Le Conseil d’État belge a suspendu la décision de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration de ne pas accueillir les demandeurs d’asile masculins isolés dans les structures d’hébergement dédiées, ces dernières étant par ailleurs déjà saturées.
Le Conseil d’État belge au secours des migrants
En Belgique, les clandestins peuvent compter sur le Conseil d’État pour leur venir en aide. Tandis que les structures d’hébergement destinées aux migrants sont déjà saturées dans le pays depuis plusieurs mois, le quotidien belge néerlandophone De Standaard a rapporté, le 13 septembre dernier, une information qui ne devrait pas contribuer à soulager le système d’asile du pays…
En effet, le Conseil d’État, soit la cour administrative suprême de Belgique, a suspendu, le même jour, la décision de la secrétaire d’Etat belge à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V) de ne pas accueillir les demandeurs d’asile masculins isolés dans le réseau d’accueil régulier de Fedasil (agence responsable de l’accueil des demandeurs d’asile en Belgique). Une mesure qui fut mise en œuvre le 29 août dernier.
À l’origine de cette décision du Conseil d’État belge, la demande de suspension urgente de la mesure introduite voilà quelques jours par huit associations, dont l’Ordre des barreaux francophones et germanophones et Vluchtelingenwerk Vlaanderen.
Sur son site, la cour administrative suprême Belgique a ainsi communiqué : « Le Conseil d’État juge, à ce stade de la procédure, que cette décision ne respecte pas le droit à l’accueil conféré à tous les demandeurs d’asile par la loi du 12 janvier 2007 ».
« Tout le monde a le droit d’être reçu » en Belgique
Pas spécialement réputée pour sa fermeté en matière de politique migratoire et régulièrement critiquée sur ce plan par les nationalistes flamands du Vlaams Belang, Nicole de Moor n’a pas été surprise de la décision du Conseil d’État. Dans une interview accordée au quotidien belge Het Nieuwsblad avant que ne soit rendue la décision en question, elle a déclaré : « Je ne me fais pas d’illusions. Le Conseil d’État dira que tout le monde a le droit d’être reçu ».
Pour autant, la secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration semble, cette fois-ci, vouloir se montrer un peu plus combative sur le sujet que par le passé : « Mais ce n’est pas parce que le Conseil d’État le dit que nous avons soudain des milliers de places supplémentaires pour tout le monde. Ma politique ne changera donc pas : la priorité absolue va aux familles et aux enfants », a-t-elle ainsi ajouté.
Combativité ou impuissance ? Le ton est davantage celui de la résignation que de la résistance au cabinet de la secrétaire d’État, où l’on concède que l’annulation de la mesure de Nicole de Moor ne changerait rien à la situation de saturation des structures d’accueil en Belgique.
Geen plaatsen op overschot. Schorsing Raad van State zorgt niet dat we opeens wel plaats hebben voor iedereen. Mijn beleid zal dus niet veranderen: absolute prioriteit gaat naar gezinnen en kinderen.
— Nicole de Moor (@Nicole_demoor) September 13, 2023
Une facture record pour l’hébergement des migrants
En pratique, environ 2 000 demandeurs d’asile ne peuvent actuellement pas accéder aux structures d’hébergement en Belgique dont les quelque 34 200 places sont saturées en permanence ou presque avec un taux d’occupation oscillant autour de 95 %.
Pour sa part, l’ancien secrétaire d’État à la migration et actuel député flamand Theo Francken (N-VA) estime que l’interdiction de Nicole De Moor, qu’elle soit annulée ou non, ne va pas assez loin. Sur Twitter, il a déclaré qu’il ne « devrait pas y avoir d’arrêt d’accueil pour les demandeurs d’asile masculins, il devrait y avoir un arrêt d’asile temporaire pour tout le monde. […] Laissez aux personnes sur le terrain le temps de reprendre leur souffle. La Belgique ne peut pas tout absorber à elle seule ».
Quant aux dépenses engendrées par cette politique d’accueil des clandestins extra-européens en Belgique, rappelons que l’exécutif belge avait annoncé, au premier trimestre 2023, la création de plus de 2 000 places d’accueil supplémentaires en plus des 8 000 existantes. Cette augmentation des capacités d’accueil des migrants ayant déposé une demande d’asile en Belgique a un coût : au mois de janvier 2023, les nationalistes flamands du Vlaams Belang rappelaient que le budget fédéral destiné à l’accueil des demandeurs d’asile pour 2023 avait atteint le niveau historique de plus de 703 millions d’euros. Sans qu’aucune politique destinée à endiguer cet afflux ne soit envisagée…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Immigration. En Belgique, les clandestins peuvent compter sur le Conseil d’État…”
Il y a donc pire que chez nous dans la négation par des instances non élues de réalités auxquelles elles substituent des décisions qui dans les faits s’avèrent évidemment inapplicables. Nous sommes décidément dans un monde de fous sur bien des plans. L’immigration en est actuellement le symbole le plus visible, mais la religion écolo n’est pas loin derrière.