Quelques fragiles petits vieux rassemblés à l’étage du Ceili à Quimper. Fervents et radoteurs. Ils seront là à écouter une conférence d’Erwan Chartier qui aura sorti son 26575è livre. En auto-édition cette fois-ci.

Et ce sera pathétique. Comme ça l’est déjà.

Mathurin Le Breton

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5 réponses à “Immigration : l’insupportable niaiserie de l’Emsav [L’Agora]”

  1. alienor dit :

    j’aurai dū restr en ,Corse…

  2. Hervé Brétuny dit :

    100% d’accord . le mouvement breton est , même au niveau culturel un calque de ce qui se fait à Paris .
    (cf le wokisme de Ya! par exemple. ça en est caricatural dans ce magazine)
    Quant au niveau politique la gauche a fait une OPA sur l’autonomisme breton et pas moyen d’en sortir sous peine d’anathème (par l’UDB force de nuisance plus que notable et par les descendants de Emgann (centrés à Carhaix j’ai l’impression))

  3. patphil dit :

    ce matin j’apprends qu’un marocain a suriné deux personnes agées, un autre « fait divers » qui ne créera pas de vague

  4. Manac'h Per dit :

    Il y a quand même de véritables militants nationalistes bretons qui ne sont pas du tout alignés sur cette décadence intellectuelle de l’Emsav de gauche. Quant à l’udb, après 70 années de belle soumission et compromissions elle ne dépasse toujours pas les 2% aux élections (lorsqu’elle se présente, et c’est très rare, sous sa propre étiquette) ! Beau succès !
    Maintenant si vous voulez découvrir un autre discours et autres analyses politiques que ceux émis par cet Emsav émasculé, lire la revue nationaliste bretonne War Raok/La voix de la nation bretonne.
    Pour conclure, l’Emsav, depuis de très nombreuses années, manque de grandeur.

  5. Mickaël Cohuet dit :

    Les Bretons sont (encore) a des années lumières de comprendre que ce qui s’est passé en Israël le 7 octobre se passera très prochainement à domicile : https://abp.bzh/des-islamistes-parlaient-de-massacrer-tout-un-village–58906

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