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Pologne. Krzysztof Bosak : « Nous sommes favorables à la sécurisation des frontières extérieures de la Pologne face à l’immigration extra-européenne illégale » [Interview]

Alors que la campagne pour les élections législatives du 15 octobre 2023 est en cours, Lionel Baland a rencontré pour Breizh-info, en Pologne, les deux co-présidents de la Konfederacja Wolność i Niepodległość (Confédération pour la Liberté et l’Indépendance) Krzysztof Bosak et Sławomir Mentzen. Krzysztof Bosak, qui nous avions interrogé en 2022, nous a accordé un nouvel entretien.

Selon les sondages d’opinion, le parti conservateur au pouvoir, Droit et justice, et ses alliés ne disposeront plus ensemble, à l’issue du scrutin, d’une majorité au Parlement. La Confédération, de tendance politique nationaliste, pourrait donc jouer le rôle de « faiseur de roi » en décidant ou non de participer au futur gouvernement ou de le soutenir de l’extérieur.

les deux co-présidents de la Confédération Sławomir Mentzen et krzysztof bosak.

Breizh-info : Quelles sont les conséquences du départ de Robert Winnicki sur Ruch Narodowy (Mouvement national), dont il était le dirigeant et qui est une des composantes de la Confédération ? 

Krzysztof Bosak : Robert Winnicki a rencontré un problème médical cardiaque et a décidé, en conséquence, de se retirer et de ne pas se présenter lors des prochaines élections législatives. En tant que vice-président de Ruch Narodowy, j’en suis devenu automatiquement le dirigeant. Nous restons en contact. Il est en train de récupérer sa santé complète et nous attendons son retour, mais sa décision consiste à ne pas prendre part à ces élections.

Breizh-info : La Confédération a désormais deux co-présidents ? 

Krzysztof Bosak : Oui, cette décision avait été prise avant les problèmes cardiaques de Robert Winnicki. Cette idée d’établir une telle structure à succès émane de sa personne. Sławomir Mentzen est le dirigeant de Nowa Nadzieja (Nouvel espoir), un parti conservateur-libertarien, et je suis celui de Ruch Narodowy. Nous sommes tous les deux co-présidents de la Confédération pour la Liberté et l’Indépendance.

Breizh-info : La Confédération est constituée d’un élément supplémentaire, Korona (Konfederacja Korony Polskiej – Confédération de la Couronne polonaise). 

Krzysztof Bosak : Oui, son dirigeant, Grzegorz Braun, est membre du Conseil des dirigeants de la Confédération pour la Liberté et l’Indépendance.

Breizh-info : Et d’autres éléments ? 

Krzysztof Bosak : À côté des trois partis actifs à travers le pays, la Confédération compte aussi quelques personnalités politiques et activistes qui ne sont pas impliquées dans une de ces trois formations politiques et qui travaillent régionalement ou localement.

Breizh-info : Pourquoi Janusz Korwin-Mikke – que nous avions aussi interrogé l’année dernière – a-t-il quitté ses fonctions à la tête du parti Korwin rebaptisé depuis lors Nowa Nadzieja (Nouvel espoir) et désormais dirigé par Sławomir Mentzen ? 

Krzysztof Bosak : Janusz Korwin-Mikke est plutôt âgé et n’est pas totalement en forme du point de vue de sa santé. Il a considéré qu’il était peut-être mieux d’avoir un nouveau dirigeant pour son parti, avec une nouvelle énergie. Cela a été sa décision de transférer la tête du parti à un jeune camarade déjà membre de la direction de son parti Korwin. Lors de la convention nationale qui a intronisé Sławomir Mentzen, le parti Korwin est devenu Nowa Nadzieja (Nouvel espoir).

Breizh-info : Si le parti conservateur Droit et justice (PiS) et ses alliés, qui dirigent ensemble actuellement la Pologne, ne disposent pas à l’issue du scrutin du 15 octobre 2023 d’une majorité, votre parti, la Confédération, acceptera-t-il de prendre part à un gouvernement aux côtés de Droit et justice et de ses alliés ou de soutenir de l’extérieur un gouvernement constitué de ces partis ou éviterez-vous de coopérer avec eux ? 

Krzysztof Bosak : Nous déclarons que nous ne désirons pas prendre part à une coalition avec Droit et justice car nous sommes très critiques à l’encontre de leur gouvernement. Nous sommes fortement en opposition sur de nombreux sujets. Nous désirons changer la politique. Nous allons observer les résultats des élections et les évolutions qui suivent. Nous sommes prêts à être dans l’opposition, si nécessaire. Nous pouvons discuter avec tout le monde, mais nous ne désirons pas aller dans une coalition avec les gauchistes, ni avec les libéraux progressistes, ni avec Droit et justice.

Donc, ce qui arrivera après les élections n’est pas clair. Tout le monde est curieux et nous attendons aussi les résultats des élections.

Breizh-info : Peut-être que dans ce cas, Droit et justice, privé de votre coopération, devra alors gouverner avec des partis de gauche ? 

Krzysztof Bosak : Cinq groupements politiques siègent au Parlement : Droit et justice et ses alliés, la coalition autour de la Plateforme civique, le groupement autour du parti agrarien, celui autour de Lewica (Gauche) et la Confédération, donc le choix est plus large qu’entre Droit et justice d’une part et la gauche d’autre part.

Breizh-info : Les élections européennes auront lieu en juin 2024. Désirez-vous rejoindre un groupe au Parlement européen après celles-ci ? 

Krzysztof Bosak : Bien entendu, nous sommes prêts à aller au Parlement européen. Si nous disposons d’élus au sein de cette assemblée, nous coopérerons avec des partis politiques similaires, qui ont des programmes et des idées basés sur des principes tels que la liberté, l’indépendance, la souveraineté nationale, l’économie de marché libre, les valeurs traditionnelles, la sécurisation des frontières, … Nous déciderons si nous entreprenons des négociations avec un groupe existant ou en vue de prendre part à un nouveau groupe. Pour le moment, nous ne faisons pas de déclarations à propos du groupe que nous désirons rejoindre.

Breizh-info : Quelles sont les différences essentielles entre les idées développées, d’une part, par Droit et justice et, de l’autre, par la Confédération pour les élections législatives ? 

Krzysztof Bosak : Les différences sont nombreuses. Je peux concevoir que celles-ci ne soient pas connues à l’étranger, mais en Pologne, il est clair pour tout le monde qu’ils sont le gouvernement et que nous sommes l’opposition. De plus, ils représentent un mélange spécifique d’idées comme la social-démocratie en matière économique et un conservatisme modéré avec une politique, en pratique, pro-Bruxelles avec une rhétorique anti-Union Européenne et très pro-ukrainienne, tant vis-à-vis du gouvernement de Kiev que des réfugiés ukrainiens, et aussi favorable à l’immigration de masse sur le marché de l’emploi polonais. Ils sont pour l’ouverture des frontières à l’immigration légale de masse, non seulement originaire d’Europe de l’Est, mais aussi d’Asie. Nous sommes plutôt critiques envers l’immigration de masse, tout particulièrement en provenance des pays musulmans, de l’Extrême-Orient, d’Asie centrale et du Moyen-Orient.

Ils sont aussi très étatistes et désirent tout centraliser dans tous les domaines politiques. Par exemple, ils ont introduit de nombreuses propositions de loi afin de centraliser le système scolaire et de rendre plus difficile le fait de diriger des écoles indépendantes du gouvernement. Selon notre perspective, ils augmentent les taxes et la dette publique en introduisant de nombreuses nouvelles taxes, compliquant les règles juridiques, y compris celles issues de l’Union Européenne qu’ils ont introduites en Pologne d’une manière plus compliquée qu’elles ne le sont en imposant les obligations émanant de Bruxelles.

En quelque sorte, il s’agit, de mon point de vue, d’un gouvernement de centre-gauche avec une rhétorique plutôt conservatrice. Il doit aussi être souligné que le niveau de décadence et d’absence de moralité de leur establishment est très élevé. Ils utilisent l’argent public en tant que leur propre argent et les lois à leur propre avantage : ce que les entreprises, la justice et les citoyens doivent faire, … Nous y sommes fortement opposés car nous croyons en une société et un État libre avec des règles ordonnées et des institutions indépendantes. Ils ont aussi introduit en Pologne et soutenu à Bruxelles, depuis de nombreuses années, toutes les politiques énergétiques et climatiques de l’Union Européenne. Nous sommes très critiques par rapport à cela. Par exemple, le pacte vert pour l’Europe (European green deal), NextGenerationEU, les fonds de dette, Fit for 55, l’interdiction des voitures normales au carburant tout en rendant les voitures électriques obligatoires, le soutien à la limitation de l’utilisation de l’argent liquide et à l’argent digital. Nous considérons que leur gouvernement est faussement conservateur. Ils sont contre l’immigration illégale, mais très ouverts à l’immigration légale. Il s’agit donc d’un gouvernement internationaliste, pro-Union Européenne et progressiste en matière climatique et énergétique et très étatiste et centriste, contre le marché libre et même contre la liberté d’expression. Ils s’en sont pris à des organes de presse indépendants nous soutenant : la plus importante télévision conservatrice-libertarienne en ligne et le plus important site Internet de la même obédience ont été interdits par une agence spéciale gouvernementale. Cela n’est pas officiel, mais nous le savons par des bruits de couloir et le fait que ces médias ne fonctionnent plus et aussi par une décision de justice à ce propos affirmant que de telles pratiques sont illégales, mais ils n’en ont cure et ils font ce qu’ils veulent. Ce gouvernement ne représente pas les idées nationalistes polonaises conservatrices et favorables à la liberté. Il s’agit d’une sorte d’establishment de centre-droit et nous ne désirons pas faire avec eux quoi que ce soit.

Breizh-info : Mais ils sont opposés à la répartition des migrants à l’intérieur de l’Union Européenne. Ils ne désirent pas prendre les migrants arrivés en Italie. 

Krzysztof Bosak : C’est vrai. Il s’agit d’une des choses avec lesquelles nous sommes d’accords. Nous sommes favorables à la sécurisation des frontières extérieures de la Pologne face à l’immigration extra-européenne illégale en provenance du Belarus. Nous sommes aussi opposés au fait que l’Union Européenne essaye d’introduire en Pologne, en tant que réfugiés, des migrants illégaux.

Breizh-info : Par rapport à la guerre en Ukraine, Droit et justice est peut-être plus antirusse que la Confédération ? 

Krzysztof Bosak : Nous sommes tous les deux anti influence russe. Nous croyons que le niveau de rhétorique antirusse de Droit et justice n’a rien en commun avec la politique internationale pratiquée par le gouvernement, mais relève de la propagande. Par exemple, la société polonaise est très antirusse, donc ils développent une propagande dans ce sens mais, dans le même temps, ils ne font rien contre l’influence russe au sein de la société polonaise, par exemple à travers l’Internet, et ils n’arrêtent pas la livraison de carburant ou de charbon en provenance de Russie. Donc, au niveau de la politique et du commerce international, ils sont pragmatiques, mais du point de vue de la rhétorique, ils sont arrogants, agressifs et utilisent un discours très moral. Nous croyons pouvoir être plus antirusses, mais avec un discours plus réaliste et plus pragmatique. La différence ne porte pas sur la politique vis-à-vis de la Russie, mais par rapport à l’Ukraine et, peut-être aussi, par rapport aux États-Unis.

Breizh-info : Désirez-vous voir la Pologne fournir des armes à l’Ukraine ? 

Krzysztof Bosak : Peut-être pas autant que le gouvernement polonais ne l’a fait, car ils ont tellement fourni d’armes, qu’il n’y en a plus assez pour les soldats polonais et nous estimons que cela constitue une menace.

Breizh-info : Quelle est la différence entre les deux partis politiques à propos des États-Unis ? 

Krzysztof Bosak : Nous pensons que nous devons coopérer pragmatiquement et que cela doit être basé sur des intérêts justes et communs. Souvent, le gouvernement Droit et justice prend des décisions qui n’apparaissent pas comme pragmatiques, mais doctrinales. Il semble que tout doit être réalisé en ligne avec la politique et les désirs des États-Unis. Nous pensons que la Pologne, en tant qu’État indépendant, doit avoir des alliés, mais a aussi le droit de disposer de sa propre stratégie au niveau de la politique internationale et au sein de l’Union Européenne. Donc, nous ne sommes pas pro-américains, mais pragmatiques et nous pensons que nous devons coopérer avec tous les pays occidentaux et pas seulement les États-Unis, mais que cela doit être une coopération pragmatique basée sur des intérêts et des avantages pour les deux côtés. Elle ne doit pas être dogmatique ou doctrinale.

Breizh-info : Vous êtes opposés à l’euro pour la Pologne ?

Krzysztof Bosak : Très fortement, oui. Nous pensons qu’il s’agit d’une question d’indépendance du système financier et économique.

Breizh-info : Vous ne désirez pas voir la Pologne quitter l’Union Européenne ?

Krzysztof Bosak : Nous ne proposons pas cela car nous pensons que la société polonaise n’est pas prête et ne désire pas un tel changement. L’économie polonaise est désormais très intégrée dans l’économie Ouest-européenne et tout particulièrement à l’Allemagne. Nous sommes plutôt indépendants du marché unique européen et le marché européen est plutôt bénéfique pour nous. Plus de 80 % des personnes acceptent l’adhésion de la Pologne à l’Union Européenne. Donc ce n’est pas une question qui se pose au sein de la politique en Pologne. Nous développons plutôt des critiques en matière de nouvelles régulations, de nouvelles politiques et de propositions de nouveaux traités. Le vrai défi est de stopper cette nouvelle politique de l’Union Européenne et de sécuriser ce que nous avons toujours de notre souveraineté, de notre indépendance et de notre liberté.

Breizh-info : Après les élections européennes de juin 2024, est-il possible que votre parti se retrouve dans le même groupe au Parlement européen que le parti patriotique allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD) ?

Krzysztof Bosak : Pour le moment, nous ne commentons aucun acteur politique européen. Nous avons des points communs avec de nombreux partis et aussi quelques différences, comme toujours.

Breizh-info : Que pensez-vous de l’Intermarium ?

Krzysztof Bosak : C’est une belle expression lors de débats à propos de relations internationales. C’est un concept de coopération entre pays en Europe centrale et de l’Est, entre trois mers : Baltique, Noire et Adriatique. Nous devons coopérer, mais, bien sûr, un tel concept ne réduit pas les différences d’intérêts entre les nations et tous les problèmes que nous avons en politique internationale : différentes élites politiques, différentes cultures, différents intérêts, problèmes d’infrastructure, manque de capital pour de nouveaux investissements,… sont particulièrement importants dans l’Intermarium et nous sommes trop dépendants des marchés financiers et des gouvernements occidentaux, tant de l’Ouest de l’Europe que des États-Unis. En fait, les pays de l’Intermarium n’ont pas assez de capacité afin de développer cette coopération jusqu’à un niveau qui leur permette d’être, en tant que communauté, un acteur stratégique. L’idée est belle pour un journal intellectuel, mais pas, à mon avis, dans la vraie politique internationale.

Breizh-info : La Pologne accueille de nombreux réfugiés ukrainiens. Quelle est votre position à propos de la manière dont ils sont gérés par l’État, par exemple à propos de l’argent qu’ils reçoivent ?

Krzysztof Bosak : Nous avons une économie relativement bonne en Pologne. Nous avons besoin de travailleurs pour notre marché. Nous pensons que ces personnes n’ont pas à prendre de l’argent de l’État, qu’ils soient migrants ou réfugiés. Ils doivent travailler et gagner de l’argent, être des compétiteurs sur le marché du travail, prendre part à la vie sociale normale et apprendre le polonais s’ils désirent rester et certainement pas disposer d’un statut spécial dans la société. Nous sommes très similaires, très proches. Tous mes grands-parents sont originaires de territoires qui se trouvent actuellement en Ukraine. Nous n’avons pas besoin, à mon avis, d’une politique spécifique vis-à-vis des migrants ukrainiens.

Nous sommes critiques vis-à-vis du gouvernement qui développe beaucoup celle-ci, réalisant une sorte d’État-providence pour les migrants venant d’Ukraine. Ceux qui, parmi ces derniers, sont issus de zones dans lesquelles la guerre n’a pas lieu maintenant doivent décider s’ils veulent rester ici ou retourner, car la Pologne doit rester la Pologne et ne pas devenir une sorte de mélange entre la Pologne, le Belarus et l’Ukraine. Nous pensons qu’un certain degré d’immigration peut être bénéfique pour la vie sociale et économique, mais trop, c’est trop. Et maintenant, nous avons vraiment beaucoup de migrants ukrainiens au sein de certaines villes polonaises. Cela constitue un problème. Dans le centre de Varsovie, au sein de certaines entreprises et de nombreux restaurants, vous pouvez à peine parler avec quelqu’un en polonais.

Breizh-info : Des produits qui viennent d’Ukraine peuvent constituer, au vu de leur coût moindre de fabrication, un problème pour les agriculteurs polonais ?

Krzysztof Bosak : Pour comprendre le problème de l’économie polonaise après la décision d’ouvrir les frontières au commerce ukrainien, vous devez savoir que les entreprises agricoles ukrainiennes sont très internationales et très grandes. Il s’agit d’un secteur d’entreprises agricoles, alors que l’agriculture polonaise est basée sur de petites exploitations familiales, très nombreuses et très petites. Nous sommes, depuis des années, dans le cadre de régulation de l’Union européenne, qui a augmenté les coûts d’exploitation d’une entreprise agricole, et l’Ukraine n’est pas soumise à ces règles. Ses exploitations agricoles sont plus grandes et moins chères et produisent à moindre coût. Après l’ouverture des frontières, la situation a été un vrai désastre pour les agriculteurs et les hommes d’affaire polonais de ce domaine car les prix sont vraiment bas. Et il y a aussi, bien sûr, un grand problème d’infrastructure pour transporter tous ces biens de l’Ukraine vers l’Europe de l’Ouest ou vers les ports polonais ou allemands car tellement de ces biens, qui transitaient auparavant par la mer Noire vers les autres pays d’Europe ou vers les autres continents, sont transportés par camions et par trains, qu’il n’y a pas assez de ressources pour le faire.

Donc, la manière la plus facile de vendre ces produits était de le faire à une entreprise polonaise du secteur alimentaire et, à cause de cela, le marché alimentaire polonais s’est effondré en un an. Il s’agit d’un grave problème social et pour le gouvernement. La majorité de la population en Pologne désirait aider l’Ukraine, aussi en transportant ces marchandises. Mais personne en Pologne n’est intéressé par le fait de détruire notre économie et c’est ce que l’Union européenne a fait en donnant l’ordre d’ouvrir les frontières sans aucune exception. Nous avons connu cette situation durant une année. Le Premier ministre a ensuite interdit l’importation de produits venant d’Ukraine et maintenant cela est en train de se terminer car les pays de l’Union Européenne ne désirent pas que cette situation perdure car des prix bon marché sont plutôt bénéfiques pour ces pays, mais ceux-ci doivent comprendre la situation de la Pologne. Nous sommes le pays le plus proche de cette guerre et nous ne devons pas être détruits par des décisions économiques de l’Union Européenne à cause de ce conflit armé, car nous avons tellement aidé l’État ukrainien et les Ukrainiens, volontairement et sans recevoir d’ordres. Donc, ils ne doivent pas détruire maintenant notre économie en nous donnant des ordres afin de prendre des mesures allant dans ce sens. C’est une sorte de rendu pour ce que les Polonais ont donné (rire). J’ai été assez critique vis-à-vis des réfugiés ukrainiens, mais je dois souligner qu’un grand mouvement social s’est développé en Pologne afin de les aider et c’est pourquoi nous sommes plutôt critiques envers la politique du gouvernement polonais car cela n’était pas nécessaire. Nous n’avons pas eu longtemps de grands camps pour les réfugiés. Ceux-ci ont été hébergés dans des maisons polonaises en tant qu’invités par des centaines de milliers de familles. Il s’agissait d’un grand mouvement social, tout particulièrement de prendre des femmes et des enfants à la maison. C’était quelque chose de vraiment inhabituel, comme certaines nations d’Europe de l’Ouest ont aidé des Polonais au cours des années 1990. Lorsque nous avons rencontré des problèmes économiques et politiques à l’époque de la chute du communisme, il y a eu de grands mouvements parmi les nations occidentales afin d’aider les Polonais. Mais après ces mois d’aide volontaire inhabituelle, nous avons des problèmes politiques et économiques et nous devons également prendre soin de notre économie.

Breizh-info : Désirez-vous ajouter autre chose ?

Krzysztof Bosak : Je désire utiliser cet entretien afin d’envoyer mes salutations à tous les militants, activistes, électeurs et citoyens français qui croient aux principes de l’État indépendant, de la culture européenne indépendante, des droits des citoyens, de l’économie libre de marché, de l’intérêt national, de la tradition européenne, des valeurs chrétiennes et de la foi catholique, en nos pays européens et en une vraie coopération européenne entre nations civilisées indépendantes occidentales.

Propos recueillis par Lionel Baland

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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3 réponses à “Pologne. Krzysztof Bosak : « Nous sommes favorables à la sécurisation des frontières extérieures de la Pologne face à l’immigration extra-européenne illégale » [Interview]”

  1. patphil dit :

    heureux polonais qui vont pouvoir dire leur opinion puisqu’il y aura un référendum sur l’immigration!

  2. Frédéric dit :

    L’Europe de l’Est devient de plus en plus un paradis et l’Europe de l’Ouest un enfer. Bientôt les Européens de l’Ouest migreront vers l’Europe de l’Est.

  3. Spirou dit :

    Vous désirez livrer des armes à l’Ukraine ? Pas autant que le PIS car y en a plus assez pour se protéger de la Russie 🤡 les polacks sont des bouffons jusqu’au-boutistes. C’est ce qui fait leur charme. La Russie se fout éperdument de leurs bouffées de chaleur. Quant à l’immigration, le PIS à ouverts ses frontières à une immigration extra européenne en 2022 et on en voit déjà les séquelles à Varsovie. La Pologne c’est la France avec 10 ans de retard

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