Monter en grade au sein d’une entreprise, un « cadeau empoisonné » pour certains ? Environ trois salariés sur dix démissionneraient dans le mois suivant leur promotion. Mais cette tendance serait toutefois nuancée par le niveau d’études…
Quitter l’entreprise à la suite d’une promotion ?
Hypothèse surprenante de prime abord, une promotion professionnelle ne serait pas toujours synonyme de satisfaction pour les salariés concernés. Intitulée « La vérité cachée des promotions », une étude réalisée par le ADP Research Institute s’est intéressée au sujet des évolutions de carrière, avec, en parallèle, la nécessité pour les entreprises de fidéliser et retenir les talents.
Quant aux travaux réalisés par l’institut, ils ont consisté à analyser les parcours professionnels de plus d’1,2 million de salariés américains entre 2019 et 2022 afin de déterminer s’il existait un lien entre l’obtention d’une promotion et le départ de l’entreprise. Et il s’avère qu’il existe un risque de démission de certains salariés dans un délai précis à la suite de leur promotion. Ainsi dans le mois qui a suivi leur promotion, 29 % des salariés ont démissionné. S’ils n’avaient pas été promus, seulement 18 % seraient partis de leur entreprise.
À la lecture des résultats, nous apprenons que les salariés occupant des postes ne nécessitant qu’au maximum un diplôme d’études secondaires sont presque 6 fois plus susceptibles de quitter leur emploi au cours du premier mois suivant leur promotion que s’ils n’avaient pas été promus. De plus, cette promotion double la probabilité qu’ils démissionnent durant les 9 prochains mois.
Concernant les salariés titulaires d’un diplôme universitaire ou d’une grande école, bien qu’ils soient 52 % plus susceptibles de partir de leur entreprise le mois suivant leur promotion, la probabilité de leur départ diminue à partir du cinquième mois.
Quid de la motivation au travail ?
Autre élément intéressant à relever de ce rapport publié par le ADP Research Institute : l’indice de motivation et d’engagement des salariés, à savoir une méthode d’évaluation en temps réel de leur niveau de fidélité. Cet indice intitulé « Employee Motivation and Commitment » (EMC) évalue le ressenti des travailleurs quant à leur place au travail et à leur épanouissement professionnel. Il a été réalisé auprès d’environ 29 000 salariés dans 28 pays, dont la France.
Plus les collaborateurs obtiennent un indice élevé, moins ils ont l’intention de quitter leur organisation. Une valeur d’indice supérieure à 100 reflète une augmentation de leur engagement et motivation.
En août 2023, l’indice EMC a diminué de 108 à 100, son niveau le plus bas depuis juin 2022. En décembre 2022, il avait culminé à 121, résultat d’une année marquée par des augmentations salariales, une politique de recrutement renforcée et le développement du télétravail.
Des salariés français démotivés ?
En France, 20 % des salariés ont un niveau de motivation et d’engagement élevé, en baisse de 1 point par rapport à 2022 (21 %). Aux côtés de la République Tchèque (19 %), de Taïwan, du Japon et de la Corée du Sud (15 %), la France fait partie des pays qui dénombrent le moins de travailleurs avec un EMC élevé, à l’opposé de l’Inde (43 %), du Brésil (40 %) et du Mexique (35 %).
Au niveau monde, les salariés du secteur des technologies se distinguent en étant les plus motivés et engagés, 42 % d’entre eux ont un niveau de motivation et d’engagement élevé, suivis par ceux évoluant dans l’information (37 %) et la construction (34 %). A l’opposé, les travailleurs évoluant dans la santé (22 %), l’éducation (20 %), ainsi que dans le transport et la logistique (19 %) affichent le degré de motivation et d’engagement le plus faible.
Par ailleurs, les hommes enregistrent des scores de motivation et d’engagement plus élevés entre 20 et 54 ans. Ainsi, ils sont 30,5 % à afficher un EMC élevé contre 20 % chez les plus de 55 ans. Les femmes sont, quant à elles, moins nombreuses (25 %) à avoir un EMC élevé entre 20 et 54 ans, contre 20 % chez les plus de 55 ans.
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2 réponses à “Promotion au travail : pour 3 salariés sur 10, elle rimerait avec démission”
Limitons la durée du chômage, arrêtons les aides et allocations aux chercheurs d’emploi, qui pour la majorité ne cherchent rien, et peut être ça donnera envie de garder son boulot. Et à tous ceux qui disent qu’ils font un boulot de m…. sous payé, quelles qualifications et/diplômes ont’ils à mettre en avant de leurs revendications? On est entouré d’assistés
Que ce soit en entreprises ou dans les administrations, j’ai toujours essayé de faire le boulot avec application voire enthousiasme même quand les résultats n’étaient pas à la hauteur de mes espérances.
Le travail est un devoir du citoyen envers la société.