À l’heure où 95% de la population possède une complémentaire santé, le budget des Français dédié à ce poste est en forte augmentation. Ce budget évolue en fonction de leur âge, mais aussi de leur statut socioprofessionnel et de grandes tendances émergent face aux évolutions des remboursements de la sécurité sociale et de la législation en vigueur. Ainsi, la tendance annoncée pour 2024 est une forte augmentation des tarifs dans l’assurance santé, de 8 % en moyenne. Une hausse bien supérieure à l’inflation, qui s’établissait à 4,9 % sur un an en août.
L’étude ci-dessous réalisée par Acheel est basée sur les tarifs des contrats d’assurance Santé proposés sur le site Acheel en octobre 2023, sur toute la France, toutes formules confondues, pour les particuliers.
Les tarifs des primes d’assurances santé sont calculés selon de nombreux critères :
– l’âge de l’assuré – la localisation géographique de l’assuré – le nombre de personnes couvertes – le niveau de couverture choisi – l’evolution des coûts de santé chez les professionnels de santé – l’analyse des prestations de remboursement versées lors de la dernière année écoulée – les évolution législatives voulues par le ministère de la santé et de la prévention
L’après covid : des primes en augmentation
La période de l’après-covid est synonyme de frais de santé en augmentation et de remboursements toujours plus importants pour les mutuelles et les complémentaires santé, contraintes de revoir leurs tarifs à la hausse en conséquence. En 2023 l’augmentation de primes d’assurance santé se situe autour de 5% en moyenne. Plusieurs facteurs expliquent ce bond des primes des complémentaires santé comme l’inflation, les crises économiques et sanitaires, et le déploiement du 100% santé et son évolution. La résiliation infra-annuelle (possibilité de changer de mutuelle au bout d’un an) et le vieillissement de la population intensifient également cette tendance
Le 100% santé ? Quels effets ?
Depuis le 1er janvier 2021, cette réforme prévoit un remboursement intégral par la mutuelle santé des prothèses dentaires, des lunettes de correction et des aides auditives après intervention du régime général, qui permet un reste à charge à 0 pour les assurés. La conséquence collatérale de cette réforme est une augmentation des dépenses de santé sur les soins sans reste à charge, pesant sur les remboursements des complémentaires santé.
L’augmentation des primes pèse en premier lieu sur le budget des retraités qui subissent de plein fouet les effets rebond du 100% santé, et voient, leurs primes augmenter et les inégalités se creuser entre ceux qui ont les moyens de s’offrir une complémentaire premium, et ceux qui vont plutôt se tourner vers une formule éco.
Les dernières évolutions légales et institutionnelles : un transfert de charges de plus en plus conséquent vers les complémentaires
Le ministère de la Santé et de la Prévention a annoncé un transfert de charges de l’assurance maladie obligatoire (AMO) vers l’assurance maladie complémentaires (AMC) d’un montant de 500M€ en année pleine. Initialement, 300 millions avaient été prévus dans La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2023 et ce montant a été revu à la hausse. Ce transfert de charges s’ajoute à l’évolution du 100% santé qui devrait être étendu aux prothèses capillaires et aux fauteuils roulants en janvier 2024, et va encore faire augmenter indirectement les cotisations et donc impacter le pouvoir d’achat des français qui paient tous les mois une complémentaire santé. Il sera ciblé sur les dépenses dentaires : dès ce mois d’octobre, le ticket modérateur (reste à charge) sur tous les actes des chirurgiens-dentistes passe de 30% à 40%, ce qui signifie que le remboursement de la sécurité sociale des soins dentaires passe de 70% à 60%. Ce sera donc aux complémentaires de prendre en charge une partie plus importante de ces dépenses. Autre mauvaise nouvelle pour leur portefeuille : la nouvelle convention des médecins décrète que toutes les consultations sont revalorisées de 1,50€ dès octobre. Concrètement la consultation de médecin généraliste passe ainsi de 25€ à 26,50€ dès cet automne. Le coût pour les mutuelles est estimé à 100 M€.
Assurance santé : des prix du simple au double selon l’âge et la formule choisie, des inégalités fortes.
L’étude des formules d’assurance proposées révèle d’importantes disparités en matière d’âge et de formule choisie. En effet, sur les profils seniors l’addition monte rapidement car ce sont les profils qui vont présenter le plus de risques, et avoir le plus de remboursements de la part de leur mutuelle. À contrario, un étudiant, qui souhaite se protéger uniquement en cas de soin d’urgence (hospitalisation) peut s’en sortir pour 7€ par mois, là où ce tarif peut grimper jusqu’à 63€ pour un retraité qui va opter pour une formule économique, qui ne le couvrira pas de manière optimale. Pour un retraité qui souhaite être remboursé intégralement sur ses soins courants, à hauteur de 360€ sur 400€ de frais dentaires et à hauteur de 900€ sur une hospitalisation du même montant, il faudra prévoir une mutuelle qui s’élève à 160€ minimum par mois, pour une personne seule.
Un retraité ayant un petit budget qui aura choisi la formule à 63€ ne sera lui remboursé qu’à hauteur de 10€ sur des lunettes à 300€, 29€ sur une consultation de médecine générale à 50€ et 120€ sur des prothèses dentaires à 200€. Dans le cadre d’une hospitalisation d’un montant de 500€, il devra débourser 146€ de sa poche. Ainsi, les retraités ayant de petits budgets vont être moins enclins à engager des frais de santé, car leur couverture est plus limitée à moins de pouvoir dédier un budget conséquent à leur assurance santé. Les Travailleurs non salariés ne sont pas non plus épargnés, surtout si ils sont en couple avec des enfants à charge. Ainsi, un couple d’indépendants avec deux enfants mineurs à charge se retrouvera avec une mutuelle à 80€ par mois environ et des remboursements parfois limités, notamment sur l’optique avec un reste à charge de 290€ sur une monture à 300€, et 21€ de reste à charge sur des soins courants d’un montant de 50€. Pour être mieux remboursée, cette famille devra opter pour une formule standard à minima à 127€ par mois voire premium à 259€ par mois.
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2 réponses à “Assurance Santé (Mutuelle) : une hausse des tarifs à prévoir pour 2024”
la sécu rembourse moins , les mutuelles vont augmenter leurs tarifs, le français moyen devra casquer, les zélites s’en fichent, mais il y a toujours des millions pour sauver la misère du monde; drole de pays
Je vais faire hélas le même commentaire que concernant la TH : l’Etat donne d’une main et reprend de l’autre…Je suis senior retraité et vais être durement impacté mais je m’y prépare tant qu’on vivra en Macronie.