La destruction de deux églises en l’espace de quelques mois en Mayenne suscite des inquiétudes sur la préservation du patrimoine religieux en France malgré l’appel de parlementaires pour sauver les petites églises rurales menacées de disparition.
Une autre église détruite en Mayenne
En France, c’est bien peu dire que deux sociétés (voire plus) cohabitent « côte à côte » tout en n’ayant rien en commun ou presque. Tandis que le gouvernement et une grande partie des parlementaires sont au chevet des « quartiers sensibles » et des populations y résidant depuis l’épisode des récentes émeutes suite à l’affaire Nahel, dans la ruralité mayennaise, une église est détruite dans l’indifférence des pouvoirs publics.
Le département de la Mayenne semble d’ailleurs concerné au premier chef par cette volonté de faire « table rase » (au sens premier du terme) du passé et de la mémoire de ses habitants puisque le 15 février dernier, la mairie du Genest-Saint-Isle entamait la destruction de l’une des deux églises de la commune, l’édifice datant de 1872.
Cette démolition faisait suite à une triste réalité financière : la mairie aurait dû dépenser un million d’euros pour préserver le bâtiment, un montant ne comprenant même pas la restauration de l’église. Une somme hors de portée pour cette commune de 2 000 habitants.
Des églises rurales qui « s’effondrent sous nos yeux »
Quelques jours plus tard, le 19 février 2023, par l’intermédiaire d’une lettre ouverte, 131 parlementaires en appelaient à Emmanuel Macron pour défendre les « petites églises rurales » de France, menacées de disparition. Parmi les signataires, quelques noms connus tels Éric Ciotti, Gérard Longuet, Alain Cadec ou encore François-Xavier Bellamy.
Intitulée « Nos petites églises s’effondrent sous vos yeux ! », la missive se voulait être un appel à défendre « nos petites églises rurales » qui constituent, selon ces parlementaires, « l’âme de la France ».
La lettre dénonçait ainsi une France qui « change, se transforme » et, en conséquence, « nous tendons à ne plus reconnaître ce qui a fait son charme, sa beauté exceptionnelle, son âme, tout simplement ». Pour les 131 cosignataires du texte, symbolisant « un îlot de beauté », les églises de nos villages étaient « une bouffée d’oxygène, rare, si rare à notre époque où dominent le bloc et le béton ».
Un plaidoyer qui n’aura cependant pas permis d’éviter la destruction d’une deuxième église en Mayenne, cette fois dans la commune de La Baconnière.
Des cloches sonnant pour la dernière fois en Mayenne
Fermée au public depuis 2014 pour des raisons de sécurité puis fragilisée par une tempête en 2019, l’église Saint-Corneille-et-Saint-Cyprien de La Baconnière a donc vu ses quatre cloches sonner une dernière fois à midi lundi 31 juillet sous les yeux de 200 personnes venues assister à l’événement avant que le démontage de ces cloches et la démolition du clocher de l’édifice ne débute dans la foulée.
En ce qui concerne le reste du bâtiment, élevé en 1864, il est censé connaître le même sort en étant également démantelé prochainement.
Quant à une éventuelle rénovation de l’église, celle-ci s’avérait trop onéreuse pour la municipalité de cette commune mayennaise d’un peu moins de 2 000 habitants. Selon le quotidien Le Parisien citant David Besneux, maire de La Baconnière, « la restauration a été estimée à 7,2 millions d’euros… ». Autant dire un projet pharaonique pour une commune dont le budget annuel dépasse à peine le million d’euros. Dans ces conditions, « la démolition était la seule solution », a concédé l’édile. Une décision prise par le conseil municipal en concertation avec le diocèse de Laval.
L’Ukraine nous a coûté 2 milliards €.
Les Mineurs étrangers Non Accompagnés coûtent 2 milliards € par an.
L’Aide Médical d’Etat nous coûte 1,5 milliard € par an.
Il ne fallait que 7 millions € pour sauver cette église en Mayenne.
La préférence étrangère est une trahison. pic.twitter.com/FYQInacirf
— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) August 2, 2023
« Un nouveau lieu de culte pour se recueillir » ?
Par ailleurs, la pétition lancée en ligne au mois de janvier dernier et intitulée « Sauvez le patrimoine : contre la destruction des monuments remarquables comme les églises », bien qu’ayant récolté près de 25 000 signatures, n’aura pas permis d’éviter la démolition de l’église de La Baconnière.
Pour ce qui est des fidèles de la paroisse, ils se rendent depuis plusieurs années désormais à l’église d’Andouillé, distante de neuf kilomètres.
Une fois le démantèlement de l’église de la Baconnière achevé, quel aménagement futur pour le centre de la commune ? « Nous réfléchissons au réaménagement du centre bourg afin de recréer un lieu de rassemblement symbolique », a précisé David Besneux, confiant il s’agissait d’un « projet de longue haleine. »
Au sujet de ces perspectives, Philippe Jolivet, adjoint au maire de la commune ajoutait auprès de Ouest-France le 27 juillet que la municipalité souhaitait conserver « une trace mémorielle importante de l’église et réaménager le bourg avec les vestiges ». Quant au réaménagement, il indiquait que celui-ci s’organisera publiquement, « pour inviter les habitants à s’exprimer sur les projets à venir dans la ville ». Et avec « un nouveau lieu de culte pour se recueillir ».
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
8 réponses à “Mayenne. L’église de La Baconnière détruite faute de moyens pour la rénover [Vidéo]”
Je ne suis pas Catholique, mais je le dis haut et fort : Oui la préférence étrangère sur le sol de France est bien plus importante pour nos politiciens que la sauvegarde du culte et du patrimoine ecclésiastique. De ce fait. je pose une question très simple : Comment se fait-il que les Francais votent encore -et en masse- en faveur de nos fossoyeurs ? Et dans une continuité logique, je questionne : Comment se fait-il que les Francais acceptent l’invasion du pays qui nous coûte une fortune, et en meme temps ne réagissent pas face à la disparition des derniers témoins du patrimoine religieux pour une question budgétaire ?
Pas de moyen pour l’entretenir mais ils ont les moyens pour la détruire, quelle horreur, nos ancêtres doivent être fier de nous….
Pas de panique…….nos églises seront bientôt remplacées…..par des minarets ! Nos chers politiciens seront arrivés à leur fin !
Bonjour. Peut-on raisonnablement espérer la préservation de lieux de culte dès lors que la pratique du catholicisme s’est effondrée en France?
Scandaleux ! Aucun moyen pour sauver une église alors que ces monuments sont la mémoire de notre Civilisation et de notre Histoire. Par contre, on trouve de l’argent, beaucoup d’argent et beaucoup de politiciens lèche-babouches en recherche de voix électorales pour construire des mosquées.
Drôle de pays !
La grande majorité des églises que l’on détruit en France datent du milieu du XIXème siècle et ne présentent donc aucun intérêt historique ni même architectural, puisqu’elles sont construites selon un canevas uniforme. Le XIXème siècle a été pris d’une véritable frénésie de construction qui a affecté tous les diocèses de France : le diocèse de Rennes voit s’édifier 168 églises paroissiales pendant le XIXème, celui de Nantes 79 églises durant 20 ans seulement (1849-1869), celui d’Angers une centaine durant 27 ans (1842-1869). Dans la seule année 1852, + de 200 églises sont en chantier à travers la France ! Cf. « La Construction des églises paroissiales aux XIXe et XXe siècles » par Nadine-Josette Chaline et Jeanine Charon [article dans la Revue d’histoire de l’Église de France – Année 1987].
scandaleux, surtout quand on sait que les mosquées bénéficient de larges facilité d’achat de terrain à 1€.
Evidemment, cette commune, seule, ne pouvait pas faire face à de telles dépenses. Par contre, il existe, en Belgique, je crois, une contribution donnée par chaque commune à une institution -niveau régionale- pour organiser immédiatement des réparations d’urgence des églises. Pourquoi pas ailleurs? Manque de volonté politique?