Avec très peu de films rentabilisés dans les salles malgré des aides publiques en augmentation et des films français attirant de moins en moins de spectateurs, le Centre national du cinéma (CNC) est dans le viseur de la Cour des comptes.
Cinéma Français : une « exception culturelle » onéreuse
Combien coûte aux contribuables hexagonaux le soutien public au cinéma français ? Une question qu’il était plus que temps de poser et sur laquelle la Cour des comptes s’est récemment penchée. Mercredi 20 septembre, cette dernière a dévoilé un rapport mettant en exergue le gros manque de rentabilité du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), entité dépendant du ministère de la Culture.
Si le secteur du cinéma a bénéficié d’enveloppes conséquentes pour survivre à la crise sanitaire avec la fermeture des salles obscures mais également pour s’adapter à l’arrivée des plateformes de streaming telles Netflix, le rapport de la Cour des comptes met les professionnels face à une réalité : trop nombreux sont les films soutenus financièrement à ne pas attirer suffisamment de public dans les salles de cinéma françaises.
Le document en question ne porte pas sur la seule gestion du CNC depuis la crise du Covid-19 mais sur plus d’une décennie (2011-2022). Pour autant, le premier président de la Cour des comptes (et ancien ministre socialiste) Pierre Moscovici s’est montré très bienveillant avec le Centre national du cinéma en déclarant lors d’une conférence de presse que celui-ci « remplit sa mission avec beaucoup de points positifs »…
Moins de 20 000 spectateurs pour un tiers des films Français
Dans son rapport, la Cour des Comptes enjoint toutefois le CNC à accomplir des progrès dans sa gestion financière ainsi que dans la performance du système d’aides. Dans les faits, le rapport indique que la part de financement public dans les films français est passée de 20 % à 28 % entre 2012 et 2019.
Problème : au cours de cette même décennie 2010, les Français ont été de moins en moins friands de ces créations puisqu’un tiers des films français réunissait moins de 20 000 spectateurs en 2019, contre « seulement » un quart 10 ans plus tôt. En résumé, plus les aides de l’État au cinéma français ont augmenté, moins les spectateurs ont fréquenté les salles…
Aussi, parmi ses recommandations, la Cour des comptes estime qu’il est temps de réexaminer cette politique d’aide. Un système qui se révèle être par ailleurs très complexe puisque, comme le soulève également le rapport, le secteur du cinéma français comptait 120 aides différentes en 2021. Des aides qui étaient au nombre de 88 en 2011. Pour être exhaustifs, notons qu’une revue générale des aides avait été entamée par le CNC en 2020. Mais elle n’a toujours pas abouti pour l’instant.
Parmi les films soutenus, seulement 2 % de rentables
Par ailleurs, bien que peinant de plus en plus à rencontrer le succès auprès des spectateurs, le nombre de films d’initiative française produits a augmenté de 40 % en 18 ans, passant de 172 en 2001 à 240 en 2019. Une hausse qui a donc entraîné en conséquence une augmentation des aides publiques sélectives.
Face à un manque de recettes évident, Pierre Moscovici a expliqué : « Nous ne disons pas qu’il y a trop de films, ni que la rentabilité doit être le seul critère, puisque le CNC est là pour permettre au cinéma d’échapper à cette logique de l’argent. Mais une rationalisation pour plus d’efficience est souhaitable. » Une rentabilité jugée manifestement accessoire par le président de la Cour des comptes… lorsqu’il s’agit de l’argent des contribuables.
Côté rentabilité justement, seulement 2% des films soutenus par l’avance sur recettes, « l’aide la plus emblématique au cinéma d’auteur » note Europe 1, sont rentabilisés en salle, selon les calculs de la Cour des comptes. Cette dernière ne prenant pas en compte leur exploitation ultérieure.
Ainsi, ce plaidoyer pour davantage de rigueur dans la gestion financière et la gouvernance semble s’imposer comme une évidence lorsque l’on prend en compte les montants gérés par le CNC. Comme le synthétise le quotidien Les Échos, « en 2022, le CNC a versé 675 millions d’euros de soutiens publics, accordé son agrément sur des crédits d’impôt à hauteur de 545 millions d’euros et collecté 778 millions d’euros de taxes affectées (taxes sur la billetterie, sur les services de télévision et sur la vidéo). »
De plus, la Cour des comptes a également affirmé dans son rapport que le CNC disposait actuellement d’une trésorerie jugée « disproportionnée » avec des provisions atteignant 1 milliard d’euros en 2022 et ayant augmenté plus vite que l’activité. Aussi, la mise en place d’un commissariat aux comptes pour encadrer la gestion du Centre national du cinéma est préconisée.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Cinéma. Toujours plus coûteux pour les contribuables, les films français de moins en moins populaires”
vu les navetons en circulation pas étonnant ! que les metteur en scene fassent du barbie avec parc d’attraction a suivre que diable !! des films d’intellos en somme 😆😂
Vu la rareté de vrais bons films français…pas étonnant !
Chic! Enfin cette semaine à l’affiche un film avec Lucchini…et un avec Pierre Niney !!…
Exceptés quelques bons acteurs et réalisateurs, on voit des scénaris lamentables, des acteurs de séries B que l’on retrouvent ici ou là dans des séries d’ un niveau affligeant et une façon de filmer pas terrible…..alors aller payer un parking et une place chère au ciné, ça ne tente plus grand monde….