Au soir des sénatoriales, le RN fait son retour au Sénat avec trois élus, dont Aymeric Durox en Seine-et-Marne, le premier sénateur francilien de l’histoire du parti. Celui qui est aussi professeur dans le public et élu d’opposition à Nangis, une commune de l’est de la Seine-et-Marne sur la ligne de chemin de fer Paris – Mulhouse, entre Gretz et Longueville, signe ainsi une victoire inespérée pour son parti, dans une zone qui reste encore franchement défavorable. Nous l’avons interviewé.
Breizh Info : Aymeric Durox, pouvez-vous nous expliquer votre élection ?
Aymeric Durox : la Seine-et-Marne est certes en région parisienne, mais c’est un département historiquement à droite, gaulliste. Il y a une forme de remplacement : LR perd un siège, nous en gagnons un. Je suis aussi à la tête de la fédération depuis plus de 7 ans, investi depuis près de huit ans, ça permet de faire connaissance avec nombre d’élus locaux.
Breizh Info : vous avez présenté une liste avec de nombreux transfuges de la droite classique ?
Aymeric Durox : Six sur huit exactement [dont Joël Pachot, maire de Villuis], moi même j’ai été à l’UMP entre 2004 et 2006 ; j’ai pris ma carte au RN en 2015, à l’époque, tout le monde m’est tombé dessus, mais j’ai persévéré et cette élection prouve que j’ai fait le bon choix. Cela me permet aussi de dire aux élus locaux qui sont de droite, j’ai été comme vous mais j’ai évolué. Ça les rassure.
Breizh Info : vous espériez avoir combien de voix ?
Aymeric Durox : De l’ordre de 350. On en a fait 413.
Breizh Info : est-ce que vous savez d’où viennent vos voix ?
Aymeric Durox : tout l’est de la Seine-et-Marne. On est dans le top 10 des départements les plus peuplés d’Ile-de-France, et en 2022 on apporte plus de voix à Marine le Pen aux présidentielles que des départements qui sont beaucoup plus mis en avant par les médias comme des bastions du RN, comme le Vaucluse. Avec ces dynamiques, aujourd’hui, les circonscriptions 2, 3, 4, 5 et 6 paraissent gagnables pour le RN en 2027.
Breizh Info : que faites-vous dès ce lundi ?
Aymeric Durox : dès ce lundi, j’envoie une lettre pour demander ma mise en disponibilité [de l’enseignement] pendant six ans.
Breizh Info : vous êtes professeur d’histoire géographie depuis 10 ans ; en 2022, les professeurs ont voté à 25% pour Marine le Pen ; qu’est-ce qui les pousse à faire ce choix électoral selon vous ?
Aymeric Durox : le programme de Marine le Pen défend l’école républicaine, souhaite des programmes qui mettent la France à l’honneur, et par ailleurs les professeurs en ont ras-le-bol des salaires très faibles, de la perte d’autorité, de sens. Ils veulent tout essayer pour sauver leur métier et leur vocation, et pourquoi pas le RN ?
Breizh Info : en dix ans, l’enseignement hors contrat confessionnel ou non a explosé – le nombre d’écoles a doublé, le privé se porte aussi très bien tandis qu’un nombre croissant de parents fuient les établissements scolaires publics. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
Aymeric Durox : Les parents fuient les problèmes de l’enseignement public, le manque d’encadrement, l’insécurité croissante – ils ont perdu confiance dans l’école. Les parents veulent protéger leurs enfants et c’est une réaction que je comprends. Ils cherchent aussi moins de diversité. Si ces problèmes profonds ne sont pas réglés, la fuite des élèves vers le privé et le hors-contrat ne pourront que s’intensifier.
Breizh Info : Quel est votre programme ?
Aymeric Durox : Au Sénat, je vais m’investir dans la commission Education. Je vais aussi m’attacher à défendre le statut des élus, leurs prérogatives, face à la Macronie, qui a coupé la taxe d’habitation sans la compenser en dotations globales de fonctionnement, et qui cherche à faire fusionner les communes dans des intercommunalités géantes. Ils oublient que les villages de France, c’est la France.
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe
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2 réponses à “Aymeric Durox (RN) : « Au Sénat, je vais m’investir dans la commission Education » [Interview]”
Depuis mon refuge de Villefranche sur mer face à la baie, rien à dire, sinon Bonne Chance Aymeric ! C’est bien dit, bien raisonné. Que le reste de l’Enseignement Francais en prenne graine !…
En 6 années sous la dictature Macron et Cie, sous dictats des USA, la France aura baissé en tout. Ecole au 26 ème rang mondial, manque de professeurs partout, social et hôpitaux, soins dans un délabrement ou on manque de tout. Dette de 4’200 milliards irremboursables en comprenant tous les déficits les pertes reportées et les budgets déficitaires, soit au 2ème rang mondial derrière les USA. Economie en baisse de plus de 35%, inflation à 25% et 120% en énergie, plus de 12’000 faillites tout secteurs confondus. Chômage de plus de 6 millions de personnes, car il faut compter celles et ceux sortis des statistiques, étudiants dans une misère effroyable, 10 millions de pauvres, centralisation abominable démesurée dans les villes au lieu du contraire, faire une France Fédérale, une administration délabrée qui va nul part, bref un effondrement général de la France on le constate tous les jours partout dans tous le médias. La priorité devrait être l’éducation l’avenir de nos enfants et du pays. Les élus des 2 chambres sont plus intéressés par leurs très haut salaires pour aller dans le sens du pouvoir, que par l’intérêt du bon fonctionnement de la France. Un président coucou sans enfants donc, n’a aucune intention de revaloriser l’éducation d’une génération, trop égoïste trop égocentrique parlant pour ne rien dire, faire le beau à l’UE, avec des rêves irréalisables. Son dernier discours cite » dans 3 ans nous aurons réduit de 80% notre emprise carbone et pollution » une utopie de folie puisque mettre des pompes à chaleur de partout dans toutes les cités et les grandes villes, des voitures électriques qui polluent plus, c’est impossible pas avant 30 ans au minimum. Ce monsieur est un doux rêveur utopique qui va nul part.