Le 8 juillet 2018 le scandale de la Dépakine à Mourenx explosait dans la presse. La seule usine au monde qui produit le principe actif de la Dépakine, le valproate de sodium déversait dans l’atmosphère des tonnes de médicaments : entre 13,4 tonnes/an selon le scénario « réaliste » et 20,2 tonnes selon le scénario « enveloppe ». Le scénario « réaliste » correspond au flux moyen mesuré, et le scénario « enveloppe » au flux maximum mesuré sur cette période.
Très rapidement les salariés, riverains et quelques politiques locaux demandent que toute la lumière soit faite sur cette pollution gravissime. Une plainte est initiée par la CGT Sanofi (salariés de l’usine), suivi de la Sepanso 64 (riverains) et l’APESAC (victimes de la Dépakine) courant 2018 notamment pour atteinte involontaire à l’intégrité de la personne ayant entrainé une ITT de plus de 3 mois et pour mise en danger de la vie d’autrui.
Une procédure judiciaire instruite dans un premier temps par le procureur de la république de Pau est rapidement confiée au pôle de santé publique du parquet du tribunal de grande instance de Paris et abouti à l’arrêt de la production.
Pour faire suite à la plainte de l’APESAC déposée en 2018, Marine Martin, Présidente de l’APESAC a été auditionnée le vendredi 10 novembre 2023 par Mme La Juge du tribunal judiciaire de Paris, qui l’a interrogée sur les nombreuses familles qui avaient contacté l’association suite à la découverte dans la presse de l’existence de ces rejets.
Aujourd’hui une de ces familles porte plainte auprès du tribunal judiciaire de Paris en charge du dossier. Mère de deux enfants atteins de troubles neurocomportementaux et de malformations, cette maman travaille en face de l’usine de Sanofi lors de ses deux grossesses. Sur les conseils de l’APESAC elle réalise un taux de dépakinemie qui se révèle positif comme chez de nombreux salariés. Pour rappel l’ANSM a communiqué cet été sur la toxicité de la Dépakine chez l’homme via leurs spermatozoïdes.
« Aujourd’hui il est inadmissible que là-encore Sanofi affiche un déni de sa responsabilité dans les rejets toxiques qu’il a déversés entre 2013 et 2019 sur le bassin de Lacq (Mourenx). Il y a probablement un CLUSTER dans cette région et j’invite toutes les familles de victimes à contacter l’association APESAC. Nous les guiderons dans la prise en charge de leurs enfants ainsi que dans les demandes de réparation » écrit Marine Martin dans un communiqué.
La saga des victimes de la Dépakine n’est pas terminée.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine