L’Allemagne souhaite renforcer la surveillance de ses frontières pour lutter contre l’immigration illégale et la criminalité des passeurs en introduisant des contrôles temporaires aux frontières avec la Pologne, la République tchèque, et la Suisse, en réponse à une augmentation significative de l’immigration clandestine.
Les frontières allemandes davantage surveillées
Il y a du nouveau concernant la politique migratoire allemande ces derniers jours. Lundi 16 octobre, le ministère allemand de l’Intérieur a notifié auprès de la Commission européenne sa volonté de mettre en place « des contrôles temporaires aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse ». Une décision qui est conditionnée par l’aval de Bruxelles.
Selon le quotidien allemand Die Welt, la frontière avec la Suisse doit être contrôlée pendant dix jours dans un premier temps. Selon le ministère fédéral allemand de l’Intérieur, les contrôles frontaliers peuvent être prolongés de deux mois au maximum. Auparavant, il existait déjà un plan d’action commun avec la police des frontières suisse, qui permettait à la police fédérale d’effectuer des contrôles également sur le territoire suisse.
Jusqu’à présent, il n’existe des contrôles fixes qu’à la frontière avec l’Autriche (depuis 2015), mais ils doivent faire l’objet d’une demande semestrielle auprès de l’UE. À ce titre, la prolongation de six mois de ces contrôles à compter du 12 novembre 2023 a également été annoncée le 16 octobre.
Ces derniers mois, l’immigration clandestine a nettement augmenté aux frontières orientales de l’Allemagne. La police fédérale a enregistré une nette augmentation des entrées, notamment via la Pologne et la République tchèque, mais aussi via la Suisse. L’objectif est donc désormais de rendre l’immigration illégale plus difficile et de lutter contre la criminalité des passeurs.
L’annonce des contrôles aux frontières à Bruxelles est « plus que nécessaire », a déclaré le député et porte-parole pour les affaires intérieures Alexander Throm (CDU) au journal Welt. « Mais elle nécessite alors obligatoirement l’introduction de contrôles fixes aux frontières – tout le reste n’a pas de sens ». Selon lui, le ministre fédérale de l’Intérieur Nancy Faeser ne doit pas s’arrêter à mi-chemin.
Immigration : des chiffres alarmants en Allemagne
Sur le plan pratique, Nancy Faeser a précisé dans le communiqué de son ministère qu’un « paquet de contrôles fixes et mobiles » sera mis en œuvre « de façon flexible et selon la situation ». Aussi, nombreux seront les voyageurs transfrontaliers à ne pas être confrontés à ces contrôles.
Cette décision du ministère allemand de l’Intérieur intervient alors que les chiffres de l’immigration clandestine dans le pays sont alarmants. Depuis le début de l’année 2023, l’Allemagne a ainsi enregistré l’arrivée de 98 000 migrants illégaux sur son sol. Soit d’ores et déjà plus que les 92 000 clandestins recensés sur l’ensemble de l’année 2022…
D’autre part, et sans prendre en compte les réfugiés ukrainiens, l’AUEA (Agence de l’union européenne pour l’asile) a indiqué au début de ce mois d’octobre que l’Allemagne avait reçu en 2023 plus de 200 000 demandes d’asile. Ce qui constituait une hausse d’environ 74 % par rapport à la même période en 2022, le pays enregistrant la troisième hausse la plus importante parmi les États membres de l’UE.
Quant à l’argument avancé auprès de la Commission européenne pour obtenir sa validation de ces contrôles aux frontières, Berlin s’est appuyé sur un article de la réglementation de Schengen permettant, en cas « de menace sérieuse à l’ordre public ou à la sécurité intérieure », d’introduire pour une période limitée des contrôles intérieurs aux frontières.
La nécessité d’une « lutte déterminée contre les passeurs »
De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a récemment concédé que « le nombre de personnes qui viennent actuellement chez nous est trop élevé » à l’occasion de la présentation des mesures pour accélérer les expulsions de migrants déboutés de l’asile.
Pour l’AfD, cette annonce ne va pas assez loin. « Le ministre de l’Intérieur Faeser doit enfin faire suivre ses annonces d’actes. La campagne électorale est terminée, il est maintenant temps de mettre les promesses en pratique – et pas à moitié », a demandé Leif-Erik Holm, député de l’AfD au Bundestag.
« Nous avons maintenant besoin de contrôles fixes en temps réel, surtout aux frontières avec la Pologne et la République tchèque, d’une ligne dure en matière de refoulements et d’une lutte déterminée contre les passeurs et l’immigration illégale ». La lutte contre l’immigration de masse incontrôlée doit désormais avoir « la priorité absolue », a souligné Leif-Erik Holm.
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4 réponses à “Allemagne. Le retour des contrôles aux frontières face à la hausse de l’immigration clandestine”
Toujours la même rengaine …..
Entre-temps, par les passoires que sont les frontières européennes, s’infiltre toute la misère du monde dont personne, vraiment personne à moins d’être un barjot, n’en a besoin, ni le désire …
Du plomb pour les passeurs et la valise pour les clandestins
tiens l’allemagne sort , un tout petit peu, du déni de réalité
Les forces de l’ordre qui ont été mis aux frontières ont manqués pour défendre la capitale qui a subit la furie des pro Hamas.