Le coup politique du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez lors de la réunion du Conseil de l’UE de mardi s’est déroulé exactement comme prévu.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui occupe actuellement la présidence tournante de l’UE tout en menant des négociations délicates pour obtenir un nouveau mandat en tant que premier ministre de son pays, a profité de sa position au sein de l’UE pour forcer le Conseil « Affaires générales » à débattre de l’inclusion du catalan, du basque et du galicien dans la liste des langues officielles reconnues de l’UE.
Cela permettrait aux députés européens de débattre dans ces langues et rendrait obligatoire la traduction des documents et des débats de l’UE dans ces langues. Ces trois langues sont parlées dans les régions correspondantes, sont enseignées dans les écoles de ces régions et sont reconnues comme langues « co-officielles » par les gouvernements régionaux. Les affaires nationales se déroulent entièrement en espagnol, bien que le Sénat puisse utiliser les langues co-officielles dans les débats, étant donné que l’organe a une base plus territoriale pour la répartition des sièges au Sénat. Cependant, les sénateurs ne profitent que rarement de cette opportunité.
Mais le pays est dans une situation difficile, car les élections de juillet ont abouti à un parlement sans majorité. La formation d’un gouvernement nécessitera toutes les voix, et celles des indépendantistes catalans, en particulier celles du parti régional Junts Per Cat, dirigé par le député européen et fugitif espagnol Carles Puigdemont, seront déterminantes.
L’une des conditions posées par M. Sánchez était de demander à l’UE de reconnaître les langues co-officielles de l’Espagne, à savoir le galicien, le catalan et le basque. Ce n’est pas la première fois que l’Espagne soumet cette question à Bruxelles. Elle a fait la même demande en 2010 et a reçu un refus catégorique. Les indépendantistes espagnols citent l’exemple de la Suisse, qui n’est pas membre de l’UE, et qui possède trois langues officielles.
Les indépendantistes, en particulier en Catalogne, ont entamé une action concertée pour remplacer l’espagnol par la langue régionale après la chute du régime franquiste
L’Espagne, représentée par José Manuel Albares, ministre en exercice des affaires étrangères, de l’Union européenne et de la coopération, a assuré aux autres ministres des affaires étrangères que son pays paierait toutes les dépenses supplémentaires de l’UE liées à cette nouvelle proposition, qu’elle était « bonne pour l’Europe » et conforme aux « objectifs de multilinguisme » énoncés à l’article 3 du traité sur l’Union européenne, et a même soudainement proposé de « donner la priorité au catalan » et de laisser les deux autres langues pour plus tard. Néanmoins, le Conseil des Affaires générales a reporté le débat jusqu’à ce qu’il dispose de données, de rapports des services des institutions et de plus de clarté. Le Conseil n’a pas fixé de date pour reprendre la question, et il est possible qu’il ne le fera jamais mais ce qui semble importer à M. Sánchez est de pouvoir retourner à Madrid et négocier un second mandat en tant que premier ministre espagnol, après avoir répondu à une exigence catalane.
Les langues régionales sacrifiées sur l’autel du clientélisme politique en quelque sorte…
A noter qu’en Espagne, les langues régionales sont désormais autorisées à être utilisées dans la chambre basse du parlement espagnol, le Congrès des députés, qui compte 350 sièges. Bien que M. Sánchez ne soit que le premier ministre intérimaire du pays, son parti a réussi à obtenir la présidence du Congrès des députés lors du premier ordre du jour du nouveau parlement, une position qui lui donne le pouvoir sur une grande partie des opérations du congrès. A leur arrivée, les députés ont trouvé sur leur bureau des appareils de traduction simultanée.
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4 réponses à “L’Espagne demande à l’Union Européenne de reconnaître les langues catalane, galicienne et basque – L’UE botte en touche”
ho les gars c’est la mondialisation aujourd’hui pas de régionalisme ! ursula a dit : streng verboten !! arh !
Il n’y a pas plus important actuellement ??
Qu’est-ce qu’ils ont dans le cerveau ? Aveugles ? Sourds? Au choix, les 2 je pense !!
Que l’Espagne botte elle aussi en touche cette Europe sous influence de l’anglais et des USA pour justement affaiblir notre si belle Europe. Les USA n’arrivent même pas au tiers de la cheville de la culture des Etats Européens. Ils ne pensent que guerre armement et culture de leur beurre de cacahouète et checkup. L’UE suit comme un toutou ce nivellement par le bas, avec guerre et armes qui vont nul part. Il serait temps de déclarer les langues officielles des pays d’être reconnues par l’UE. Ce serait la moindre des politesses d’une ouverture d’esprit et du respect des peuples des nations, dans une Europe continentale fédérale.
Depuis les années 30, les USA ont dépassé la culture des États européens, grâce à sa puissance et son argent, en attirant notamment les esprits brillants, d’Europe et d’ailleurs.
À l’Europe, il ne reste qu’un patrimoine.
Exceptionnel certes, mais qui n’est plus soutenu que par une infime minorité d’Européens.
Mais en terme de culture contemporaine, l’Europe ne produit plus grand chose.
Exemples français : Daft Punk est célébré à l’instar d’une Edith Piaf alors que ce n’est qu’un (médiocre) recyclage de la musique pop américaine (même la pop anglaise qui avait su dépasser la pop américaine, bénéficiant de la langue commune, pendant des décennies est moribonde) ou le film The Artist qui pastiche le muet hollywoodien en ignorant les pourtant plus grandioses muets européens de l’époque (notamment allemand).
A comparer avec l’influence culturelle du Japon, de la Corée, bientôt de la Chine (Liu Cixin est l’auteur de SF le plus en vu de nos jours).
Ou de la petroculture des pays du Golfe ayant pris le relais de l’image du luxe tout en se basant sur une religion totalitaire séculaires et sa langue impérialiste arabe.
Que pèse l’Europe là-dedans ?
Et même l’Occident, parce l’influence culturelle américaine est de nos jours la queue de la comète.
D’où l’importance de conjuguer les micro-cultures régionales pour conserver une spécificité et espérer des jours meilleurs.