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Sécession. Etats et sociétés parallèles : le Kibboutz

Une série d’articles vous fera découvrir les états et sociétés parallèles existant à travers le monde. Avec le délitement des sociétés et des institutions occidentales et la guerre ethnique qui s’annonce en Europe et en Amérique du Nord, il est instructif de comprendre comment certaines organisations ont réussi à mettre en place des administrations et des systèmes globaux parallèles au sein même d’états organisés et reconnus. De la simple mise en place de services sociaux pour une population déshéritée et abandonnée au proto-Etat, les situations sont fort différentes et recouvrent des réalités parfois surprenantes. Mais pourraient-elles être appliquées en France, pays sur-administrés s’il en est ? Notre rédacteur en chef, Yann Vallerie, a émis l’hypothèse de la « sécession créatrice » pour les autochtones de l’Hexagone. Rompant à la fois avec les grandes métropoles et avec la République française, créant, par le fait, un « bastion rural » où le Blanc -car il faut l’appeler ainsi désormais- pourra vivre selon ses règles, selon ses lois, selon ses coutumes, selon sa religion et selon sa ou ses langues. C’est dans cette perspective qu’il convient d’étudier ce qui se fait ailleurs. Car nombre de « sécessions » de ce type existent déjà à travers le monde et certaines pourraient correspondre, au moins partiellement, à nos situations.

Sécession. Etats et sociétés parallèles : le Hezbollah au Liban

Je vous propose ici de les découvrir…

Kibboutz, la possibilité d’un modèle ?

« Kibboutz »… le terme est tellement connu et a tellement embrassé le concept qu’il porte que le mot est devenu l’archétype d’un mode d’organisation communautaire d’essence utopique mais devenu réalité par la force des choses.

Car en Israël, il a existé et il existe encore toute sorte de kibboutz : la grande majorité sont des kibboutz « de gauche », alignés sur le Parti Travailliste israélien, les autres sont plutôt des kibboutz religieux occupant tout le champ des nuances de l’orthodoxie et de l’ultra-orthodoxie d’essence sioniste (car il existe également des ultra-orthodoxes anti-sionistes).

Nous n’allons pas ici refaire en détail l’histoire des kibboutz mais essayer de comprendre pourquoi cette initiative a marché en Israël et s’interroger si cette initiative est possiblement reproductible dans les pays d’Europe de l’Ouest dans le cadre dit des « communautés intentionnelles ».

Tout d’abord, le kibboutz n’est pas né de l’Etat d’Israël, fondé en 1948, mais du « Yishouv » palestinien, c’est à dire la communauté juive existant en Palestine avant la création d’Israël dans la Palestine ottomane (avant 1880) puis la Palestine mandataire (après 1880).

A l’époque, cette communauté de Juifs palestiniens est plutôt misérable. Pour les Juifs de la diaspora, elle représentait cependant une sorte de « présence mythique et pieuse » de Juifs sur la sainte terre d’Israël et c’est en ce sens qu’elle l’entretenait en tant que communauté religieuse marginale et centrée sur l’étude de la Torah grâce à des dons. Bien loin d’être des fermiers, ces Juifs autochtones sont donc, à l’époque, avant tout des religieux (qu’on qualifierait aujourd’hui d’ultra-orthodoxes) priant sur la terre promise pour l’ensemble des communautés juives mondiales.

Aujourd’hui, il ne resterait en Israël qu’une seule famille issue de cet « ancien Yishouv » : les Zinati, originaires de la ville de Peki’in dans le nord de l’actuel Israël qui est aujourd’hui, paradoxe de l’Histoire, une ville à majorité Druze. On considère que les Zinati sont sur la terre d’Israël depuis l’époque du Second Temple (construit entre -516 et +70) ! Une paille !

Mais revenons à nos kibboutzim (pluriel de kibboutz) : à la fin du XIXè, avec le développement de l’antisémitisme en Europe de l’est et les menaces qui pèsent sur leur sécurité, les Juifs ashkénazes commencent à concevoir le projet sioniste de « retour en Terre Promise ». Une première Alyah dite « Alyah des fermiers » à lieu en 1881, principalement de Juifs russes et roumains mais également yéménites. Cette première vague fonde des colonies agricoles devant les yeux médusés des Juifs religieux pour qui le travail masculin est quasiment un péché !

A partir de juillet 1882, le flux des Juifs principalement européens ne cessera de se tarir et transformera profondément le Yishouv jusqu’à en fait un proto-Etat juif.

En 1910 fut fondé Degania Alef, le premier kibboutz, sur des bases politico-religieuses très à gauche. Ironie de l’histoire : en 2007, Degania Alef a décidé de se privatiser. Fini l’utopie socialiste, les enfants qui vivent nus, les salaires égaux et la mise en commun des moyens de production, désormais chacun est propriétaire de sa maison, doit s’habiller et, si possible, se trouver un travail salarié ou indépendant !

Au fur et à mesure de l’expansion des Kibboutz, plusieurs modèles furent expérimentés : il existe des kibboutz urbains et des kibboutz dans le désert, des kibboutz socialistes, des kibboutz religieux, des kibboutz agricoles, industriels et, désormais, des kibboutz fondés sur les nouvelles technologies.

Il a existé des kibboutz où les enfants étaient séparés de leur parents et « appartenaient à la communauté » qui les élevait sans rapport de filiation donc et des kibboutz où la famille était le centre du projet.

Certains kibboutzim ont élaboré des systèmes de mutuelles sociales très développées et ont réussi à être de vraies communautés agricoles autonomes, d’autres ont été des enfers car mal gérés ou soumis à des dictateurs communautaires ou des règles communistes donc inhumaines. L’arrêt des subventions publiques dans les années 70 a, de toute façon, permis une épuration au sein du système des kibboutzim et ne sont resté que les plus solides et les plus sérieux. Pendant longtemps, le kibboutz aura cependant été, pour l’Israélien moyen, l’archétype du lieu où l’on s’ennuyait (le kibboutz était souvent dans des zones arides et reculées) et où l’on était soumis à un collectivisme pesant, un entre-soi sans la moindre intimité, dans une société israélienne qui découvrait l’individualisme.

Sans les kibboutz et les moshav (nous y reviendront plus loin) cependant, l’Etat d’Israël ne serait jamais devenu une puissance agricole et technologique.

Reste la question : l’expérience des kibboutz est-elle implantable en Europe Occidentale et plus particulièrement en France ?

Il y a bien eu, en France, de 1960 à 1963, la tentative d’implanter un kibboutz. Non pas par une communauté juive mais par une communauté dissidente du jansénisme ! Le groupe religieux fermé, « la Famille » (sur lequel nous reviendrons dans un article ultérieur) a, en effet, à cet époque connu une scission désirant créer un kibboutz à Pardaillan dans l’Hérault. Formé de parisiens n’y connaissant rien à la terre, cette expérience à l’Israélienne aura fini par péricliter, même si une « scission de la scission » aura réussi à implanter une communauté à Malrevers, en Haute-Loire. Aujourd’hui, cette communauté d’une centaine de membres poursuivant une activité liée aux vêtements de luxe est au centre d’accusations de maltraitances envers enfants.

Le kibboutz est il-donc viable en France ?

La volonté de fer des Juifs s’installant dans le Yishouv puis en Israël avait beaucoup à voir avec la situation qu’ils vivaient alors en Europe. Les pogroms à l’est dans la fin du XIXè puis le traumatisme de la Shoah ont fait que les pionniers n’avaient guère le choix, à part celui d’émigrer aux USA, ce qui ne correspondait nullement aux idéaux socialistes des premiers kibboutz. De plus, les Juifs avaient l’expérience ou le souvenir de la vie en ghetto, c’est à dire en société fermée dans un environnement jugé hostile. Il faut également se rappeler que le kibboutz était une « expérience totale » : un médecin lituanien parlant le russe et habitué à un style de vie confortable et à un pays froid pouvait se retrouver du jour au lendemain une fourche à la main par 40°c à l’ombre, habitant une cabane construite à la hâte et partagée avec des Bulgares et des Yéménites avec qui il ne pouvait que bredouiller un hébreu à peine acquis tout en ne voyant ses enfants que deux heures le matin et deux heures le soir ! Le médecin lituanien savait, cependant, qu’il n’avait guère le choix : c’était ça ou le retour au pogrom !

Beaucoup d’Européens enthousiastes à vivre l’expérience du kibboutz sont pourtant revenus chez eux au bout de deux mois où ont immigré dans des pays plus accueillants… alors que certains avait soldé leur vie en Europe pour faire leur Alyah !

Qui, aujourd’hui en France, serait capable de tels sacrifices ?

Il existe, par contre, la version « light » du kibboutz : le moshav. Les moshavim sont officiellement des villages couplés avec une « coopérative à fonctions multiples ». Là, pas de vie en commun, mais une mise en commun des moyens de production. En gros, un GAEC amélioré. A la seule différence que, tout comme les kibboutz, les moshav forment des communautés physiques plus ou moins exclusives. Dans un village breton, vous pouvez avoir 15 maisons dont 4 sont associées dans un GAEC, alors que les adhérents des moshav sont tous regroupés dans un village exclusif où chacun à sa maison, sa famille et sa vie autonome, mais où tous travaillent à la coopérative.

C’est peut-être ce modèle qui serait plus adapté à la situation française : une communauté groupée autour d’un projet central, qu’il soit agricole, artisanal ou industriel (une petite usine d’aluminium, de production de savons, de vêtements ou une brasserie pourrait constituer le centre d’un moshav breton ou français) avec implantation dans un village délaissé comme il en existe des milliers.

Ce village pourrait ensuite se développer en interne autour d’une école, d’une église, d’une exploitation agricole, d’un commerce. Tout en se gardant de toute tentative de collectivisme.

Bien entendu, comme les kibboutz ou les moshav, ce genre d’expérience doit se fonder sur une idée de départ, un « projet communautaire » : la langue (un village existe en Finistère où la seule langue parlée et autorisée est le breton), la religion, le besoin de retrouver une homogénéité culturelle et ethnique ou tout cela à la fois !

Des communautés de ce type existent, notamment en Occitanie. Animés par des rescapés de 68, type communauté du Larzac, on les retrouve sur les contreforts des Cévennes ou sur certains causses. Mais ces babas-cools vivent parfois d’allocations et de trafics de cannabis (bio !). Dans certains coins, on les surnomment même les « zozos ». Certains projets agricoles sont plutôt bien gérés mais ne présentent plus beaucoup d’aspect strictement communautaires.

L’utopie d’une « communauté intentionnelle », installée dans un village rural et prospère où les enfants pourraient jouer en toute sécurité et, pourquoi pas ?, seraient élevés dans une langue régionale et où leurs parents s’occuperaient en commun de tout l’aspect public : éclairage, voirie, taille des arbres, sécurité, énergie, le tout dans une ambiance apaisée et culturellement homogène reste donc à créer !

Sécession. Etats et sociétés parallèles : « Médecine pour le Peuple », la contre-société médicale du PTB belge

Crédit photo : Wikipedia Commons

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Une réponse à “Sécession. Etats et sociétés parallèles : le Kibboutz”

  1. Gaï de ROPRAZ dit :

    L’idée (Vous l’appelez « l’utopie ») d’une communauté intentionnelle sur le Larzac ou ailleurs, c’est ouvrir les portes grandes à l’immigration Arabo-Africaine. De ce fait, vous allez créer des régions totalement envahies par cette plèbe qui forcement vont créer non-lieux totalement interdits à tout Blanc-Chrétien.

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