Alors que les hôpitaux breton sont confrontés à des difficultés croissantes mettant en danger la population, la gestion administrative de ceux-ci entraine parfois quelques conclusions tranchantes. Ainsi pour l’hôpital de Fougères, la Chambre régionale des Comptes vient-elle de publier un rapport qui évoque « Un établissement confronté à des difficultés structurelles imposant un réexamen de son positionnement »
Voici les conclusions résumées :
Afin d’être en mesure d’engager des investissements et d’améliorer l’accueil des patients, le centre hospitalier de Fougères (CHF) doit redresser sa situation financière, nettement dégradée en conséquence notamment d’une activité fortement concurrencée par le secteur rennais et manifestement trop large au regard du bassin de vie local. Une situation financière marquée par un déficit budgétaire structurel et un endettement important Le CHF connaît une situation financière consolidée (budget principal et budgets annexes) structurellement déficitaire, dont le cumul atteint 10 M€ de 2017 à 2021 et ce, en dépit d’aides de l’agence régionale de santé (ARS) qui ont représenté quelque 6 M€ sur cette période.
Confronté à des difficultés de recrutement de plus en plus prononcées, ainsi qu’à la crise sanitaire, le CHF a notamment été contraint de recourir de plus en plus largement à l’intérim, tant pour ses personnels médicaux que non médicaux, dont le coût cumulé de 2017 à 2021 s’est élevé à 13,1 M€
La dégradation des résultats qui en résulte, conjuguée à un endettement élevé (34,8 M€ en 2021), contraignent l’établissement à devoir solliciter l’autorisation de l’ARS pour toute nouvelle demande d’emprunt. Cette situation justifierait que les mutualisations soient renforcées dans les domaines médicaux, logistiques et techniques avec le centre hospitalier des Marches de Bretagne, avec lequel il partage sa direction. Un établissement de taille moyenne, à l’offre de soins très large et dont l’activité est fragilisée par la concurrence rennaise Le CHF subit une forte concurrence de l’offre de soins du centre hospitalier universitaire (CHU) et des structures privées rennaises. Son activité médicale est en baisse et apparaît fragilisée.
Ainsi, seule l’activité de médecine, notamment en gériatrie, s’avère excédentaire, celles liées à la chirurgie et à l’obstétrique étant à l’inverse largement déficitaires, avec pour cette dernière un nombre d’accouchements qui ne cesse de décliner. Par ailleurs, l’activité de soins ambulatoire, bien qu’en progrès, demeure en-deçà des standards observés pour les établissements de même strate.
Et la cour des comptes de conclure : « L’avenir du CHF repose donc sur la bonne adéquation de ses activités à sa taille et ses possibilités matérielles, financières et humaines. Il doit donc résolument s’inscrire dans une démarche prospective, sur la base d’une analyse des centres de coûts et dans le cadre de la pérennisation de filières de soins au niveau du territoire de santé, sous l’égide du CHU de Rennes et du groupement hospitalier de territoire (GHT), qui s’avère déjà essentiel pour compenser ses difficultés de recrutement de praticiens titulaires »
Tout le rapport est à lire ici
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