La discothèque le Royal à Nantes, au pied de la butte de Chantenay, est en redressement judiciaire depuis le 21 juin dernier. La boîte de nuit est connue de nos lecteurs puisqu’un client y a été lourdement tabassé par des videurs fin décembre 2015, puis il y a eu une tentative d’incendie en janvier 2020, et enfin elle a eu six semaines de fermeture administrative notifiées le 22 avril dernier, après qu’un contrôle URSSAF ait constaté la présence de videurs non déclarés, dont deux étaient en situation irrégulière.
La structure qui exploite la discothèque a été créée en mars 2015 ; en juin 2015, elle achète le Royal pour un prix stipulé de 430.000 euros (RCS Nantes, Bodacc A n°20150107, annonce 261). Elle compte neuf salariés en avril 2023.
La boîte de nuit plaide la « ressemblance physique » des employés clandestins
Le 28 avril 2023, son recours contre la fermeture administrative de six semaines est rejeté ; le Royal affirmait, au sujet des vigiles, que les « gérants de l’établissement ont été victimes de l’usurpation d’identité commise par les personnes contrôlées, dont la ressemblance physique avec les agents engagés était notable ». Cependant, « cette argumentation n’est démontrée par aucune pièce », tempère le tribunal. Quant aux « faits de travail dissimulé impliquant les barmen […] résultent de la volonté unilatérale des personnes contrôlées qui refusent toute déclaration ».
Le tribunal rappelle les faits dans son ordonnance : « au cours d’une opération de contrôle diligentée le 28 janvier 2023 dans la discothèque le Royal exploitée par la SARL BR Ouest, ont été constatés l’emploi de cinq individus non déclarés, sur des emplois de vigiles et de barmen, dont deux en situation irrégulière sur le territoire français, ainsi que l’absence de cartes professionnelles d’agents de sécurité pour les deux personnes employées à des postes de sécurité. Le contrôle a également révélé l’absence de billetterie régulière ».
150.000 euros de dettes
La société indique que la fermeture administrative menace sa pérennité, elle « produit une attestation dont il ressort que les dettes exigibles s’élèvent à 118.179 euros et que le chiffre d’affaires HT sur le dernier exercice […] de septembre 2021 à octobre 2022, s’élève à 483.233 euros. Il ressort du compte de résultat que la société a déclaré des pertes de 73.149 euros au titre de l’exercice clos le 30 septembre 2021, mais un bénéfice de 78.429 euros au cours de l’exercice suivant », ce qui permet au tribunal d’écarter le moyen que cette fermeture temporaire allait entraîner la mise en péril de l’entreprise.
Une seconde requête de la société, auprès du juge des référés au tribunal administratif de Nantes, est rejetée le 4 mai. Elle fait état de « dettes importantes, de l’ordre de 150.000 euros […] une injonction de fermeture du compte bancaire professionnel au plus tard le 6 mai […] et une mise en demeure datée du 18 avril 2023 […] faisant apparaître qu’elle était à cette date redevable de trois loyers et de la taxe fonctière pour l’année 2022, pour un montant total de près de 20.000 euros », ce qui permet au tribunal de constater que « la situation financière extrêmement dégradée […] préexistait » et d’écarter, ainsi et pour des motifs d’intérêt général, la requête.
LM
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2 réponses à “Monde de la nuit : redressement pour une boite de nuit à Nantes”
Ces boîtes sont des entreprises « étranges » (pour rester politiquement correct). Elles font un profit considérable en réalité, mais il semblerait qu’une bonne partie des recettes s’évapore de la comptabilité officielle. Les ennuis ne dureront pas longtemps pour la Royal, elle sera reprise par une structure du même acabit. Les affaires continuent !,
les videurs vides des incendiaires présumés, c’est horrible, inhumain, raciste, sexiste (aucune dame expulsée) fachiste voire néonazi