En France, ils sont rarement mis en avant mais occupent pourtant une place essentielle dans le domaine sportif : quel est le profil des nombreux bénévoles consacrant parfois beaucoup de temps et d’énergie pour faire vivre les clubs et associations sportives hexagonaux ?
Bénévoles des associations sportives : qui sont-ils ?
Jouant un rôle prépondérant dans la vie associative française, les bénévoles du domaine sportif évoluent pourtant généralement dans l’ombre des acteurs professionnels de chaque discipline. Quelles sont les particularités de ces individus qui s’engagent gratuitement ? Les modalités de leur engagement diffèrent-elles de celles des bénévoles impliqués dans d’autres domaines ? C’est sur ce terrain assez méconnu du bénévolat qu’une publication de l’Injep (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire) dévoilée le 5 octobre et réalisée à partir des données (collectées en 2021 auprès de 10 332 Français de 16 ans et plus) de l’Enquête nationale sur l’engagement associatif et les dons (ENEAD) met un coup de projecteur.
Tout d’abord, les bénévoles, dans le domaine sportif, sont en général plus jeunes que la population française en général : environ la moitié des bénévoles sportifs a moins de 45 ans, tandis que ce chiffre s’élève à 38 % pour les bénévoles d’autres secteurs associatifs et à 45 % pour les non-bénévoles. L’âge s’avère être le facteur déterminant le plus significatif dans le choix de s’engager dans le bénévolat sportif : avec des caractéristiques similaires, lorsque la personne est âgée de 65 ans ou plus, ses chances d’être bénévole au sein d’une association sportive plutôt que dans un autre secteur diminuent de 19 points par rapport à un individu de moins de 25 ans. Cette constatation semble cohérente avec la tendance générale à la diminution de la pratique sportive avec l’âge.
Le bénévolat sportif, une affaire d’hommes ?
Autre caractéristique du bénévolat dans le domaine sportif, il présente une prédominance masculine. Alors que les femmes représentent 55 % des bénévoles dans d’autres secteurs associatifs, leur présence n’est que de 46 % dans le sport. De plus, le fait d’être une femme diminue de 9 points la probabilité de s’engager en tant que bénévole au sein d’une association sportive plutôt que dans un autre domaine.
Par ailleurs, les responsables des associations sportives sont nettement plus âgés que les simples bénévoles. En effet, 63 % des responsables d’associations sportives ont plus de 45 ans, tandis que ce chiffre est de 42 % pour les bénévoles ordinaires. Néanmoins, ils demeurent plus jeunes que leurs homologues dans d’autres secteurs, où en moyenne 74 % des responsables ont 45 ans ou plus. Les hommes occupent également une proportion plus élevée parmi les responsables, représentant 60 % des dirigeants associatifs du secteur. Il est important de noter que cette tendance n’est pas spécifique au domaine sportif, car les responsables associatifs dans d’autres secteurs sont également plus souvent des hommes.
D’autre part, être parent représente un facteur significatif qui accroît considérablement les probabilités de s’impliquer en tant que bénévole dans le domaine sportif. On observe dans ce dernier une nette prévalence de bénévoles qui partagent leur foyer avec un ou plusieurs enfants. Cette situation concerne 41 % des bénévoles actifs dans le sport, alors que ce chiffre est de 26 % pour les autres bénévoles et de 32 % pour les Français non engagés en tant que bénévoles. À caractéristiques équivalentes avec d’autres bénévoles, le fait de vivre avec au moins un enfant dans le foyer augmente de 11 points la probabilité de choisir le secteur sportif pour s’engager en tant que bénévole plutôt que de s’orienter vers d’autres domaines. Un constat qui apparaît comme cohérent avec celui réalisé précédemment, à savoirs la jeunesse des bénévoles sportifs. Il peut également être attribué à la motivation supplémentaire des parents à s’investir bénévolement dans le club où leurs enfants pratiquent une activité sportive.
Point à relever également, parmi les bénévoles sportifs, 38 % déclarent que l’un de leurs parents ou proches a été impliqué dans une association lorsqu’il était jeune. Ce chiffre est 7 points supérieur à celui des autres bénévoles et 20 points de plus que celui des individus non engagés en tant que bénévoles au sein d’une association.
Quelles motivations au bénévolat sportif ?
La publication livre aussi des enseignement concernant la situation socioprofessionnelle des bénévoles sportifs. Parmi ces derniers, 46 % disposent d’un revenu net mensuel pour leur foyer atteignant au moins 3 000 €, tandis que ce pourcentage s’établit à 38 % pour les bénévoles œuvrant dans d’autres secteurs associatifs et à 31 % pour les individus qui ne sont pas engagés en tant que bénévoles.
À caractéristiques égales, il apparaît que le niveau de revenu joue un rôle déterminant dans le choix de s’investir en tant que bénévole dans le domaine sportif. En effet, avoir un revenu mensuel net de 3 000 € ou plus est associé à une probabilité accrue de 15 points de choisir le bénévolat au sein d’une association sportive plutôt que dans un autre secteur. Cette observation s’accorde avec le constat que les personnes disposant de ressources financières plus élevées ont tendance à maintenir un rythme plus régulier de pratique sportive.
De plus, les bénévoles du secteur sportif présentent également un niveau d’éducation plus élevé, avec 56 % d’entre eux détenant un diplôme supérieur au baccalauréat. En comparaison, ce chiffre est de 53 % pour les bénévoles dans d’autres secteurs associatifs et de 39 % pour les non-bénévoles. Cependant, une fois que l’on prend en compte d’autres caractéristiques individuelles, il apparaît que le niveau de diplôme ne semble pas influencer la probabilité de choisir le bénévolat au sein d’une association sportive plutôt qu’un autre secteur.
Enfin, en ce qui concerne les motivations des bénévoles français pour s’investir dans le domaine sportif, la recherche de convivialité apparaît comme la première des raisons (63 %). Viennent ensuite, et assez loin derrière, le plaisir de pratiquer ou d’enseigner un sport puis la volonté de se rendre utile en aidant des personnes en difficulté.
Il faut rappeler en dernier lieu qu’en France, le bénévolat est une ressource cruciale puisque 86 % des associations n’emploient pas de salarié.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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