Pour certains, il pourrait donc être le rempart à la Bête qui arrive. Pour d’autres, il est la Bête, le séducteur. « Je crois que notre génération doit savoir que la Bête de l’événement est là. Et elle arrive. » Emmanuel Macron. Et pour les catholiques ?
Alors que nous entrons dans une nouvelle période électorale, le vote catholique va encore mobiliser toute l’attention du gouvernement. Jouer avec les mots, prioriser le « en même temps » afin de faire perdre leurs repères aux âmes les plus crédules.
Lors du second tour de l’élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron a recueilli 55% des voix des catholiques de France avec une participation de 79%. (Sondage IFOP 25/04/2022). A la mi-juillet, peu après sa réélection, le président Macron s’est rendu à Lourdes. C’est une première pour un Président de la République, exception faite du Maréchal Pétain en 1941 ! Depuis la présidentielle de 2002, l’Église en France ne donne plus de consignes à ses fidèles, abandonnant les homélies aux allures du Parti Communiste français contre le danger de l’extrême-droite. Mais si l’Église officiellement ne se mêle pas de politique, c’est la politique qui se mêle de l’Eglise et Macron en est un parfait exemple.
Dès son premier mandat, le chef de l’État a porté une attention particulière au vote des catholiques. « Nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé et qu’il nous importe à vous comme à moi de le réparer. » C’était le 9 avril 2018 devant la Conférence des Évêques de France.
Ce jour-là, Macron apparaît comme « le petit père des pauvres ». Il se présente comme un rempart à la misère, exhortant les catholiques à s’intégrer davantage dans la société en agissant avec lui. L’accueil de l’autre, la charité, les plus démunis passent aussi par l’accueil des migrants dans la dignité. Un discours humaniste qui ne rencontre que peu de résistance de la part des évêques de France malgré une ligne rouge portée par Mgr Pontier, archevêque de Marseille sur l’extension de la PMA pour tous. « En écoutant l’Église sur ces sujets, nous ne haussons pas les épaules » a conclu Macron, fidèle à lui-même. Après les évêques, c’est au tour du Pape.
L’objectif de la rencontre est clair, l’accueil des migrants et le sort des chrétiens d’Orient. Après 57 minutes d’entretien, c’est par un baiser sur la joue que s’est conclue cette rencontre. Oui, Macron est populaire chez les catholiques de France. En septembre à Marseille, Macron et François se rencontrent pour la quatrième fois. La relation entre les deux hommes est excellente, on se dit « tu » maintenant. La position du Pape est claire, il faut accueillir les migrants : « Ceux qui risquent leur vie en mer n’envahissent pas, ils cherchent l’hospitalité ». Il semble bien que la bioéthique n’arrive qu’au second plan des préoccupations papales comme il semble évident que pour une majorité de catholiques dans son rapport à « l’autre », le regard de la société passe avant le regard de Dieu. Touché par des paroles de miel, la reconnaissance et l’amour sincère qu’il veut transmettre, le catholique oublie l’enseignement de l’Église.
Alors qu’en est-il du Pape ? Il est important de rappeler que la parole du souverain Pontife n’engage absolument pas l’Église catholique. L’Infaillibilité du Saint Père n’est pas non plus remise en question dans cet article. Le respect dû à son rang est indiscutable pour un croyant car il est le descendant de Saint Pierre (exception faite pour les « non una cum » aujourd’hui excommunié par Rome et donc non concernés ici.) : « Pierre tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Mais lorsque le Pape prêche pour l’accueil des migrants, est-ce que cela est prononcé par « l’Infaillibilité papale » ou par un homme altermondialiste, écologiste et progressiste ? Le Pape est avant tout un homme qui, comme les autres, a un regard sur le monde porté par sa propre histoire, sa propre culture. L’Église n’est pas engagée sur les propos de l’homme mais sur ceux du descendant de Saint-Pierre à travers les dogmes et non les sensibilités. A ce niveau et à ma connaissance, aucun dogme (donc inspiré du Saint-Esprit) n’oblige à suivre la ligne controversé de François. Aucun. Ce n’est donc pas l’homme de Dieu qui s’exprime mais le chef d’État dont l’influence dépasse les frontières du Vatican.
« Charité bien ordonnée commence par soi-même ». L’adage bien connu souligne indubitablement que la charité à un ordre. Comment peut-on accueillir dignement les migrants dans un pays qui compte 14,5% de pauvres ? Le devoir d’hospitalité d’un chrétien n’a-t-il pas de limites ? Est-il véritablement charitable de déshabiller Paul pour habiller Jacques ? Sans même s’attarder sur les risques du communautarisme pour notre pays ou encore du choc des cultures et de leurs conséquences néfastes pour l’équilibre de son rapport à Dieu, ne doit-on pas d’abord penser aux nôtres avant les autres ? Chacun est libre de répondre à cette question selon sa sensibilité, mais comme la Famille est le socle de la chrétienté, la charité bien comprise ne peux pas et ne doit pas un prétexte de tensions et de discorde. Ne peut-on pas aider ces gens chez eux et rester un fervent catholique chez nous ? Et que penser alors du programme Macron concernant l’IVG (bientôt dans la Constitution), la PMA pour tous ? L’euthanasie qui renie et annihile toute sainteté dans la mort ? La GPA qui n’est autre que la marchandisation du corps humain ? Le wokisme ? Le mouvement LGBT ? Tant de questions que devraient se poser les catholiques de France en se déplaçant aux urnes. Le font-ils seulement ? La France, Fille Aînée de l’Église, a vraisemblablement perdu la Foi. Un pays tant chéri par la Vierge Marie qui n’a eu de cesse que d’implorer les français de prier et de retrouver l’espoir.
Au-delà du choix cornélien des présidentielles, et chacun est libre de son choix en son âme et conscience, un catholique par essence doit garder son regard tourné vers Dieu. Le message des évangiles n’est certes pas incompatible avec la politique mais cette dernière n’en demeure pas moins dangereuse pour la santé de l’âme car il est écrit que « tu seras jugé selon ce que tu auras reçu ». Si personne n’échappe à la règle, vous voilà prévenu.
Pierre d’Herbais.
Crédit photo : wikipedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
14 réponses à “La catosphère et Macron. Cathos mais pas trop ?”
Macron a fait ses études dans une école privée »catholique » à Amiens( »La Providence » où madame Macron était son professeur de »français »)..et quand il en a le besoin(pour les élections)il rappelle ses »origines » catholiques » afin d’avoir les votes des Chrétiens mais…Macron a, également, attiré les musulmans, chez nous, parce que les musulmans ont »le droit de vote » en France!…Lors de sa campagne présidentielle: il s’est rendu à Alger afin que les Franco-Algériens, très nombreux dans notre pays, votent pour lui..Les édifices chrétiens sont davantage saccagés que ceux des musulmans mais chut!..il ne faut pas le dire car ce sont ses »protégés » musulmans qui en sont les auteurs!..
Saviez-vous que Schappia sort de la même école ? Elle a eu Brigitte comme « maitresse ». Surprenant, non ? On va essayer d’y voir plus clair.
Dommage que l’auteur de cet article n’ose pas remettre en cause l’infaillibilité du pape « François », car de mon côté, je n’hésite pas une seconde à le faire… à franchir le rubicon. Et c’est la moindre des choses…
désolé de vous décevoir, mais même si son attitude peut-être révoltante, les dogmes sont les mêmes. Ca ne m’empêche pas de dormir même si cela peut m’affecter.
mais c’est lui, la bête de l’évènement, jamais je n’ai hai un humain à ce point
L’auteur s’entortille dans des contradictions qu’il ne veut assumer. Macron, c’est de la gnognotte façon girouette aux vents de l’histoire. François, c’est du lourd, espérons que Malachie a raison et que François soit pour de bon le dernier pape – ou le premier anti-pape ! Il faut imaginer une Eglise débarrassée des délires de Rome, et moins elle sera « catholique » (= universelle), mieux ça sera…
et pour pourtant, l’abbé M Martin est sur mon chevet. Ne confondons pas charge et diplomatie.
Je haï cte fdp narcissique dépravé et ces patrons sionos. Autant que le pape et tous ces faux-cul lâches, qui se planquent derrière des tabous d’homme préhistorique et le père noël pour lâches, pervers, hypocrites, sois disant »adultes », des plus mal sevrés
L’empereur du « en même temps » ne trouve jamais le courage de choisir entre l’eau froide et l’eau chaude et se complaît dans le tiède ce qui représente le pire symbole pour un dirigeant.
Macron n’est pas grand chose de plus qu’un crétin narcissique, avec un côté diabolique.
Il devrait susciter le rejet naturel et immédiat de toute la cathosphère, mais celle-ci, biberonnée avec l’idée selon moi fausse que tout catholique doit faire son « devoir électoral », et les idées gnan-gnan de l’Eglise des années 80, et donc voter pour la démocratie chrétienne, vote pour lui comme un seul homme (enfin, pas tout à fait, 55%), sans se rendre compte qu’il n’a rien de chrétien, ni de démocratique.
Pour ce qui est du Pape, il est effectivement faillible quand il ne parle pas ex-cathedra, et il faut bien reconnaître que ses positions au plan politique sont a minima discutables, et au pire inacceptables. Dans le catéchisme, il est écrit que la fin des temps sera caractérisée par une imposture religieuse…
Macron ne sait faire que du « en même temps » qu’il croit être la suprême habileté politique. Nous allons donc avoir droit, après des appels à « l’unité » des trémolos dans la voix à la mise en discussion de deux projets qui ne peuvent que diviser les Français, et en tout cas convaincre les catholiques pratiquants de faire un peu de grabuge : le projet sur « la fin de vie dans la dignité » (merci G. Orwell), qui n’est rien d’autre qu’un permis de tuer légalisé, l’autre sur la constitutionnalisation de l’IVG, alors que personne ne remet en cause le « droit » correspondant. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’il est allé se faire voir au Grand Orient. un coup à droite, un coup à gauche.
Excellent article.
De nombreux papes se sont égarés humainement et même spirituellement et étaient loin d’être des saints. Fornicateurs, criminels, menteurs et j’en passe.
François ne passera sans doute pas à la postérité comme un « bon pape » mais il doit garder intact le dépôt de la foi.
D’autres temps viendront.
En attendant, comme catholiques, nous n’avons pas besoin de partager ses vues et analyses humaines.
macron ne croit qu’en lui,
Suggestion : qu’on démissionne à la fois Micron et François, qu’on nomme l’Argentin évêque de la Mecque, de Bamako, d’Ispahan ou autre riante ville, et qu’on nomme pape Micron. En plus, il n’y a plus eu de pape français depuis 1378, il faut combler cette grave lacune. Ce sera la consécration pour Micron : après les fastes de l’Élysée, à lui les fastes du Latran. La tiare ira à Micron comme un gant, et Brigitte fera une excellente papesse. Le nom ? Pensons à Rodrigo Borgia, célèbre pour ses débauches sexuelles, et appelons Micron Borgia II. Quant à Brigitte, elle sera Lucrèce, digne successeur de la sulfureuse fille de Borgia.