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Baud (56). Connaissez vous la Vénus de Quinipily ?

La Vénus de Quinipily est une statue de granit aux origines antiques, qui jusqu’au xviie siècle se trouvait sur le territoire de la commune de Bieuzy-les-Eaux (Morbihan). Une statue en pierre de taille qui fascine par son histoire enveloppée de mystère et de légende. Située dans la commune de Baud, dans le Morbihan en Bretagne, cette statue mesure près de 2,20 mètres de haut et représente une figure féminine de proportions imposantes. Son origine remonte à un passé lointain et controversé, mêlant des périodes allant de l’antiquité à la Renaissance.

La statue a fait l’objet de nombreuses interprétations sur son identité réelle, certains la considérant comme une représentation de la déesse romaine Vénus, tandis que d’autres penchent pour une figure de la mythologie celtique. Sa signification a évolué au fil des siècles, passant de symbole païen à objet de vénération chrétienne, et finalement à une curiosité historique pour les visiteurs et les érudits. La légende raconte que la statue aurait des pouvoirs de fertilité et qu’elle était au centre de rituels païens avant d’être christianisée.

C’est une statue d’époque romaine érigée sur un socle dominant un motif formant porche (construction datée de la fin du 17e siècle). Un ordre dorique encadre l’arc central. Une cuve en granit tient lieu de fontaine. Cette statue, qui remonterait à l’an 49 avant JC, est un monolithe de 2, 20 mètres de haut. La vénus est nue et coiffée d’un bandeau dont les deux ailes pendent à l’arrière. Des inscriptions romaines sont gravées sur le piédestal. La statue est apportée à Quinipily en 1696. Elle se trouvait auparavant à Castenec, sur les lieux d’un ancien camp romain. En 1671, des missionnaires firent précipiter la statue dans la rivière pour mettre fin aux pratiques qu’elle générait. Mais à la suite d’événements défavorables que les paysans attribuaient à cette noyade, la statue fut réinstallée.

La statue que l’on nommait « Ar qwreg houarn », la femme de fer ou « Groah hoart », la vieille gardienne, ou la « Vierge » ou la « Sorcière de la Garde » faisait alors l’objet d’un culte par les paysans locaux. Cette pratique finit par irriter l’évêque de Vannes, Charles de Rosmadec. Celui-ci demanda au seigneur de Quinipily, Claude de Lannion, d’enlever la statue. En 1661, le seigneur de Quinipily la fit jeter dans la rivière le Blavet.

Cette pratique finit par irriter l’évêque de Vannes, Charles de Rosmadec. Celui-ci demanda au seigneur de Quinipily, Claude de Lannion, d’enlever la statue. En 1661, le seigneur de Quinipily la fit jeter dans la rivière le Blavet. En 1664, les paysans la retirent et reprennent le culte ancestral. L’évêque ayant eu connaissance des faits envoya, en 1670, des ouvriers charger de détruire la statue. Après avoir entamé un bras et un sein de la statue, ceux-ci prirent peur et jetèrent la statue dans la rivière. En 1696, Pierre, fils de Claude de Lannion et gouverneur de Vannes, fit rechercher la statue. Il la fit retailler et l’installa dans son château de Quinipily à l’endroit qu’elle occupe depuis. Les paysans protestèrent tellement contre cet accaparement que le duc de Rohan, qui se prétendait propriétaire du site de Castennec, intenta un procès pour récupérer la statue. À l’insu de ce procès, qui dura d’avril 1700 à janvier 1701, les juges confirmèrent les droits du seigneur de Quinipily (…) Cette statue généra, au XIXe et au début du XXe siècle, un débat passionné sur son origine dans le cercle fermé des archéologues. Salomon Reinach la croyait antérieure au Xe siècle alors que pour d’autres l’ancienne statue aurait succombé au retaillage de 1696 et aurait alors été remplacée par une nouvelle. Dans ce cas, nous pouvons nous interroger sur la motivation du duc de Rohan d’intenter un long procès pour récupérer une statue neuve. La statue serait donc une représentation de la déesse égyptienne Isis ou d’une Cybèle ou d’une déesse celte. Le culte de la déesse Isis était très répandu parmi les légionnaires romains qui se trouvaient entre autres en garnison à Sulim, mais aucune analogie de forme avec d’autres statues d’Isis connue ne permet de soutenir cette hypothèse. Le style de la statue se rapproche par contre énormément de celles des statues des divinités nues ayant cours dans les Cyclades au VIIIe siècle av. J.-C. et connues sous le nom de Cybèle. Elle se trouve cependant bien loin de ces iles grecques. Le mystère des origines de cette statue reste, pour l’heure, entier.

Elle se trouve aujourd’hui dans le parc attenant aux ruines du château de Quinipily, à environ 1,5 km au sud-est de Baud (Morbihan).

Une notice du début du xviiie siècle dit qu‘« il avait dans la paroisse de Bieuzy (…) sur [une] montagne qui est presque entourée de la rivière de Blavet (…) une statue antique, grossièrement taillée, qui représentait une grosse femme d’environ sept pieds de hauteur. (… L On a remarqué de temps immémorial que le peuple grossier des environs avait beaucoup de vénération pour cette statue, et qu’il y avait recours (…) », y compris de manière indécente pour les jeunes filles désireuses de se marier »

Jusqu’au XVIIè siècle, la Vénus et l’auge qui peut contenir 3 600 l. d’eau, étaient sur la colline de Castennec en Bieuzy les Eaux, où s’élevait la cité gauloise de Sulim. Elle est située dans le parc de l’ancien Château de Quinipily.

Y ACCÉDER:

De Baud, prendre la direction de Le Faouët-Baudry / Languidic par la D724. Après la sortie de la ville, prendre à gauche le chemin vers Quinipily.

Le site privé est ouvert de 11 h à 17 h (novembre à avril) ou de 10 h à 19 h (mai à octobre). Une légère obole destinée à l’entretien du site vous sera demandée à l’entrée.

Aujourd’hui, la Vénus de Quinipily est non seulement un attrait touristique mais aussi un sujet d’étude pour les historiens et archéologues qui cherchent à démêler les fils de son passé. Elle reste un témoin silencieux de l’histoire bretonne, et continue de captiver l’imagination collective.

Crédit photo : wikipedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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3 réponses à “Baud (56). Connaissez vous la Vénus de Quinipily ?”

  1. Odile dit :

    Oui, je connaissais la Vénus de Quinipily.
    J’avoue que la vidéo du gus qui s’incline devant une statue de pierre me fait bien rire…!

  2. Arturus Rex dit :

    La notice wikipedia s’appuie sur un article de Louis Richard, jadis professeur d’histoire & civilisation romaines à l’université de Nantes, qui établit de manière indubitable que l’actuelle statue est une copie ancienne, l’original ayant été trop mutilé pour être restauré…

  3. patphil dit :

    quoi, une statue et pas de protestation des laïcards pour qu’elle soit déboulonnée , étonnant, non,

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