Le n°165 de l’Afrique réelle est sorti. Ci-dessous l’éditorial et le sommaire.
Sommaire du n°165 – Septembre 2023
Actualité
Gabon : un coup d’Etat « familial » ?
Dossier : La question du Niger
– Les guerres touareg du Niger
– Les fronts du Niger
– Les tribus arabes du Niger
– Le suicide démographique du Niger
– L’uranium du Niger entre fantasmes et réalité
Editorial de Bernard Lugan
Singulier coup d’Etat que celui qui vient de se produire au Gabon où le cœur du système vient d’écarter sans violence, en douceur, son chef de file, marionnette devenue gênante pour sa propre survie… Rien de commun avec ce qui s’est produit au Mali, au Burkina Faso ou encore au Niger. Ici, pas de jihadisme, pas de « main cachée » de la Russie, pas de rejet de la France, mais tout simplement une classique révolution de palais. Explications dans ce numéro.
Au Niger la junte est financièrement acculée car elle n’est pas en mesure de payer les salaires (voir page 17 du numéro). Pour la sauver, l’ancien président Issoufou (inspirateur du coup de force ?), joue de toutes ses relations afin de lui trouver des liquidités. Une forte délégation comprenant son propre fils s’est ainsi envolée pour la Guinée Equatoriale afin d’y demander une aide afin d’assurer soldes et salaires du mois d’août contre l’octroi de permis d’exploitation des ressources naturelles du Niger.
La situation sécuritaire du Niger est également catastrophique. S’étant privées du soutien aérien, logistique et blindé français, les FAN (Forces armées nigériennes), abandonnent peu-à-peu le terrain aux terroristes qui leur infligent de lourdes pertes (17 morts le 15 août et 20 quelques jours plus tard).
Craignant la contagion, le Nigeria, le Bénin et la Côte d’Ivoire ont adopté une position anti-junte. Le Nigeria a ainsi coupé l’alimentation électrique du Niger. Quant à l’Algérie, inquiète, elle a un œil sur les mouvements touareg qui pourraient lui permettre d’établir un tampon avec l’Etat islamique.
Des dissensions sont apparues au sein de la junte entre le général Salifou Modi qui serait pro-russe, le général Barmou qui est l’homme des Américains – lesquels veulent absolument conserver leur base d’Agadès -, et le général Tchiani qui est « proche » de l’ancien président Issoufou dont le rôle dans le coup d’Etat est de plus en plus limpide. En plus de cela, le chef Touareg Kel Aïr, Ghissa Ag Boula, dirigeant historique des précédentes guerres touareg a appelé au soulèvement contre la junte.
Quatre scénarii pouvant se recouper sont désormais possibles :
1) Le mouvement s’essouffle et pourrit. Un règlement bancal est alors bricolé afin que personne ne perde la face.
2) L’attaque de l’ambassade ou le déferlement d’une foule incontrôlée sur la BAP (base aérienne projetée) française serait un scénario du type de celui d’Abidjan en 2005 obligeant les forces françaises à intervenir.
3) Un coup d’Etat dans le coup d’Etat.
4) Une intervention militaire de la Cedeao.
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Une réponse à “Gabon : un coup d’Etat « familial » ? Le n°165 de l’Afrique réelle est sorti”
chacun chez soi, rapatriement des forces armées françaises , que les sahéliens se défendent seuls, comme des grands, les sahéliens vivant en france pourraient rentrer défendre leur pays