La collection La sagesse des mythes, contes et légendes s’élargit. Après la mythologie grecque, elle explore désormais de nouveaux horizons : de grands récits fondateurs européens (Lancelot…), mais aussi la Bible. Le premier volume est consacré à Adam et Ève.
Au commencement, il y avait les ténèbres. Dieu dit « Que la lumière soit ». Et la lumière fut. Dieu créa alors les animaux, les végétaux, le ciel, les étoiles… Ensuite, Dieu créa Adam, l’homme à son image, et le plaça dans le jardin d’Eden. Mais il lui interdit de manger les fruits de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal. Comme Dieu considérait qu’il n’était pas bon pour l’homme d’être seul, il créa Eve, la femme, façonnée à partir d’une côte d’Adam. Le couple vivait heureux dans le jardin d’Éden. Mais Ève succomba à la tentation du serpent. En voulant avoir accès au Savoir et devenir ainsi l’égale de Dieu, elle mangea le fruit défendu et en donna à Adam, qui en mangea à son tour. Ainsi avaient-ils enfreint la règle édictée par Dieu.
Chassés du jardin d’Eden, Adam et Ève deviennent de simples mortels. Ils portent le fardeau du péché originel. L’homme doit trouver de la nourriture à la sueur de son front et la femme, qui passe sous la domination de l’homme, doit enfanter dans la douleur. Ils ont deux fils, Caïn et Abel. Caïn est paysan et Abel berger. Lorsque Caïn présente en offrande des fruits de la terre et Abel les premiers-nés de ses moutons, Dieu préfère ces derniers. Caïn, jaloux, tue Abel. C’est le premier meurtre de l’humanité. Dieu condamne Cain à errer sur la terre. Caïn fonde la première ville grâce à une descendance nombreuse.
Initiateur de la série La Sagesse des mythes, le philosophe et ancien ministre de l’Éducation nationale Luc Ferry imagine la trame de chaque tome mais ne le scénarise pas. C’est Clotilde Bruneau qui crée chaque scenario ainsi que les dialogues. Pour cette collection, depuis 2016, a adapté plus de 40 albums à un rythme soutenu.
Dans Adam et Eve, elle rappelle que c’est la désobéissance d’Adam et Ève qui, dans la religion chrétienne, est la cause du péché originel. Elle insiste sur le rôle de Satan, qui prend la forme du serpent du jardin d’Éden. Mais elle aurait pu approfondir davantage encore la psychologie des personnages.
Gianenrico Bonacorsi, dessinateur italien déjà auteur des albums Dionysos, Sisyphe & Asclépios, Romeo et Juliette et Carmen propose un style très classique. La mise en couleurs de Jean-Luc Simon le met en valeur. Les tons pastel, issus d’une colorisation numérique, sont bien adaptés aux scènes se déroulant dans le jardin d’Éden.
Les couvertures de cette collection sont réalisées par un seul dessinateur, Paolo Grella, afin de garantir une cohérence visuelle. Mais bizarrement, Adam et Ève en couverture ne ressemblent pas à ceux de l’album !
Comme dans tous les albums de cette collection, un dossier de Luc Ferry analyse le thème du mythe présenté. Luc Ferry explique que dans la religion chrétienne, le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, l’ange déchu qui s’oppose à Dieu. Il rappelle que dans le Notre-Père, prière la plus répandue parmi les chrétiens car enseignée par Jésus lui-même à ses apôtres, le mal dont on supplie le Père de nous délivrer n’est pas constitué de nos péchés quotidiens : il est le diable ou le Malin. Par sa crucifixion et sa résurrection, Jésus lui-même délivre l’homme du péché. La Rédemption est ainsi la réponse au péché originel.
Adam et Ève : La Genèse, 46 pages, 14,95 euros. Editions Glénat.
Kristol Séhec.
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4 réponses à “Adam et Eve, la bande dessinée qui dévoile l’origine diabolique du mal.”
Dans le Cathéchisme enseigné par mon Curé, on m’a plutôt fait comprendre que le « péché originel » c’était plutôt « jouer au docteur avec Eve » que « croquer la pomme ».
Monsieur Ferry est un chrétien de Foi profonde, c’est pourquoi il rabaisse la Sainte Ecriture en la Genèse au niveau d’un mythe comme et avec les autres ; scandaleux ; blasphématoire que cette nouvelle profanation dans la ligne d’Ernest Renan : toute la Bible toute l’Ecriture est la Parole de Dieu on la lit avec respect et dévotion car une chose est ce qu’elle est et n’est pas autre chose et on ne met par sur le meme plan la Verité et l’erreur Les Bretons c’est Feiz ar Breiz : il y a de saintes colères.. c’est aussi dans l’Ecriture
Ce ne sont que de pures légendes qui ont réussi à asservir l’humanité pendant des siècles !
L’Eglise ne nie pas que la Genèse est inspirée en partie de récits antérieurs, mais ce qui compte c’est le message NOUVEAU qui est annoncé : la REDEMPTION après la CHUTE. Vous parlez d’asservissement alors que le personnage central de la foi chrétienne est Jésus qui n’est qu’AMOUR. Suivre le Christ c’est aimer Dieu et par là tous les hommes, MÊME VOUS, à cause de Jésus. Bonne journée !