Le système de santé s’effondre progressivement en Bretagne. Et cela depuis de nombreux mois, sans que les pouvoirs publics ne daignent réagir. Après les régulations fréquentes à Vitré, Fougères, Redon, et même jusque fin décembre à Carhaix, à Guingamp, la maternité et le service de chirurgie sont possiblement condamnés, définitivement.
Dans un communiqué, le syndicat Sud de l’hôpital de Guingamp dénonce le fait que la fermeture de la maternité et de la chirurgie pourrait bien être actée. « Le plan se déroule sans accroc et suit parfaitement les recommandations du rapport Rossetti, affirme le syndicat dans un communiqué. Les choses sont on ne peut plus claires : la maternité va devenir un centre de périnatalité, la suspension et la campagne de recrutement n’auront servi qu’à préparer psychologiquement à l’inévitable. Il n’y aura plus de permanence de soins : il ne sera plus possible de se faire opérer H24. Les urgences chirurgicales seront orientées vers Saint-Brieuc et Lannion. Le bloc opératoire va devenir un centre de chirurgie ambulatoire ».
De nouvelles manifestations devraient avoir lieu rapidement, et même le président de l’agglomération annonce ne pas vouloir laisser faire. Mais avec quels moyens et face à quelles puissances administratives, telle est la question.
Ailleurs, ça n’est pas mieux. A Rennes, le personnel de santé est à bout. A Saint-Brieuc, les quatre organisations syndicales de l’hôpital Yves-Le Foll ont appelé à une grève illimitée depuis le jeudi 14 septembre, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail des soignants et un dialogue social « inexistant ». Des syndicats qui dénoncent des conditions de travail fortement dégradées, un absentéisme élevé, des difficultés à recruter, et une qualité de soins qui plonge, avec des attentes de plus en plus longue, pour des opérations. Là encore, des actions sont prévues dans les prochains jours, notamment pour aller secouer la pieuvre administrative qu’est l’ARS, qui décide de tout concernant les hôpitaux bretons.
A Quimper, les personnels des urgences de Quimper ont fait valoir leur droit de retrait depuis mardi 12 septembre pour dénoncer des conditions de travail et d’accueil des patients inacceptables dans ce service. Concrètement, il n’y a pas assez de lits dans les services pour accueillir les patients du fait notamment de la fermeture des urgences de Carhaix la nuit, mais aussi d’une augmentation du nombre de patients arrivant aux urgences et qui se retrouvent à attendre des heures dans les couloirs, à la vue de tous, malades.
Mardi, « il y avait 57 patients aux urgences qui attendaient un lit, explique Loïck Le Houarner, secrétaire général de la CGT de l’hôpital de Quimper. Il y a en moyenne entre 13 et 20 patients qui attendent tous les matins aux urgences de pouvoir être hospitalisés après la nuit passée aux urgences. Ils attendent des lits dans les services de soins. Mardi dernier, il y avait une patiente qui attendait un lit depuis le samedi, ça fait quatre jours qu’elle était aux urgences dans l’attente de trouver un lit en hospitalisation. » peut-on lire sur France Bleu.
Le système de santé s’effondre de partout alors que les impôts, taxes, charges n’ont jamais été aussi élevés. Pour rappel, un allemand de de 57 ans, a été retrouvé mort dans sa voiture à Gassin (près de Saint Tropez) après avoir attendu plus de quatre heures aux urgences avant de quitter les lieux. Au moment où cet homme s’est présenté aux urgences, l’établissement hospitalier fonctionnait en « mode adapté å, c’est-à-dire qu’il ne prenait en charge que les personnes dont le pronostic vital était engagé, sur recommandation du Samu ou du Smur. Pas ce monsieur visiblement, qui est décédé quelques heures après, faute de soin dans un pays qui se prétend être une puissance mondiale.
Aux Sables d’Olonne récemment, il y avait foule, dès 5h du matin…pour attendre dans l’espoir d’avoir un rendez-vous chez un ophtalmo…8 mois plus tard.
Vous avez dit pays du tiers monde ? La honte…(et la colère)…
Tiers mondisation de la santé en France. Pour un service sanitaire en Bretagne ! [L’Agora]
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