Pays basque. Un cinquième collège immersif en langue basque ouvre à Saint-Pée-sur-Nivelle

Au Pays basque, un 5e collège immersif

Au même titre qu’en Bretagne, le travail pour l’enseignement de la langue basque est un combat de longue haleine au Pays basque nord, où les bonnes volontés se confrontent elles aussi à un État central et à son ministère de l’Éducation nationale voyant d’un mauvais œil ce type d’initiatives…

Alors, lorsqu’un nouvel établissement scolaire dédié à l’enseignement immersif voit le jour, un tel événement s’apparente toujours à une petite victoire.

C’est ainsi qu’à Saint-Pée-sur-Nivelle, commune des Pyrénées-Atlantiques comptant environ 7 000 habitants, la fédération d’apprentissage immersif en langue basque Seaska a ouvert son cinquième collège lundi 4 septembre (et par la même occasion la 39e ikastola). Si cette ouverture n’a concerné, comme l’a indiqué le quotidien Sud-Ouest le 4 septembre, que seulement deux classes de sixième et deux de cinquième pour cette rentrée 2023 avec un total de 82 élèves inscrits, elle ne relève pas moins de l’exploit compte tenu des délais dans lesquels Seaska est parvenue à ouvrir l’établissement.

Le projet de ce collège Kattalin-Elizalde de Saint-Pée-sur-Nivelle, Peio Jorajuria, président de Seaska, l’avait en effet annoncé il y a moins de deux ans. En à peine sept mois, l’établissement a ainsi été construit sur un terrain mis à disposition par l’ancien maire de Saint-Pée-sur-Nivelle, Dominique Idiart. Nécessitant une dépense de plus de 5 millions d’euros, le chantier du collège basque est toutefois loin d’être terminé. Mais certaines salles de classe ainsi que le réfectoire sont donc déjà opérationnels.

Le chantier du collège de Saint-Pée-sur-Nivelle. Source : Sud-Ouest

Un « magnifique outil pour l’euskara »

Dès la fin de cette année 2023, l’établissement comptera « huit autres salles de classe, un espace extérieur dédié au sport, un préau, un CDI et la cuisine », affirme Sud-Ouest. Il faudra cependant attendre deux ans pour que le collège de la fédération Seaska ait atteint le maximum de ses capacités.

À l’instar de l’enseignement immersif en langue bretonne, et à défaut de compter sur les services de l’État, de nombreux parents d’élèves des collégiens basques sont venus prêter main-forte pour l’aménagement de l’établissement ainsi que pour certains travaux, comme le note de son côté le site Mediabask.

Cité par ce dernier, Michel Bidegain, à la tête des parents d’élèves du collège de Saint-Pée-sur-Nivelle, résume la situation : « Nous l’évoquons souvent entre nous, quand on regarde le développement de Seaska de l’extérieur, c’est assez impressionnant, avec des bons côtés et d’autres certes plus difficiles. Tout le travail réalisé depuis des décennies par les familles et ceux qui travaillent à Seaska, continue de porter ses fruits. Ce collège est la marque d’un développement interne et il est aussi structurant pour le territoire. »

Pour Iñaki Lekuona, directeur de l’établissement, ce projet désormais concrétisé est un « magnifique outil pour l’euskara ». Quant à l’évolution des effectifs, ce sont à terme environ 160 élèves qui devraient fréquenter l’établissement après « l’ouverture des classes de quatrième l’an prochain et de celles de troisième dans deux ans.

Quant au nom de Kattalin Elizalde choisi pour le collège, Iñaki Lekuona (cité par Mediabask) explique qu’il s’agit d’une femme « qui a vécu à Saint-Pée au début du XVIIe siècle » dont on sait peu de choses, hormis le fait qu’elle a « fui son village pour aller en Pays Basque Sud au moment des procès en sorcellerie, grâce à une archive qui est à Madrid ».

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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