L’ex-meurtrier d’un sacristain, à Quimper – il avait été condamné en 2007 à 15 ans de réclusion criminelle pour assassinat et était sorti de prison en 2015 – a tenté de se reconvertir dans le théâtre. Mais ce fut un four, après le rejet de sa candidature par un théâtre amateur de Saint-Etienne de Montluc le 23 août dernier, il menace de mort son directeur par texto, puis met ses menaces à exécution.
Un incendie criminel se déclenche le soir même au pied d’une porte secondaire – les spectateurs doivent être évacués le temps de l’intervention des pompiers. Confondu par la vidéosurveillance, le suspect a été interpellé à son domicile le 24 août à midi – il errait depuis plusieurs semaines dans le bourg et avait fait l’objet de plaintes pour violences, menaces ou dégradations récemment. En attendant son jugement le 16 octobre, il a été incarcéré et une expertise psychologique demandée.
Le mis en cause, Alban Novembre, reconnaissable à son tatouage qualifié de « satanique » sur le front, avait été condamné en 2007 pour l’assassinat, le 20 juin 2004, d’un sacristain à la cathédrale de Quimper, Pierre Mével, grièvement blessé alors qu’il préparait ses cantiques pour la messe du soir.
Alors, l’assassin, habillé de vêtements sombres, le prend pour un prêtre et lui donne deux coups de couteau, dans la tempe et dans le dos, au niveau de l’autel ; il décède dix jours après les faits – le mis en cause s’enfuit par l’arrière de la cathédrale, et est arrêté deux jours après. Lors du procès aux assises, il avait été établi que le mis en cause souffrait de schizophrénie et était sous traitement médicamenteux au moment de la commission des faits – néanmoins la cour retient sa responsabilité, après qu’il ait affirmé n’être « ni fou, ni malade » et vouloir aller en prison.
« Tuer un pur pour provoquer Dieu »
Néanmoins, des éléments troublants étaient déjà apparus alors pendant l’enquête : comme l’écrit Ouest-France (03.2.2009), alors qu’Alban Novembre vient de renoncer à son procès en appel à Rennes, « à son domicile, les enquêteurs avaient retrouvé les vêtements qu’il portait ce jour là, tâchés de sang, le couteau de cuisine avec lequel il avait commis son forfait. Et au milieu d’un désordre indescriptible […] des livres de magie, d’occultisme, ainsi qu’un bac rempli d’un mélange de sang et d’eau. Le jeune homme avait alors déclaré qu’il avait volontairement voulu »tuer un pur pour provoquer Dieu »’ ».
Au moment du procès, le 20 février 2007, la Croix écrivait : « Alban Novembre, qui avait 22 ans au moment des faits […] avait prémédité son geste et en voulait, semble-t-il, aux »bourgeois » et à l’Eglise en la personne d’un prêtre. Intéressé par certains courants sataniques, il n’en était pas à sa première agression et était connu de la justice, ce qui pose question ».
Le procès en 2007 avait fait l’objet, pour ses trois jours d’audience, d’un épisode de l’émission Verdict. « A son domicile, les policiers découvrent le chiffre 666 inscrit sur un mur, un crucifix posé à l’envers, quelques livres plus ésotériques que sataniques et une bassine contenant de l’eau rougie par du sang », indique cette émission.
Hospitalisé plusieurs fois d’office à l’adolescence après des accès de violence, réformé de l’armée, il a agressé sa sœur armé d’un couteau à l’âge de 20 ans, menacé de mort ses proches au quotidien et se croyait possédé. Il est décrit par un commerçant, dont il fréquentait la librairie, comme un « jeune homme toujours habillé de sombre, la silhouette voûtée, qui ne regardait personne […] une grande souffrance ». Reclus dans son studio, « à l’abri des volets fermés, il erre dans la ville [de Quimper, où il s’est installé huit mois avant l’assassinat du sacristain], la nuit surtout, toujours escorté par ses démons, il ne voit plus aucun psychiatre, il ne prend plus aucun médicament. La violence ne l’a pas quitté ». En avril 2004 il agresse une dame dans la rue, à Quimper, puis une voisine de sa mère près de son domicile – il affirme aux policiers qu’elle l’avait « regardé de travers ».
L’on apprend par ailleurs du Télégramme, en date du 10 mars 2023, qu’il a été mis en cause suite à l’agression de sa propre mère le même jour – il lui a donné trois coups derrière la tête. Interpellé dans le Morbihan où il résidait alors, il a été hospitalisé d’office.
Désormais, il est donc incarcéré après ces nouvelles violences en Loire-Atlantique – laissant les Bretons réfléchir sur la prise en charge des criminels atteints de maladies psychiatriques et l’absence de leur suivi une fois leur détention achevée. A l’époque de sa condamnation à Quimper en 2007, son avocate – qui plaidait pour un acquittement suivi d’une hospitalisation d’office – estimait dans l’émission Verdict que « sa place n’est pas pendant vingt ans dans le milieu carcéral. On laisse le problème, il sort à 40, 44 ans et le problème se reposera car nous n’aurons pas fait le nécessaire ».
Louis Moulin
Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
3 réponses à “Saint-Etienne de Montluc : l’ex-meurtrier d’un sacristain met le feu aux planches”
Donc aujourd’hui en France on prend 10 ans pour meurtre… qui dit mieux ?
Encore un assassin »connu des services de police » en LIBERTE…afin qu’il CONTINUE de tuer des »civils innocents »!…Dans ces cas-là le rétablissement de »la peine de mort » serait une bonne chose plutôt que de le mettre dans un asile psychiatrique où après sa »libération » il recommence à tuer!…Mais les gauchistes »bouffeurs de curés » ne sont pas de mon avis, évidemment!…
Constat : l’État ne veut pas (ou ne peut pas) enfermer un type comme ça à vie. La solution : elle est évidente…