Renforçant encore sa lutte contre l’immigration, la Suède envisage désormais d’imposer un « mode de vie honnête » aux migrants présents sur son sol, sous peine d’expulsion.
Immigration en Suède : un retour progressif au bon sens
Mois après mois, la politique du gouvernement suédois en matière d’immigration se durcit. Le 20 octobre dernier, l’exécutif annonçait sa volonté de restreindre l’accès des prestations sociales aux migrants non originaires d’un pays de l’Union européenne (UE) dans l’optique de décourager les migrants en question d’atteindre la Suède.
À cette occasion, les responsables politiques suédois à la tête du pays depuis les élections législatives de septembre 2022 avaient également fait part de leur volonté de mettre en œuvre des réformes exigeant que les personnes originaires de pays extérieurs à l’UE apprennent le suédois et soient obligées de trouver un travail.
Au cours de l’été dernier, l’exécutif suédois avait déjà annoncé des plans visant à renforcer les exigences en matière d’immigration familiale dans certains cas et à limiter la possibilité d’accorder des permis de séjour pour des raisons humanitaires afin de réduire le nombre de demandeurs d’asile.
Un « mode de vie honnête » ou l’expulsion
Le 21 novembre, la coalition gouvernementale a indiqué qu’elle envisageait d’ouvrir une enquête sur la mise en place d’exigences relatives à un « mode de vie honnête » pour les migrants souhaitant rester dans le pays.
Annonçant l’ouverture de ces travaux qui pourraient permettre à terme de révoquer des permis de séjour tant pour des délits que pour « d’autres manquements dans le mode de vie » des étrangers, Maria Malmer Stenergard, ministre suédois des Migrations a déclaré que l’une des « conditions fondamentales pour une intégration réussie » soit que « les personnes qui veulent vivre en Suède […] vivent de manière honnête et ordonnée ».
En résumé, ce durcissement notable du discours gouvernemental pourrait donc permettre d’élargir le champ des motifs d’expulsion en Suède. Un immigré dont il serait prouvé qu’il a un mode de vie malhonnête en ayant par exemple fraudé les aides sociales, des dettes élevées ou encore des liens étroits avec des gangs criminels pourrait donc se voir intimé l’ordre de quitter le pays.
Une prérogative non négligeable en matière de lutte contre l’insécurité tandis que la Suède présentait, à la fin du mois d’octobre 2023, le taux de criminalité le plus élevé parmi huit pays d’Europe du Nord tandis que le lien entre insécurité et immigration y est désormais incontestable…
« Vous avez toutes les raisons de vous inquiéter »
Sur la question des dettes, Maria Malmer Stenergard a par ailleurs précisé que « les lignes directrices » du projet du gouvernement suédois « mettent l’accent sur l’exigence de moyens de subsistance honnêtes. Le non-respect des obligations de paiement peut être à l’origine de la révocation d’un permis de séjour ».
Et le ministre d’ajouter à l’intention des migrants : « Si vous avez participé à des activités visant à saper nos principes démocratiques, vous avez toutes les raisons de vous inquiéter ». Par ailleurs, le gouvernement suédois souhaiterait également permettre l’échange d’informations entre les différentes administrations En y incluant les services de l’immigration afin de rendre plus facile l’identification des immigrés ne menant pas un « mode de vie honnête ».
Dans le même registre, une proposition vise pour sa part à faire de la dénonciation des migrants sans-papiers à la police une obligation pour les fonctionnaires suédois.
Quant au calendrier, la coalition gouvernementale suédoise a fait savoir que l’étude commandée sur ces mesures visant à sanctionner un mode de vie malhonnête devrait être achevée d’ici le 15 janvier 2025.
L’intégration en suède, un mirage ?
Maria Malmer Stenergard estime en synthèse que, « pour que l’intégration soit réussie, il faut que les personnes qui souhaitent vivre en Suède respectent les normes de base et vivent de manière honnête et décente ».
Croit-elle réellement à la réussite possible d’une intégration des populations d’origine extra-européenne dans le pays scandinave, même en adoptant un mode de vie « honnête » ? L’occasion de rappeler l’aveu de l’échec de cette intégration par l’ancien Premier ministre Magdalena Andersson (encore en fonction à l’époque) au mois d’avril 2022, celui-ci étant membre du Parti social-démocrate suédois, ancré à gauche de l’échiquier politique.
À l’époque, Magdalena Andersson avait avoué que la Suède n’avait « pas réussi à intégrer les nombreux immigrés qu’elle a accueillis au cours des deux dernières décennies, ce qui a donné naissance à des sociétés parallèles et à la violence des gangs ». Aussi, l’ancien Premier ministre déclara également au sujet de ces « sociétés parallèles » engendrées en Suède par l’échec de l’intégration de l’immigration extra-européenne que celles-ci, cohabitant dans le pays, vivraient dans « des réalités différentes ».
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3 réponses à “Suède. Un « mode de vie honnête » bientôt imposé aux étrangers sous peine d’expulsion ?”
Le « modèle suédois » en a pris un coup….Ils en ont mis du temps pour comprendre !
C’est avant de se jeter dans le vide qu’il faut penser aux conséquences . Quand la chute est amorcée il faut aller jusqu’au sol.
-Amis suédois , que faisiez vous au début de l’invasion ?
– Nuit et jour à tout venant nous chantions ne vous déplaise . Le vivre ensemble, la diversité, l’accueil de l’étranger, le multiculturalisme , la tolérance, l’intégration……..
– Vous chantiez, j’en suis fort aise et bien dansez maintenant , mais en silence .
mais qu’est ce qu’une vie honnête pour un syrien, afghan, musulman etc.