Le scarabée japonais, signalé en Europe depuis quelques années, menace désormais d’arriver en France. Cette espèce invasive et nuisible pourrait causer d’importants dégâts aux cultures et aux jardins.
Le scarabée japonais, un nuisible aux portes de l’Hexagone
Originaire du Japon, le scarabée japonais (Popillia japonica) est devenu une espèce invasive aux États-Unis et au Canada après avoir été introduit accidentellement en Amérique du Nord au début du XXe siècle, et il a récemment été signalé en Europe, y compris en Suisse (en 2017) et en Italie (en 2014). Au mois de juin 2022, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait mis en garde sur la capacité de l’insecte à atteindre facilement le sol français, précisant que la probabilité qu’il entre dans le pays était « haute ».
Une menace à prendre d’autant plus au sérieux que ce nuisible peut causer d’importants dégâts aux plantes. Pour le reconnaître, ce petit insecte appartenant à la famille des Scarabaeidae se distingue par sa carapace ocre et vert-métallisé. Comme l’indique le magazine Maison & Travaux, le scarabée japonais mesure entre 8 et 12 mm de long et entre 5 à 7 mm de large, avec des tibias aplatis à l’extrémité.
Particularité de ces insectes, ils sont caractérisés par de petits amas de soies blanches situés de chaque côté de leur abdomen. Côté calendrier, c’est principalement à la fin du printemps, entre les mois de mai et juin, que les scarabées japonais sont les plus visibles.
Quels risques pour les jardins ?
Si l’arrivée du scarabée japonais dans l’Hexagone est redouté par les jardiniers, c’est que sa réputation en tant que nuisible pour les cultures n’est plus à faire ! Parmi ses cibles de prédilection, les cultures agricoles, les jardins et même les pelouses. Dans le lot, des plantes cultivées à des fins alimentaires tels le prunier, pommier, vigne, maïs, soja, haricot, asperges sont donc concernées.
Arrivé à l’âge adulte, le scarabée japonais a principalement recours aux feuilles de diverses plantes pour se nourrir. Quant aux larves, elles se développent dans le sol en s’alimentant des racines des végétaux.
Cette menace pour les potagers et les jardins (concernant des centaines d’espèces de végétaux) augmente proportionnellement avec le nombre de scarabées japonais présents. Aussi, en grand nombre, ils sont capables d’endommager sérieusement les plantes avec notamment une perte de feuillage et un affaiblissement de ces dernières, pouvant même entraîner la mort du végétal.
La détection, meilleure arme face au scarabée japonais
Face à une potentielle arrivée nuisible en France, l’Anses était catégorique l’année dernière dans sa communication : « Pour avoir une chance de l’éradiquer du territoire, il sera nécessaire d’intervenir dès la première détection de l’insecte. »
Cependant, comme le faisait alors remarquer Christine Tayeh, coordinatrice scientifique au sein de l’unité Expertise sur les risques biologiques du laboratoire de la santé des végétaux de l’Anses, « selon les résultats de l’expertise, rien ne s’oppose non plus à son établissement en France : c’est un insecte qui se déplace facilement, les conditions de température et de précipitation lui sont favorables et comme il peut consommer de nombreuses espèces de plantes présentes sur le territoire français il n’aura pas de difficulté à trouver des sources de nourriture. »
Aussi, il serait donc « impossible » selon l’Anses d’empêcher l’entrée du scarabée japonais en France car ce nuisible peut à la fois voler au stade adulte (de fin mai à septembre) et avoir un comportement « autostoppeur », c’est-à-dire qu’il peut « être transporté sur n’importe quel support, pas uniquement sur les plantes dont il se nourrit », a précisé l’autorité sanitaire.
C’est donc sur la détection de sa présence de façon précoce que tous les moyens doivent être mis. Cela passe notamment par le déploiement de pièges équipés de leurres mixtes (combinaison de phéromones sexuelles et d’attractifs floraux) disposés par exemple dans les zones frontalières avec les pays où le scarabée japonais est déjà présent. Mais aussi dans les points d’entrée du territoire comme les aéroports et les ports.
Quelles solutions face à la prolifération du nuisible ?
Si la présence du scarabée japonais en France devait être signalée, l’Anses recommande de délimiter une zone infestée qui devra a lors faire l’objet d’une « surveillance renforcée » ainsi que de l’utilisation combinée de plusieurs moyens de lutte.
Parmi ces moyens, l’agence cite notamment le piégeage de masse, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse et la lutte biologique. D’autre part, il est aussi possible de vaporiser de l’huile de margousier sur les feuilles des plantes à risque. En effet, ce produit agira comme un répulsif car il est peu apprécié par les nuisibles. Quant aux pièges contenant des phéromones, il faut les placer à une distance d’environ 10 à 15 mètres des plantes les plus touchées pour optimiser leur efficacité selon Maison & Travaux.
Par ailleurs, certaines pratiques culturales auraient aussi démontré leur efficacité dans la réduction des dégâts associés aux scarabée japonais adultes et la survie des larves, telles que la réduction de l’irrigation en période de ponte ou le labour du sol à l’automne.
Crédit photo : Pixabay (Pixabay License/salgir) (photo d’illustration)
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2 réponses à “Le scarabée japonais, une menace invasive aux portes de la France”
Le péril jaune arrive en force !
la france ne défend pas ses frontières des envahisseurs humains alors un insecte bariolé qui veut se réfugier ici… les australiens sont autrement plus sérieux, regardez les émissions sur la douane dans les aéroports