Dans la petite bibliothèque d’Auguste Bourdais, maire de Mont-Dol, se trouvait le livre de Chateaubriand : Mémoires d’Outre-Tombe et celui de l’abbé Descottes : le site merveilleux du MontDol. Leur lecture permet de découvrir l’existence des autels tauroboliques et d’un temple dédié au culte perse de Mithra. Les autels tauroboliques du Mont-Dol, élevés au sommet de ce tertre, ont toujours semblé mystérieux. Leur existence était connue mais peu expliquée. Grâce au relevé de l’abbé Rever, nous les découvrons à travers un manuscrit datant de 1819. Théotiste et Alfred Jamaux ont entrepris des recherches remarquables pour faire revivre et connaître le patrimoine exceptionnel du site historique de Mont-Dol. C’est à la fin de 1778 que trois amis découvrirent ce monument antique : Valentin Renoul, avocat, et deux prêtres du collège de Dol, l’abbé Rever, professeur de philosophie et l’abbé Leprince, professeur de rhétorique, tant aimé d’un élève qui se nommait François René de Chateaubriand. L’abbé René Leprince (1751-1782) est huit fois cité dans les Mémoires d’Outre-Tombe. C’est beaucoup. Après ses années de professorat, il fut nommé en 1781 curé de la paroisse de Samson-sur-Risle, sur l’estuaire de la Seine. Il y meurt l’année suivante, à peine âgé de 31 ans.
Quand en 1804, après un quart de siècle, l’abbé Rever revient de l’estuaire de la Seine – où il avait été envoyé à la suite de l’abbé Leprince fin 1783 – pour un séjour à Dol-de-Bretagne, il reste le seul survivant des trois découvreurs. Non intégré dans le clergé concordataire, il va se consacrer la fin de sa vie à l’archéologie et figure parmi les grands pionniers français de cette nouvelle science. S’il travailla surtout Normandie où il résida jusqu’à la fin de sa vie, Rever n’oublia jamais sa découverte de 1778 en baie du Mont-Saint-Michel, aux portes des pays de Dol et de Saint-Malo. Année après année, il a préparé la méticuleuse étude sur les autels tauroboliques du Mont-Dol : aux origines des observations archéologiques de Chateaubriand. Un voyage à Gap en 1812 sera pour lui l’occasion d’étudier les tauroboles de la vallée du Rhône. Dans ses notes, Rever parle souvent des antiquités de Lyon, des ruines de l’aqueduc, des objets déposés au musée de cette ville, mais aussi à Tain, à Die et Valence. C’est l’année suivante en 1813, qu’il a revu son « texte » sur les autels tauroboliques du Mont-Dol. Au début de 1814, il se rendit à Paris avec la réduction d’un autel et un mémoire qu’il réussit à lire à l’Institut.
Kevin LOGNONÉ
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