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Nominoë. Père de la nation bretonne

On ne sait que peu de choses de celui qui posa la première pierre de l’indépendance bretonne en arrachant sa terre à l’étreinte franque.  Nominoë est né aux alentours de l’an 800 et on dit de lui qu’il était « fils d’Erispoë comte de Rennes et de la race des anciens rois de Bretagne ».

CONTEXTE HISTORIQUE

Au IXème siècle, la Bretagne est sous le contrôle de l’empire franc. Malgré plusieurs tentatives avortées d’incursions en Bretagne au cours des VIème et VIIème siècles, l’arrivée au pouvoir de la dynastie carolingienne au VIIIème siècle voit l’influence des Francs s’étendre dans l’est de la Bretagne avec la mise en place d’une zone franque comprenant les comtés de Nantes, Rennes et Vannes. Il faut attendre l’an 799, pour voir la Bretagne être entièrement occupée par l’armée franque. Toutefois, ce contrôle étranger reste précaire et les souverains francs doivent compter avec la noblesse locale en nommant un représentant parmi celle-ci chargé d’administrer la province.

NOMINOE VASSAL DES FRANCS

L’historien Arthur de la Borderie nous raconte que Nominoë accède au titre de comte de Vannes dès 819, son influence n’est toutefois encore que très relative, son pouvoir étant partagé avec Gui de Vannes qui semble y exercer lui aussi la fonction de comte. La nomination en 831 de Nominoe en tant que représentant de l’empire en Bretagne par l’empereur franc Louis le Pieux permet cependant au jeune chef breton de gagner en importance.

Sa nouvelle charge lui octroie alors des pouvoirs étendus tant sur le plan administratif et judiciaire, que sur le plan religieux.

Contrairement à bon nombre d’historiens français décrivant Nominoë comme un homme fourbe et perfide, celui-ci respecte avec les honneurs son serment d’allégeance en combattant et soutenant Louis le Pieux, y compris lorsque ce dernier perd temporairement le pouvoir en 833 à la suite d’un complot mené par ses propres enfants. Toutefois, à la mort du suzerain en 840, Nominoë se trouve libéré d’un serment qui le liait à un homme et non à une dynastie. Il entreprend alors de libérer son peuple de la tutelle franque imposée depuis moins d’un siècle.

NOMINOË LIBERATEUR DES BRETONS

Le nouveau souverain franc, Charles II, dit le chauve, n’entend cependant pas être privé de son influence en Bretagne et réagit rapidement en nommant un franc comme comte de Nantes. En 843, les troupes franques envahissent de nouveau la Bretagne. S’estimant désormais entièrement délié de son serment à la suite de cette agression franque en territoire breton, Nominoë organise la défense bretonne et, après une série de combats, inflige une défaite décisive aux francs, lors de la bataille de Ballon en 845, qui battent en retraite. Cette bataille fera date, les Francs sont environ trois fois supérieurs en nombre, mais les Bretons ont pour eux le courage et la volonté de repousser un envahisseur étranger aux mœurs bretonnes, ainsi que la connaissance du terrain. Ce jour où les Bretons se couvrirent de gloire fut même considéré par certains comme le témoignage incontestable de l’indépendance bretonne et de sa grandeur retrouvée. Face à cette défaite cuisante, le roi franc admet son échec et reconnait Nominoë comme « dux » de Bretagne (chef). La chronique de Nantes citée par Arthur de la Borderie relate que le pape Léon IV aurait également reconnu à Nominoë le titre de duc lui permettant donc de se faire sacrer par l’archevêque de Dol.

Malheureusement, Nominoë et les Bretons vont devoir faire face à un autre ennemi qui, cette fois, ne vient pas par les terres comme les francs mais sillonne les flots et débarque de leurs drakkars à tête de dragon. Les vikings au cours des années 847 et 848 organisent ainsi plusieurs incursions sur le sol breton et infligent de nombreuses défaites à l’armée de Nominoë qui ne put mener aucune expédition préventive contre les Francs. Le chef breton finit par les éloigner de ses rivages en apaisant leurs appétits scandinaves par des présents. Il en profite également pour nouer une alliance avec le roi du Danemark Horik afin de se prémunir contre toute future agression d’un autre peuple scandinave.

LA CONSOLIDATION DU POUVOIR BRETON

Le « père de l’indépendance bretonne » ne peut cependant pas se contenter de victoires militaires, il lui faut bâtir un réel pouvoir breton et cela passe notamment par l’éviction des évêques francs en Bretagne, ceux-ci ayant, pour ne rien arranger, été nommés par Charles le chauve. En effet, le clergé possède une forte influence et un pouvoir que le nouveau « dux » ne peut négliger. Dès avril 849, Nominoë rassemble de nombreux clercs et accuse les évêques francs de Vannes, de Quimper, de Dol et de Léon de vendre à leur profit personnel les biens de l’Eglise. Ces évêques, déchus, sont alors aussitôt remplacés par des évêques bretons.

Proche de l’Eglise, Nominoë finance la construction de l’abbaye bénédictine de Redon qui constituera l’un des postes avancés de la culture bretonne.

Une fois les raids côtiers des hommes du nord repoussés, Nominoë peut lancer une grande campagne militaire à l’est en 850 afin de repousser l’envahisseur franc et d’éloigner le danger qu’il représente pour son peuple. En 851, l’armée bretonne triomphe et vole de victoire en victoire, les villes de Nantes et de Rennes sont libérées et intègrent le futur royaume breton, puis c’est au tour du Maine de tomber avec la prise du Mans.

C’est un coup du sort qui met finalement un terme à cette épopée guerrière bretonne.

Le 7 mars 851, celui qui unifia et rendit l’espoir à un peuple soumis aux exactions de ses voisins, mourut à la tête de ses troupes et fut inhumé en l’abbaye de Redon.

Son fils Erispoë lui succédera et sera reconnu comme roi de Bretagne, fondant par là même le premier royaume d’une Bretagne unifiée dont l’indépendance, bien que tumultueuse, durera près de sept siècles.

Gwenn Mamazeg

Photo d’illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Nominoë. Père de la nation bretonne”

  1. mélennec dit :

    Vous avez eu la faculté de solliciter de VRAIS HISTORIENS.
    C’est bien fait pour vous.

    LOUIS MELENNEC
    Je ne veux plus JAMAIS avoir à faire à vous : vous avez tout gâché.

  2. Arturus Rex dit :

    Articulet bretonniste consternant. Même Wikipedia fait mieux !

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