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Troidigate, Inès Léraud et Algues Vertes : Une affaire qui ne donne pas franchement envie d’apprendre le Breton ?

Le Troidigate continue !

Pour rappel, le « Troidigate » est le bras de fer qui oppose la journaliste agricole Inès Léraud à son éditeur (Le Temps éditeur) à propos de la traduction en breton de son ouvrage « Algues Vertes, l’histoire interdite ». Breton local contre breton unifié, caprices des uns et des autres, querelles de virgules et d’accents, toutes les petites obsessions et médiocrités du mouvement breton y passent !

Sans développer plus avant les dernières passes d’armes entre Le Temps éditeur et Inès Léraud qui, en gros, s’accusent mutuellement de forfaitures, nous ne pouvons que faire quelques constats :

– Toute cette affaire ne donne vraiment pas envie d’apprendre le breton !

On apprend, en effet, en suivant les débats, qu’il existe un breton trégorrois, un breton du kreiz Breizh, un breton léonard, un breton unifié, un breton avec des apostrophes, un breton sans apostrophe, populaire, non-populaire, etc…

Quel breton apprendre au final pour une personne tentée par l’apprentissage du vieil idiome armoricain ?

Ridicule ! Tout cela est ridicule et d’ailleurs corrobore bien ce que nous constatons à Breizh Info : nous publions, en effet, des articles en breton depuis deux ans et tout ce que certains lecteurs trouvent à faire sur les réseaux sociaux est de relever les éventuelles fautes que ces textes contiennent ici et là ! Car le petit milieu du breton est comme ça : il n’écoute pas ce que son interlocuteur a à dire, il essaye de trouver des fautes de grammaire dans les propos d’autrui ! Le breton n’est plus une langue, c’est un concours d’élocution et une dictée de Bernez Pivot.

Votre serviteur a commencé à apprendre le breton à la fac de Rennes 2. En sympathisant avec les professeurs et certains étudiants plus avancés que d’autres, c’est à peu près ce que nous entendions quotidiennement : « untel fait des fautes ». « Son breton est truffé de gallicismes », etc… Le monde du breton est constitué d’une classe aristocratique de petits marquis conversant dans une langue châtiée et affichant sans vergogne leur dédain face à une plèbe de tâcherons. De l’éternel apprenant plus ou moins doué à l’instituteur mis trop tôt dans une classe sans avoir pu parfaire sa maîtrise de la langue. D’où un jugement permanent et un focus mis sur le niveau de breton et non pas sur la pertinence du discours. Pire encore : dans certaines associations issues du mouvement breton, la compétence principale demandée n’est pas d’être un bon secrétaire ou un excellent comptable mais d’être un bon bretonnant éventuellement titulaire de quelques compétences autres.

Comment ne pas prendre pour exemple cette association dédiée au breton où un employé s’est vu mis à l’écart dans la salle de pose car si son niveau professionnel donnait toute satisfaction, son niveau de breton laissait encore à désirer ? D’où la tentation pour certains de ne plus essayer de parler breton, par peur d’être moqué. De quitter le navire et d’utiliser exclusivement le français. Car étrangement dans le mouvement breton, l’aristocratie brezhouneg pardonnera plus facilement à un francophone pur et dur qu’à un brittophone laborieux !

Le breton est ainsi passé du statut de « langue des ploucs », du petit peuple paysan et marin de Basse-Bretagne à idiome sacré d’une classe supérieure de bobos élus du Dieu Bescherellec installée majoritairement dans les villes de Haute-Bretagne.

Petite variante à cette règle : une classe de néo-ruraux, souvent installés dans le Kreiz Breizh ou le Trégor intérieur entretenant une fausse relation de proximité avec les bretonnants traditionnels. Généralement coiffés comme des dessous de bras, fringués en Pygmées de la lune, alternatifs quinoa et fatalement gauchistes, ceux-ci jouent aux champions du « breton populaire » face au « breton unifié » ou « roazhono-naoneg » des bobos rennais. Mais la petite comédie ne trompe personne et ceux-ci sont, au final, tout aussi ridicules, faux, sectaires et traîtres que leurs équivalents urbains.

Ces brezhouneg néo-ruraux se retrouvent d’ailleurs actuellement autour du livre « Callac de Bretagne ou les obsessions de l’extrême-droite française d’Erwan Chartier. Pourtant, les néo-ruraux brezhounego-bobos ont, parfois, quitté les villes pour les mêmes raisons que leurs homologues dits « d’extrême-droite » : l’insécurité et le « vivre-ensemble » ! Mais ça, dans ces milieux, il ne convient que de l’avouer uniquement qu’en petits comités… Car le néo-rural brezhouneg milite pour l’immigration mais plutôt… chez les autres ! Ou alors juste après 20h en écoute sur RKB ! A Callac, l’installation de migrants c’était très bien notamment et surtout si l’on n’habitait pas Callac, en gros.

Quoi qu’il en soit, cette affaire n’aura vraiment pas poussé le breton moyen à apprendre le breton. Et constituera un avertissement pour tous ceux qui veulent éditer du breton à l’avenir : choisissez bien votre traducteur et renseignez-vous avant pour savoir si celui-ci pratique le « breton populaire de Basse-Cornouailles » ou le « Roazhouneg à filiation Preder teinté de haut-vannetais » ! Les auteurs en breton ont déjà du mal à trouver des éditeurs et les éditeurs à vendre des livres, ceux-ci pourront désormais remercier Inès Léraud et ses amis pour cette difficulté supplémentaire !

– N’allez pas poser du carrelage chez Inès Léraud !

Car Inès Léraud est la nouvelle passionaria des néo-ruraux brezhouneg. A ce titre, le moindre petit problème avec cette demoiselle entraînera-t-elle désormais une enquête de Splann et un déluge sur les réseaux sociaux ?

Le travail effectué par Inès Léraud sur les algues vertes était du bon travail, nous le reconnaissons aisément. Les articles de Splann en Bretagne sur l’agro-business étaient également le résultat d’enquêtes fouillées. Mais le focus Télérama-France Inter mis sur mademoiselle Léraud a visiblement fini par monter à la tête de son entourage. Ainsi, les artisans du Kreiz Breizh sont prévenus : vous faites du carrelage chez Inès Léraud, prévoyez un contrat de 35489605 pages bien détaillé car le moindre carreau de travers ou non posé de manière « traditionnelle » à la façon du Trégor maritime entraînera une enquête par Splann sur votre entreprise et les liens que vous entretenez avec la mafia du ciment et la Trilatérale !

Ah et puis, là aussi, nous souhaitons bonne chance aux éditeurs qui souhaiteront travailler avec Inès Léraud désormais !

– Splann aura perdu du crédit… et des créditeurs !

Le collectif de journalistes Splann aura perdu un certain crédit dans cette histoire ! Agissant comme le bras armé d’Inès Léraud pour une histoire, au final, strictement privée, les journalistes associés sont désormais vus comme une cour zélée bourdonnant autour de mademoiselle. De surcroît, les méthodes d’investigation employées sont mises à nue et ce n’est pas forcément folichon

« Procès de Moscou », « interview bidonnée », les méthodes interpellent ! A cela s’ajoute les critiques contre le film « Les Algues Vertes », notamment celles formulées par le maire d’Hillion sur la manière dont il est représenté dans le scénario, sans parler de la tentation pour certains élus de la même commune d’attaquer le film de Pierre Jolivet. Tout cela commence à faire beaucoup ! Puisque Splann, Inès Léraud, Pierre Jolivet, la BD, le film, les traductions, tout cela est visiblement plus ou moins la même personne morale. Partageront-ils les critiques également après avoir partagé l’indignation ?

Et surtout ces méthodes rappellent que « gauchisme » rime souvent avec « stalinisme » et que les soit-disant « coolos » bobo ruraux écolos gentils sont, en vérité, beaucoup moins « bienveillants » que leur image veut le faire croire.

Ecoeurés par la tournure du « troidigate », certains acteurs du mouvement breton ont ainsi annoncé qu’ils ne renouvelleraient pas leur don à Splann. Splann aura donc perdu du crédit et des créditeurs. Grand chelem ! Même la débonnaire artiste Clarisse Lavanant fait part de son écoeurement face à la situation. Et, au regard des critiques à l’encontre des « pismigerien » (chipoteurs, coupeurs de cheveux en quatre) pas sûr que Splann, Inès Léraud, voire même Tugdual Carluer ne sortent gagnant de l’affaire ! Car même dans le milieu breton pourtant bien gauchiste, Inès Léraud et sa cour commencent sérieusement à lasser !

A Breizh-Info, nous sommes curieux de savoir comment cette histoire va se terminer ? Par la mort des éditions An Amzer ? C’est à peu près ce que souhaite Inès Léraud à travers ses communiqués. Car si An Amzer doit refaire une impression de « Bezhin Glas » avec les apostrophes au bon endroit, c’est très exactement ce qui va se passer. Bravo !

Au final, quand mademoiselle Léraud, lassée de jouer à la petite maison dans le Kreiz Breizh reprendra le train Brest-Paris pour aller bosser à Libération ou à France Inter, nous les Bretons auront un éditeur en moins et un peu de bordel en plus. Et sûrement toujours autant d’algues vertes. Bel héritage mademoiselle Léraud !

Mathurin Le Breton
Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “Troidigate, Inès Léraud et Algues Vertes : Une affaire qui ne donne pas franchement envie d’apprendre le Breton ?”

  1. jojo dit :

    J’avoue ne pas avoir bien compris l’histoire… comment l’autrice et l’éditeur de la BD ont ils pu ne pas se mettre d’accord sur la traduction avant la publication ???

    Pour le reste, en tant que bas-breton qui n’a pas eu la chance qu’on lui enseigne la langue bretonne et l’apprend tout seul à l’âge adulte, merci à breizh-info pour ses articles en breton, merci à Splann pour ses dossiers founis en breton et à tout ceux qui créent des contenus en breton. Il ne faut pas oublier que la langue en phase de « survie ». Il faut en effet motiver les gens à apprendre et utiliser la langue, et pour cela qu’ils fassent des fautes ! Les erreurs sont la marque de l’apprentissage. De plus c’est bel et bien son usage qui définira les normes grammaticales et orthographiques à mesure que la langue gagnera (ou pas) du terrain. Pas l’inverse. Serait-ce une déformation inspirée par l’attitude linguistique française ? Ce doux pays incapable de réformer sa langue écrite depuis deux siècle, ce pays qui méprise les autres parlers « français » en amérique ou en Afrique.

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