L’Etat français jacobin avait adressé une requête au président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique pour lui demander de retirer la délibération de l’assemblée locale qui consacre le Créole comme langue officielle de l’île « au même titre que le Français ».
Incapable de maintenir le service public, l’égalité sanitaire, ou la sécurité des citoyens, la République française entend néanmoins en effet empêcher, ici les martiniquais, de voir leur langue quotidienne maternelle reconnue et officialisée. Ce que les Bretons, les Corses, les Basques, les Alsaciens, les Flamands, les Occitans, sont en droit d’attendre également.
La Martinique vient de voter la reconnaissance du créole, «ce lien puissant qui unit», comme langue officielle aux côtés du français. Le Préfet, comme en Corse, a demandé le retrait de la délibération. Le Président @SergeLetchimy refuse. Soutien fraternel au peuple martiniquais. https://t.co/J5xafhjXBO
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) August 23, 2023
Serge Letchimy, le chef de l’exécutif local, s’oppose à une requête du préfet de l’île dans le cadre du contrôle de la légalité, car « ce refus est un acte de marronnage, une déclaration de dissidence dans le débat contemporain mais historique que nous ouvrons entre droits naturels imprescriptibles et droit à l’égalité », a-t-il annoncé dans un communiqué de presse dimanche soir où il poursuit :
« Opposer le français au créole est une laborieuse posture fabriquée entre liberté et égalité. C’est une position désuète qui enferme au lieu de fraterniser dans l’unité de la République (…) L’Etat gagnerait à la pleine reconnaissance des différences locales, acte qui ne remet pas en cause l’appartenance de la Martinique à la République. La langue créole, cet impensé pour certains, nous dessine, nous définit, nous attache à un lieu et à un moment, petitement ou largement circonscrit. Notre langue, ce lien puissant qui nous unit, porte en elle le champ des possibles d’une manière nouvelle, pour la République, de concevoir ses liens avec la Martinique. »
Le 25 mai dernier, trois jours après les célébrations du 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique, les élus de l’Assemblée de Martinique ont adopté un texte dont l’article 1er fait du Créole la langue officielle de la Martinique au même titre que le Français. Mais Jean-Christophe Bouvier, préfet de Martinique a demandé le 25 juillet au président de l’organe exécutif de la CTM de retirer cet article, lui rappelant que « le premier alinéa de l’article 2 de la Constitution du 4 août 1958 dispose que : « La langue de la République est le français » ». Pour le préfet, la délibération « est entachée d’illégalité » justifiant sa demande de « bien vouloir procéder à son retrait ».
Le président de la collectivité de Martinique assume totalement, et est prêt à aller loin pour faire respecter la décision populaire.
« Je nous sais d’ores et déjà condamnés par les institutions judiciaires qui ne reconnaîtront pas la légitimité de ce combat. Pourtant, c’est avec dignité, que j’assumerai cette condamnation », indique-t-il dans son communiqué.
Kimbe raid, pa moli ! (Tiens bon, on ne faiblit pas !)
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Une réponse à “Martinique. La collectivité territoriale vote pour officialiser la langue Créole, l’Etat français s’y oppose”
Si la Ripoublique Française ne reconnaît pas les langues de ses peuples ceux-ci n’ont qu’à la quitter. En Bretagne la langue bretonne a été détruite. La devise de l’Europe c’est l’union dans la diversité… Alors merde à la France comme Glenmor disait. Et vive l’Europe aux cent drapeaux.