Réduire de 95 % le temps de travail en garantissant 80 % de la récolte : de récents essais en matière de robotisation de la riziculture ont donné des résultats très prometteurs au Japon. Un pays refusant d’avoir recours à l’immigration pour faire face à son déclin démographique.
Le Japon aux avant-postes pour la robotisation
Depuis de nombreuses années, le Japon apparaît comme un pays en pointe en matière de développement de la robotisation dans différents domaines. Confronté à un déclin démographique, le pays du Soleil-Levant comptait, en 2020, plus de 20 % de sa population âgée de plus de 65 ans. Soit la proportion la plus forte au monde. Par ailleurs, les prévisions démographiques indiquaient alors qu’un Japonais sur trois aurait 65 ans ou plus d’ici 2030.
Pour résoudre cette équation complexe, le Japon a choisi de miser au maximum sur l’intelligence artificielle et la robotisation afin d’avoir recours le moins possible à de la main-d’œuvre étrangère avec la possibilité de parvenir à une automatisation de 27 % des tâches existantes d’ici 2030.
Plus récemment, c’est en matière d’agriculture que les innovations robotiques japonaises ont fait parler d’elle. Le 26 octobre dernier, le quotidien japonais The Asahi shimbun se faisait l’écho d’une première série d’essais concluants concernant des robots capables de prendre en charge la culture de plants de riz dans une rizière.
L’initiative, mise en place par le fabricant de robots Tmsuk Co. basé à Kyoto (Japon) a été réalisée en collaboration avec la ville de Nobeoka (comptant environ 120 000 habitants et située sur l’île de Kyūshū). Cette dernière cherche à récupérer de plus en plus de terres agricoles abandonnées en raison du vieillissement des agriculteurs.
Un temps de travail réduit de 95 %
En pratique, la société Tmsuk a mené ses essais de robotisation dans trois rizières. Le processus de création de lits dédiés aux semis a été remplacé par la dispersion de graines de riz par un drone directement sur les rizières. Les conditions dans chacun des champs sont contrôlées à distance, ce qui dispense les riziculteurs de se rendre fréquemment sur place pour surveiller leurs cultures.
Outre l’ensemencement, les tests ont également concerné le désherbage des rizières. En lieu et place des traditionnels canards parcourant les cultures pour les désherber, s’est substitué un robot terrestre dénommé « Raicho I » et fonctionnant à l’énergie solaire.
Quant aux premiers résultats, ils apparaissent concluants puisque cette robotisation a permis de réduire de 95 % le temps nécessaire à la culture tout en garantissant un niveau de récolte presque comparable.
À noter que la société Tmsuk travaille par ailleurs sur un autre robot dénommé « Raicho II » et dédié à la récolte du riz. Mais il n’est pas encore opérationnel pour l’instant.
Avant même cette future mise en service, ces premiers essais en matière de semi et de désherbage ont permis de réduire le temps de travail à 29 heures, contre 529 heures pour la culture manuelle. Dans le même temps, la production a atteint près de 80 % des 500 kg qui devraient être récoltés par la méthode conventionnelle. La qualité du produit s’est également avérée satisfaisante.
La prochaine étape du développement de la robotisation de la riziculture japonaise devrait désormais avoir lieu au cours du mois de novembre avec des essais de récolte dans une autre rizière par une faucheuse robotisée tandis que le robot « Raicho II » devrait bientôt faire ses débuts.
Au Japon, l’automatisation maximale de l’agriculture
À terme, l’ambition de l’entreprise japonaise et des professionnels de la filière rizicole locale est donc d’automatiser autant que possible tous les processus, de l’ensemencement à la récolte.
L’objectif est ainsi d’établir un modèle économique permettant aux agriculteurs de s’occuper de leurs champs tout en se consacrant à d’autres tâches pour leur entreprise, étant donné que les robots de Tmsuk peuvent être commandés à distance à l’aide d’ordinateurs et de smartphones.
En somme, une perspective beaucoup plus inspirante que le recours à de la main-d’œuvre immigrée pour réaliser ces tâches chronophages et éreintantes.
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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3 réponses à “Japon. Riziculture : le temps de travail réduit de 95 % grâce à la robotisation [Vidéo]”
C’est exactement ce que cherchent les globalistes : que les machines remplacent l’humain.
Je suis désolé, mais là il devraient utiliser un peu de main d’œuvre étrangère – je suppose chinoise.
les jaunes au chomage c’est tellement mieux
Les Japonais ont absolument raison dans la mesure où un robot effectue en général une tâche ingrate et peu valorisante,en permettant au personnel de se consacrer à des occupations plus interessantes.
Ou de se passer de ce personnel en s’evitant les problemes liés à la main d’oeuvre importée..
Confère la Suède